Chapitre 10°) Des hommes et des dieux
Le gigolo Hawaïen laissait ses pensées exploser et bouillonner...
Lorsqu'il avait enchanté Yassine et Manuela, Usil s'était assuré que cette dernière n'accède pas au spectre de sa honte.
L'ex-objet de culte, lui, avait senti son sang se geler.
Si Manuela n'avait découvert que le jour où Yassine avait appris la réalité du surnaturel, Paolo avait eu l'histoire complète.
La majeure partie des souvenirs d'enfance du gigolo était composée d'images des deux enfants. Les petites têtes blonde et brune semblaient avoir toujours été ensemble.
Même si madame Taka habitait en pleine banlieue avec son mari, un ouvrier d'origine Saoudienne, elle fréquentait les Raybeam. Leurs fils se rencontraient souvent.
Yassine se souvenait encore de ses parents lui rappelant que quand il était bébé, il refusait d'être séparé de son ami.
En grandissant, Yassine avait vu sa mère lui inculquer que le paranormal n'existait pas.
Pour lui, les feux follets, ce n'étaient que des lumières passant très vite, les cercles dans les champs étaient des canulars et les gens prétendant avoir été victime de possession surnaturelle n'étaient que des escrocs.
En ce jour du 9 janvier de l'An 2 du calendrier monstrueux, il savait que le garçon qui jouait à la console avec lui ne pouvait consommer que du sang humain et incanter des formules magiques.
L'image qu'Yassine de Paolo était toujours auréolée de gloire. Le jour où il avait trouvé des ratons-laveurs dans les poubelles de la banlieue, le fils Taka s'en était sorti grâce à la clairvoyance du futur chanteur.
Yassine était en effet trop naïf, trop ignorant, il avait cru pouvoir jouer avec ces petits rongeurs juste parce qu'ils étaient mignons. C'était "Paulie" qui lui avait expliqué le danger.
Quand Yassine est tombé malade, Paulie avait préféré passer sa journée avec lui, même si c'était son anniversaire et qu'aucun autre garçon de la classe n'avait accepté de venir de peur d'être contaminé.
Pour Yassine, "Paulie" pouvait tout faire. Il avait toujours les meilleures notes, il comprenait des choses que les autres enfants ne comprenaient pas et courait plus vite que leurs camarades de classe.
Après dix ans d'enfance, le blond finit par arrêter de s'amuser avec le brun.
Yassine ne comprenait pas. Un jour, au collège, le jeune Hawaïen essayait d'attirer l'attention de son ami d'enfance et d'obtenir des explications quand ce dernier le poussa, ne lui accordant qu'un «Tssss...» de dédain.
Après s'être relevé, le garçon brun se mit à réfléchir. Pourquoi "Paulie" ne voulait plus de lui?
Il réalisa quelque-chose. La nuit où il avait dormi chez les Raybeam, Yassine avait eu peur du noir, mais Paulie était là pour le réconforter. De plus, quand on comparait leurs résultats scolaires, Yassine n'arrivait pas au niveau de son ami.
Quatre ans après cet abandon, Yassine fut obligé de fuir de chez lui, ces événements le conduisirent à rejoindre la "Flèche de Fer".
En retournant voir ses amis du lycée, Yassine vécut la même chose.
L'enchantement de Paulie lui avait montré que ces adolescents semblaient de plus en plus distants. Après l'obtention de leur baccalauréat, les lycéens passèrent à l'université.
Il ne leur avait pas parlé de la véritable nature de son travail, mais il avait bien précisé que ce n'était pas que de la cuisine et du spectacle...
Yassine avait compris que l'inscription et la préparation des cours prenait du temps, mais le quatuor qu'il avait suivi aurait au moins pu répondre à ses appels ou à ses messages.
Pourquoi ?
Ce n'était pas grave, de toute façon, le jeune homme allait bientôt faire la rencontre d'une sorcière appelée Manuela Tobias.
En fréquentant la communauté paranormale, Yassine se demanda pourquoi il était populaire, pourquoi Jake avait besoin de lui.
Jake, ce n'était pas qu'un sorcier, c'était un buveur de sang, la race en laquelle se réincarnaient les Olympiens!
Pourtant, toutes sortes de clients payaient pour passer du temps avec Yassine, furent-ils des sorciers volant sur des balais, des loups-garous pouvant tailler en pièces les démons sauvages tombant sous leurs griffes ou des elfes dominant les forces de la Nature.
Yassine comprit qu'il avait enfin trouvé quelque-chose qu'il pouvait apporter à autrui.
Le "danseur" Hawaïen pouvait être fier, il était enfin utile.
Le jeune homme avait néanmoins encore un problème.
Il était déjà arrivé qu'un elfe profite de son invisibilité pour lui claquer les fesses alors qu'il parlait à la standardiste de la F.D.F.
Les dragons crachaient du feu. Les vampires se transformaient en pléthore d'animaux. Les sirènes chantaient pour envoûter. Les fées produisaient leur poussière magique.
Yassine, lui, pouvait juste s'entraîner tous les matins et surveiller son alimentation pour plaire à des sorciers ou alchimistes au portefeuille bien garni.
Les muses inspiraient. Les cupidons faisaient naître des couples. Les faucheurs envoyaient les âmes des morts vers leurs prochaines destinations. Les marraines-fées poussaient leurs filleuls à réaliser leur rêve.
Yassine, lui, avait besoin d'eau, de lipides, de glucides et de protéines...
Lors de ce mystérieux pacte, Yassine savait ce qu'il avait vu:
La mystérieuse dimension de l'entité rousse flottait au milieu d'une grande pièce grise et noire.
Ce monde de ténèbres et d'argent était composé de murs de verre, laissant passer la lumière de la lune, et de rayons de supermarché. Ces derniers étaient ou à moitié effondrés ou plaqués contre d'autres murs de verre, les caddies étaient entassés devant les sorties, formant une colline de grilles.
Sur le sol de marbre, le gigolo avait vu deux étranges créatures.
La première rampait derrière une vitre.
On aurait dit un homme nu, très grand et très maigre. Ce squelette couvert d'une peau grisâtre avait les yeux rouges.
La deuxième flottait au-dessus des dalles. Ce spectre bleuté évoquait une adolescente aux longs cheveux, portant une robe blanche.
- Un type possédé par un Wendigo et une Banshee... pensa l'artiste.
Le premier dominait un humain qu'il habitait pour lui donner des pouvoirs occultes, la seconde avait elle-même été humaine.
L'emprise par la possession... C'était ainsi que certaines personnes désignaient l'origine des superpouvoirs : le bien par la soumission à Dieu d'un côté, le mal par le défi "des lois naturelles" de l'autre !
Maintenant, Yassine savait que la possession d'un esprit n'était pas la seule manière d'obtenir un don... Malheureusement pour lui, il n'en avait aucun!
Le danseur avait au moins réussi à prouver que ses plats et ses prestations artistiques satisfaisaient les clients et usagers de son association.
C'était déjà ça.
Un jour, à Zorya, était arrivée la légendaire sorcière Baba Yaga. Quand elle a décidé de visiter la "Flèche-de-Fer", Yassine avait eu du mal à retenir sa joie.
Yassine avait donc étudié la pratique de la sorcellerie. Jake et Manuela lui avaient expliqué l'aspect scientifique.
Contrairement à lui, les entités occultes pouvaient percevoir et manipuler l'énergie même.
De nombreux monstres lui avaient exposé leur vision de la magie.
Pour les monstres, la magie était une science à part entière, ils la voyaient comme une technologie, le sortilèges étant des programmes.
La Fée Morgane elle-même définissait la magie ainsi: la magie est la soumission de la réalité selon sa volonté.
Pour les Zoryais, la magie était la magie, c'était la symbiose avec les éléments naturels.
Yassine avait même lu "Sorcières : la puissance invaincue des femmes", mais il n'était pas d'accord avec les philosophes présentés et présentées par Mona Chollet, c'était la vision froide et pratique des scientifiques qui lui paraissait logique.
La magie était régie par trois règles :
1) On ne peut pas modifier le passé !
2) On ne peut pas modifier la réalité !
3) On ne peut pas ressusciter les morts!
Ces trois mois régissaient tous les pouvoirs. On pouvait essayer de trouver des moyens de contourner leurs limites, mais on ne pouvait pas les briser!
Yassine se sentait prêt pour devenir un sorcier, il ne lui fallait que des pouvoirs magiques.
Il y avait plusieurs manières pour un mortel de servir de la magie.
Contrairement à la croyance si chère à certaines religions, le pacte avec une entité démoniaque et le parasitisme de cette dernière n'étaient pas les uniques voies.
Yassine pouvait agir en symbiose avec un monstre. Il pouvait aussi en devenir un.
En attendant, il connaissait bien les pouvoirs si fabuleux dont étaient pourvus les monstres et autres êtres occultes.
Le spectre féminin lui avait promis la concrétisation d'un de ses rêves.
Yassine n'osait pas se l'avouer, mais c'est ce qu'il désirait : le pouvoir !
Il désirait incanter des sorts.
Le jeune homme se souvenait encore de sa rencontre avec Baba Yaga.
Cette dernière avait notamment visité la permanence que la F.D.F essayait d'installer en pleine cité.
Yassine avait oublié sur une table un carnet dont il avait besoin pour l'étude de la magie
Baba Yaga avait donc trouvé cet objet.
Le danseur avait repris un cercle incantatoire vu dans un grimoire de magie blanche et l'avait modifié pour parler de ce sort.
La sorcière regardait le pentagramme couvrant un hexagone de figures géométriques.
Elle lui indiqua comment le corriger et comment on pouvait lancer l'enchantement.
Le reste de la journée avait été moins glorieux. Dans le cas contraire, Baba Yaga aurait passé plus de temps dans la cité.
Ce qui s'était passé avait révélé à Yassine à quel point le dégoût pouvait déformer le visage de la sorcière... Il avait oublié que ce n'était pas un simple jeudi pour tout le monde...
Remontant des abysses de son introspection, le jeune gigolo repensa à ce pentacle runique qu'il avait appris par cœur.
- Théorie et pratique... pensa le mortel.
Yassine le savait, son corps ne possédait aucune énergie surnaturelle, son cerveau ne pouvait que contrôler son sang et ses muscles.
Peut-être aurait-il dû accepter les propositions des vampires et des loups-garous qui l'avaient engagé... Peut-être devrait-il se rabattre sur l'alchimie.
Il soupira, murmurant la formule, il aurait tellement souhaité lancer l'enchantement :
- Hadad...
FwoooOOOSH!
- AAAH! P*TAIN!
*********
Sur la grand-place de Zorya, un éclair d'énergie s'abattait. Il fut rapidement remplacé par un jeune homme portant un magnifique costume cravate dépourvu de manches, on voyait donc celles de sa chemise.
Le sorcier Transylvanien était accompagné par une machine évoquant une chauve-souris humanoïde.
Il commença à scruter les lieux quand son regard se posa sur une femme. Il se dirigea donc vers elle.
- C'est donc ça, ta forme humaine ? demanda le sorcier aux traits Romanii.
- Ah... Mili! Toi aussi, tu veux visiter cette ville? s'étonna la croque-mitaine.
- On verra bien, avoua le corbeau bicéphale, parce que pour le moment, c'est vraiment pourri.
- Et si on allait sur cette tour? Il devrait y avoir une bonne vue d'en haut, proposa la sorcière.
Melalo et Mare décollèrent, accompagnés par leur robot, ils s'envolèrent jusqu'au sommet d'un immeuble. Ils purent donc admirer Zorya, à leurs yeux, c'était juste une ville comme les autres. Il était juste étonnant de sentir autant d'auras magiques.
Le corbeau bicéphale était en train de fredonner «Bella Ciao».
- C'est quoi? demanda l'incarnation de la peur.
- Un chant révolutionnaire que j'ai entendu pendant la guerre... Enfin pendant la Seconde Guerre Mondiale, du coup... C'est à cette époque que j'ai rencontré le c*nnard qui m'a inspiré le design de ce golem! expliqua l'avatar de la méchanceté.
- J'arrive toujours pas à digérer que ces animaux ont réussi à provoquer deux guerres.
- On était censé attendre quoi, des Trois Grands Crimes? ricana le corbeau déguisé en homme.
- En parlant de ça, j'aimerais comprendre quelque-chose, les mortels n'accusent plus tant que ça les croque-mitaines de la paralysie du sommeil, mais plutôt les démons, comment ça se fait? Je sais qu'ils sont trop stupides pour faire la différence, mais bon.
- En fait, c'est juste que les trois religions les plus répandues à travers le monde voient les démons comme le mal, les religions Abrahamiques. Du coup, forcément, pour la plupart des gens, ce sont leurs mythologies qui régissent leur imagination.
- Tu te f*us de moi? Les mortels ont je sais pas combien de religions... Alors oui, les avatéiques ont toujours été ce qu'elles sont, mais les ignorants, avaient une ch*ée de cultes quand je suis morte.
- Ma chère, tu apprendras que chez les ignorants, ce sont bel et bien l'islam, le judaïsme et le christianisme qui sont les plus puissantes. J'ai jamais compris la différence entre les trois, je crois que c'est la manière dont ils tuaient tout le monde qui leur plaisait pas!
- J'en ai un peu entendu parler, ce sont celles qui passent leur temps à dire que ton père est méchant et blablabla... expliqua Mare.
- Oui, voilà... Personnellement, j'ai toujours trouvé ça marrant. J'aime jouer avec mes proies sur ce sujet. Tu veux que je te montre?
Mare observa cette ville:
- Ce sera toujours plus intéressant que d'aller au cinéma. Pourquoi la majeure partie des films importés parlent de zombies et de vampires? Et encore ces derniers ont même pas de pouvoirs !
- Parce que ce serait trop cher! Et que les humains veulent pouvoir fantasmer sur les morts-vivants buveurs de sang...
Le sorcier projeta sa poussière dorée parée de lumière et de ténèbres. Le tourbillon de magie fit disparaître les touristes. Ils réapparurent dans leur palais à l'intérieur de la plateforme pétrolière Adéphagie.
Les deux monstres se trouvaient dans une chambre en bazar. Plusieurs papiers et ordinateurs étaient éparpillées par terre.
- Donc tu peux te changer en homme et en prendre les habitudes ? supposa Mare.
- Très drôle, ironisa l'oiseau à deux têtes.
Melalo claqua des doigts, sa pensée prit possession des objets qui s'envolèrent et retournèrent à leur place. En reprenant sa véritable apparence, le monstre tapa sur le gros ordinateur placé sur son bureau, bariolé de dessins, des plans évoquant une machine.
- J'ai préparé un logiciel pour ça... Le voilà !
Le projecteur holographique qui ressemblait à une caméra montra un écran rectangulaire. Cette image de pure lumière prenait l'apparence de plusieurs fichiers.
- Ces dossiers concernent de potentielles proies. Nous pourrions nous contenter de nous en prendre à des gens ignorant notre existence, j'ai par exemple entendu parler de diableteaux ne sachant même pas que les humains existent, mais je préfère miser sur les hypocrites.
Melalo pointa de la serre quelques noms:
- Ces sujets sont des criminels, des mafieux, des vi*leurs et d'autres choses immondes que j'ai placées sous ma surveillance. Il faut que tu comprennes que j'ai mes petits plaisirs!
En tapant sur quelques touches pour activer une commande automatique, Melalo remplaça cette image pour occuper tout le décor.
- Je me suis inspiré d'une série télé... En fait je l'ai jamais vue, mais apparemment il existe une série télé où les héros ont accès à un monde holographique permettant de simuler n'importe quel décor ! admit Melalo.
- Oui, mais toi, tu as eu le bon goût de lancer un Hocus Pocus, je suppose que cette série ne le montre pas...
Le monde magique créé par le maléfice représentait en premier lieu un homme se rendre à la messe d'une église catholique, l'image suivante le montrait en train de discuter avec des hommes de main.
- L'hypocrisie humaine est délicieuse... jubilait le monstre à deux têtes.
Tout en se frottant les serres, Melalo exhibait ce qu'il avait pu capturer.
Mare admira donc un débat entre athées et croyants durant lequel ces derniers peinaient à justifier qu'ils prônent une loi violente de leur texte sacré tout en en rejetant un autre:
- Ces animaux passent leur temps à pleurer, juste parce que la vérité ne leur plaît pas et ce, même si elle est objective...
Le sort exposait plusieurs portails donnant sur des dimensions parallèles. Mare vit donc un homme politique défendre les lois des femmes tout en empêchant une femme d'échapper à sa drague.
Elle admira un membre du Conseil Zoryais rappeler en pleine interview à quel point les mortels étaient des abrutis intolérants.
Ces scènes ne l'étonnaient pas, des alchimistes dénonçaient l'aspect "contre-nature" de la magie et chassaient à coups de pierres de pauvres loups ailés ne connaissant même pas leur origine, des soldats Allemands surveillant la montée de personnes vêtues de gris dans un train, une lapidation, la pendaison d'une prétendue sorcière ou un ado laissant traîner le reste de son kebab.
- Ces animaux ne sont même pas dignes de leur art... avançait le monstre.
Il montra un super-héros connu pour son empathie devenu fantasme de garçons célibataires juste parce qu'un auteur l'avait résumé à une montagne de muscles sans émotion.
Mare vit un film gagner un prix important alors que la seule différence avec un film scénaristiquement supérieur était que ce de rire était un film d'animation.
Un homme se faisait prouver que la Terre n'était pas plate, mais continuait de s'enfoncer dans ses superstitions, uniquement parce qu'elles le réconfortaient.
Ça n'avait rien à voir avec les différents débats sur la culture populaire que Melalo avait enregistrés, mais c'était là.
- J'ai donc fini, par me trouver une distraction lors de mes chasses.
Les prochaines illustrations concernaient les souvenirs de l'oiseau.
On le voyait souffler des blizzards sur ses proies ou bloquer la tête d'un mafieux entre ses griffes.
- Avant d'achever mes proies, j'aime profiter d'elles. J'aime leur rappeler à quel point elles ne sont que des m*rdes. J'aime les voir réaliser qu'aucun mensonge ne les protège. Je voulais savoir si ça t'intéressait d'utiliser tes pouvoirs pour collecter de la peur et de la souffrance pendant que je m'occupe de la viande.
- Évidemment que j'accepte ! réagit l'esprit du cauchemar.
- Après... Je joue les pessimistes, mais comme je l'ai dit, ça me fascine ! avoua le monstre.
- Tu détestes ou tu aimes les humains ?
- Eh bien...
Melalo réfléchit tout en faisant apparaitre ce que les humains avaient pu accomplir. Il montra les calculs de la N.A.S.A, les tableaux de maîtres, les logiciels toujours plus performants et la gastronomie :
- Je pense qu'un chien a besoin d'être bien dressé pour que son maître soit fier de lui! conclut Melalo.
À suivre...
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