Chapitre 13°) Kali-Yuga

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J'allais donc entrer dans le mystérieux monument enneigé.

Je fus soudainement interrompue par un bruit qui annonça:

- SIMULATION TERMINÉE ! SIMULATION TERMINÉE !

Je sursautai en redécouvrant une masse de jujubes gélatineuses que j'avais déjà vus.

Plusieurs éclairs multicolores en forme de cristaux cubiques commencèrent à sortir du sol en crépitant et en grouillant. Cette bouillie composée de blocs gluants, qui ressemblaient toujours à un amalgame de loukoums et de cubes de tofu, s'éleva. Ses composants s'amoncelaient en formant plusieurs torsades, ça me rappelait un certain jeu de construction Danois.

C'étaient des cristaux de graphite?

La grossière double hélice A.D.N céda sa place à des murs blancs, les sucreries rentraient dans des cavités prévues à cet effet pour rendre à cette salle sa véritable apparence

La masse gélatineuse avait finalement dissipé tous ses hologrammes. Je pouvais donc voir une femme en uniforme militaire gris sortir d'une porte automatique.

Un frisson parcourut mon échine.

Il y avait encore moins de souffle de vie dans ce personnage que dans les vampires que j'avais combattus. Leurs vêtements traînaient encore sur le sol.

Madame Léonard, c'était le nom écrit sur son uniforme, possédait une courte chevelure grise, deux yeux dépourvus de la moindre émotion, je doutais de pouvoir les voir cligner, et un visage mono-expressif. Aucune humanité ne se dégageait de cette femme.

Les bras derrière le dos, l'androïde de chair déclara d'une voix dépourvue de la moindre intonation ce qui était supposé être des félicitations :

- Tu as terminé la simulation en moins de temps qu'il n'en a fallu aux autres participants. Tu recevras la convocation pour l'examen écrit, demain.

- Ah... Euh... Merci... fis-je.

Je n'avais aucune idée de ce dont parlait cette femme. Il devait s'agir d'une sorte de créature élémentaire de glace. UN WENDIGO?

La femme aux cheveux gris me prévint :

- Tu as réussi à éliminer tous les véritables vampires que nous avons envoyés. Il n'y a qu'une seule fausse note à ton évaluation. Je n'ai malheureusement pas compris tes petites déclarations à la fin.

L'avantage avec une interlocutrice glaciale restait que je n'avais pas à me soucier de si oui ou non ce que je disais la blessait. Je n'avais aucune raison de m'inquiéter de comment elle interprétait le regard perdu et choqué que je lui lançais.

- Euh... D'accord... fis-je, gênée.

- Tu m'as l'air fatigué, je te conseille de prendre du repos après la réunion. Je vais néanmoins le noter dans ton rapport, ça pourrait indiquer que tu dépenses plus d'énergie qu'il n'en faut pour un combat de ce niveau.

Il m'était souvent arrivé d'employer des termes, sans réaliser que la personne avec laquelle je discutais ne les connaissait peut-être pas. J'avais découvert un tout nouveau niveau de ce défaut.

- Au passage, je remarque que tu n'as pas notre modèle.

La créature au visage humain pointait du doigt mon téléphone portable devenu boule de cristal, elle s'en saisit d'une main. Dans l'autre, elle fit apparaître un essaim de bulles cubiques. Ces blocs mielleux spectraux répétèrent la danse en colimaçon que j'avais vue. Ce torrent cristallin ne fit qu'un avec l'objet préféré de ma génération.

Le smartphone ressemblait désormais à une chevalière arborant un bijou en forme de tête de sanglier. Madame Léonard m'invita à sortir en ne m'offrant qu'une seule explication de sa voix glacée. Était-il réellement possible de s'exprimer sans laisser transparaître la moindre émotion?

- L'interface holographique est très intuitive, tu as juste à appuyer sur le bouton situé sur le front ou à portée de pouce.

La pièce donnait sur un couloir noir, lui-même débouchait sur une grande cave blanche. Je remarquai que cet endroit avait été prévu pour ne pas me faire mal aux yeux. Le zombie aux cheveux gris apparut derrière moi.

Madame Léonard ignora mon sursaut et montra la sortie à toutes les autres personnes sortant des couloirs. Je compris immédiatement comment interpréter le regard des autres passants. Certaines personnes regardaient dans toutes les directions, une jeune femme inquiète semblait se protéger derrière son avant-bras, collant l'index de son poing contre sa lèvre inférieure.

Je n'étais pas la seule à être perdue.

L'escalier indiqué par la militaire donnait sur une grande salle de réunion rappelant un gymnase scolaire.

Plus de trois centaines de personnes étaient réunies. Je remarquai qu'il n'y avait presque que des jeunes.

Madame Léonard prit place sur l'estrade, derrière le pupitre.

Un homme la regardait méchamment. Si des lasers pouvaient à tout moment sortir des yeux du robot déguisé en femme, c'étaient des déluges de flammes que ce général envoyait à sa supérieure.

Je disais un homme, mais ce militaire était un colosse. Dans ma vie, je n'avais jamais connu que deux hommes très costauds, à savoir Jake et Usil, et encore le premier était plutôt svelte, mais là, j'étais en présence d'un athlète olympique qui pouvait aussi bien jouer au basketball que pratiquer l'haltérophilie.

Cet homme au regard de feu était agréable à regarder. Il possédait une barbe courte bien taillée, affichait de larges épaules, une mâchoire carrée et une allure fière. La force même émanait de lui.

Ce général ne se contentait pas de mesurer près de deux mètres cinquante, il arborait un uniforme qui n'arrivait pas à contenir son imposante silhouette.

La musculature du titan était si seyante que j'avais l'impression que ses vêtements allaient craquer au moindre mouvement. Il était impossible que les manches de sa veste n'éclatent pas face à la pression imposée par le gonflement de ces biceps.

Le Hercule m'apparaissait bien plus sympathique que la femme glacée.

Quelques banderoles étaient en train de descendre du plafond. La lumière s'éteignit, quelques projecteurs les éclairait. Ces drapeaux affichaient un symbole que je reconnus aussitôt parce que je l'avais vu dans la journée, dans un article sur une nouvelle secte à la mode: C'était l'emblème de l'E.P.E

Ce symbole évoquait de l'herbe emportée par le vent, il était composé d'une grosse forme ovale aux extrémiste pointues dont le sommet partait vers la droite avant de commencer un enroulement dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

Ce "2" dépourvu de barre horizontale possédait deux ailes de libellules stylisées de la même façon.

Oh non... Je ne voyais que deux possibilités : ou j'avais été enlevée par cette secte, ou leur religion était la seule vraie religion et j'étais dans leur au-delà.

Il me semblait que cette religion était un mélange entre une ancienne spiritualité des Îles Cook et quelques cultes néo-païens issus des antiques religions Mésopotamiennes.

Je ne pouvais donc pas voir de lien unissant ces religions à Anubis!

Je me méfiais. Autour de moi, un vacarme naissait. Les voix se multipliaient. Les cris se manifestaient.

La lumière se ralluma.
Pour faire taire le scandale, Madame Léonard manipula sa chevalière. Un écran holographique en sortait.

Une commande ayant été lancée, le sol bougea. Un peu partout dans la salle, les murs s'ouvraient, des cavités carrées laissaient sortir des panneaux horizontaux couverts de victuailles.

- Nous vous invitons à vous restaurer et à discuter avant de commencer les présentations de l'Académie et la raison de votre convocation.

Je jetai un coup d'œil, je ne sentais aucune odeur suspecte et ne manquai pas de me servir.

De la bouillabaisse ? De la ratatouille ? Du shiruko? Certains plats semblaient très simples, mais ils étaient très bons, et je disais ça alors que je travaillais avec un chef cinq étoiles.

Pendant que nous mangions, le général qui fronçait les sourcils sortit.

Une mystérieuse silhouette était apparue devant moi. J'ignorais qu'Ania était une ninja.

La jeune femme me salua et me proposa:

- Écoute, là, elle va juste faire un discours bateau pour répondre aux exigences de nos futurs camarades, je te propose donc de repartir.

Je ne comprenais pas la réaction de Carla.

Elle savait ce que je ne savais pas.

J'avais compris que nous nous trouvions dans une université, mais je me demandais comment j'avais atterri dans ces lieux.

- Ah... Je pense qu'on t'a offert une belle saleté.

Ania désignait la bijou de technologie littéral que j'avais placé à mon index.

Mon cerveau se mit en trombe. Je pensais.

Je réfléchissais.

La tempête de mes neurones les faisait bouillonner.

Je devais analyser.

Tout en suivant mon amie, je laissais mon esprit étudier la situation.

Il semblait qu'Ania et moi nous étions inscrites dans une université.

Je me demandais quelle université possédait un simulateur holographique très réaliste, des bagues-téléphones qui en sont la version miniature et un système de sélection vous forçant à décimer une horde de vampires.

Il me fallait des renseignements :

- Tu as dit que la bague était une arnaque ?

- Ben oui, va falloir que je la sabote, sinon tu vas découvrir le bonheur des messages de l'E.P.E.

Mon amie m'amena jusqu'à un ascenseur gris. Il jurait avec le rouge, le beige et le doré des murs.

J'en profitai pour observer la cour.

Derrière les vitrines, on pouvait voir une pelouse établie autour d'un grand pommier. Nos futures et futurs camarades de classe se promenaient.

- Honnêtement, Mannie... Kave a dragué une des étudiantes et je peux t'assurer que ce cadeau, c'est de la m*rde. Il faut les trafiquer, parce que, elle, elle m'a dit que son bijou n'arrêtait pas de la bombarder de notifications pour un centre de désintoxication juste parce qu'elle avait consulté une fois un site p*rno.

Blasphème !

Hérésie !

- Ça prend combien de temps à trafiquer ? demandai-je en tremblant.

Je pouvais accepter de mettre fin à la mort-vivance de chauves-souris humanoïdes que je ne connaissais ni d'Ève, ni d'Adam! Je pouvais accepter de me retrouver dans un établissement technologiquement avancé dont je ne me souvenais pas de la procédure d'inscription. Je pouvais même accepter l'existence du paranormal, mais ça, c'était une catastrophe !

Je parlais de se faire surveiller par cette mystérieuse religion à la mode, pas de se priver d'une forme d'art légitime.

Je réalisais :

- Kave ?

- Ben oui... Figure-toi qu'apparemment j'ai un frère... Et tu ne devineras jamais qui est notre père.

- Ah...

Mon amie me toucha le front.

- Ça va?

- Ben, j'ai des superpouvoirs et je sais pas comment je suis arrivée ici.

- Euh... Ta mère s'est souvenue de la date de l'examen et nous a amenées ici.

L'ascenseur nous mena très haut. Je ne savais pas depuis combien de temps nous montions.

Je découvris que nous sortions dans une rue typique de ville Occidentale.

Nous nous trouvions au pied d'une colline herbue, le soleil brillait.

Mon amie et moi nous dépêchâmes. Ce qui semblait être notre bus allait partir.

Oui, je sais : j'aurais dû partir en courant en emportant Ania comme un sac de pommes de terre.

Je voulais jouer le jeu, au fond de moi, une voix me hurlait de fuir, je devais retourner à Mockingcrow.

Je mis en action mon imagination.

Avais-je été propulsée dans une réalité parallèle ?

Était-ce toujours la même Ania ?

Un des vampires m'avait effacé la mémoire ?

Je me rendis compte d'une ombre qui marquait mon esprit.

Anubis... Je l'avais déjà vu.

Je ne comprenais pas, chaque fois que je revoyais la mystérieuse femme aux cheveux roux, je voyais le chacal anthropomorphique...

Les dieux-drag-queens, ça existe?


Le véhicule crépita, il projetait quelques cubes.
Ce tourbillon de foudre orange et dorée nous avaient téléportés dans une forêt, nous avions atterri dans une clairière. Il me prenait pour une sorcière ?

- On est où, là ? demandai-je.

- Chez nous... réagit mon amie en haussant un sourcil.

La jeune femme pointait du doigt un campement.

Je reconnaissais ce van. Il appartenait à l'oncle d'Ania et de Kave.

Bon, si je m'en souvenais, ça impliquait que l'université ne m'avait pas enlevée dans mon sommeil pour me faire passer l'examen.

Il y avait aussi deux tentes établies dehors et une table protégée par une moustiquaire pour former une salle à manger improvisée.

Je visitai le véhicule, la clé dans ma poche pouvant l'ouvrir. Je me grattais la tête.

Oula!

Oula !

Anubis m'avait-il réincarnée dans une réalité alternative où j'étais l'héroïne d'un film d'horreur ou d'une série animée pour la jeunesse ?

Ce van transportait plusieurs affaires, je reconnus dans un placard les vêtements de Kave et d'un ami. Il y avait des photos de la famille Per et de la mienne.

Le nom de famille du frère d'Ania était Per?!

- Allais-je devoir attendre qu'un fou furieux découpant des couples souhaitant b*iser débarque pour avoir des explications ? pensai-je

J'avais du mal à penser que j'avais perdu la mémoire.

Peut-être qu'Ania m'avait sauvée du camion et que le choc du traumatisme m'avait fait oublier des choses, mais j'ignorais si on pouvait devenir amnésique plusieurs années après un tel événement. Ou alors j'ai été défoncée pendant plusieurs heures à cause du pacte avec la rouquine... Soit Anubis...

Il fallait bien plusieurs mois pour que Kave, Ania, un ami et moi partions en vacances. Je partis du postulat que j'avais bel et bien été complètement choquée par le pacte Faustien. Les bagages qui contenaient mes vêtements et ceux d'Ania n'étant pas déballés, le frère de cette dernière devait nous avoir accueillies quelques heures auparavant.

Je remercie l'entité mystique de m'avoir plus ou moins droguée, du coup, j'ai même pas assisté à la scène où Ania a dû expliquer le passage «T'es qui, toi?» à son frère.


Alors que je me perdais dans le flux incontrôlable de la réflexion, je remarquai une brochure que quelqu'un avait laissée.

Il y avait un poème gravé sur les armoiries de cette Académie.

Je préférai faire une sieste. Tout ça, c'était trop pour mon cerveau...

Je me souvenais du jour où mon petit frère avait fait une crise de panique, si j'avais su que ça m'arriverait...

Je ne savais pas si une heure avait passé, mais tout ça me dépassait. La preuve : je m'étais mise à invoquer tous les dieux possibles.

Je préférai m'endormir.

Je tentais de plonger dans les bras de Morphée, mais dans ma tête, une dizaine de Manuela-Lavie courait dans tous les sens en hurlant.

Tout avait changé.

Un certain chacal était entré dans ma vie... Tout comme un six-tonnes m'était entré dedans!

Le légendaire camion... Un cliché bien connu de la Japanimation! Cet artefact était connu pour téléporter les otakus dans un monde parfait dédié à leur gloire.

Après, je n'avais jamais entendu parler de témoignage de quelqu'un qui avait été "abductée" par des aliens qui lui avaient annoncé qu'il rejoindrait une école pour super-héros et vivait dans un van avec ses amis...

Je devais aussi avouer ne jamais avoir prêté la moindre oreille à ces histoires d'ufologie...

Dans ses livres, un certain sorcier, Lenoir décrivait la découverte du monde magique aux néophytes. D'après lui, les priorités étaient la taxonomie des espèces, la géographie du multivers, les règles des phénomènes paranormaux et l'Histoire du surnaturel... Malheureusement pour moi, j'avais pas eu la meilleure des profs.

Le nouveau pouvoir que j'avais acquis me permettait de voyager. J'étais entourée par les éclairs roses et violets, ils formaient une boule et me foudroyaient pour pouvoir m'aspirer en leur cœur argenté et gris plomb.

Cette foudre avait fait disparaître le décor du mobile-home avant de me faire apparaître à Tokyo. La capitale du Japon était telle que je l'avais vue sur les vidéos... Je ne m'étais pas attendue à voir ce qui envahissait mon champ de vision.

Les mortels ne les voyaient pas, mais moi, si!

Les dragons boisés volaient malgré leur absence d'ailes. Certains d'entre eux tenaient une perle entre leurs trois doigts. Par terre, je voyais une petit fille entrer dans un magasin, suivie par une vieille femme transparente, baignée dans une lumière blanche tres faible. La ville était remplie de toutes sortes d'êtres invisibles. Je voyais des sortes de grenouilles pourvues d'une carapace de tortue et d'un bec de canard (kappas), des roues de feu volantes, des tanukis occupés à bondir de toit en toit et même des boules de feu flottant au-dessus d'une ambulance.

Mon point de vue ne cessa de bouger. Mon pouvoir me faisait voyager. Il me fit voler jusqu'en Roumanie, dans une grotte dans laquelle une famille de dragons ailés et écailleux dormaient sur un tas d'or.

Ma nouvelle aptitude m'amena en Irlande où les leprechauns dansaient. Elle m'amena dans un autre monde, me faisant percer les limites de l'univers pour voir une sorcière sur son balai en train de combattre à coups de décharges électriques une sorte de ver de terre géant. La femme en noir volait au-dessus des sables, se faisant protéger par une bête tentaculaire, qui m'apparut comme une chimère de dragon et d'escargot.

Je me retrouvais ensuite à Cuba, là où une gorgone et un diable semblaient avoir une dispute d'amoureux, les serpents de cette dernière fouettaient le visage du démon rouge.

Mon voyage me montra ensuite un volcan entouré de flammes où des démons s'amusaient à tourmenter des spectres noirs. Il me montra un loup humanoïde hurler à la pleine lune devant sa meute. Il me montra un cheval au front serti d'une corne s'enroulant en spirale se faire monter par une petite fille.

Un éclair sphérique me montra un squelette armé d'une faux frapper un homme qui venait d'avoir un accident de voiture, faisant sortir de sa chair ensanglantée une fumée verdâtre devenant boule de feu.

Je découvris des fées aux ailes de papillon répandre leur poussière sur une école maternelle. Je vis plusieurs femmes arborant des robes et des chapeaux pointus verser le contenu de bocaux à l'odeur désagréable dans un chaudron, ce alors qu'un chat noir soufflait des flammes pour alimenter le brasier de leur feu de camp.

Je rencontrai des lutins aux longues oreilles s'amuser à mettre le bazar dans la chambre d'un homme pour se transformer en fumée, puis en chiens, une fois le propriétaire rentré.

Une explosion de magie me montra une boule de feu couverte d'yeux et d'ailes surveiller un curé Guadeloupéen qui discutait avec un couple. Il avait l'air d'organiser un mariage.

Je vis un peintre réfléchir dans son atelier, alors qu'une forme féminine blanche fantomatique posait sa tête sur son épaule. En Inde, je vis la déesse Kâli projeter ses foudres et ses flammes sur une créature gélatineuse emplie de sang. A Istanbul, je vis un génie faire semblant de se tirer une balle dans la tête alors que deux enfants se battaient pour la lampe qui déversait sa fumée. Dans les abysses, je vis une pieuvre géante se battre avec une sorte de gros serpent.

Dans la jungle, les serpents à plumes apprenaient à leurs petits à battre des ailes. En Antarctique, une troupe de tas de glace ambulants fabriquait un bonhomme de neige.

Il y avait toutes sortes de créatures surnaturelles, des squelettes vivants, des tas de confiture rampants, des serpents géants à neuf têtes, des ogres cornus, des nains entretenant leur mine, des musiciens couverts de plumes et d'or, des boules de ténèbres volantes et même des 'Dieux".

Finalement, je finis par réintégrer mon corps.

Je compris que j'aimais vraiment cette situation, c'était juste nouveau.

Je réalisai la véritable nature de cette "projection astrale", j'avais nettement vu une énergie similaire à l'esprit en lequel je m'étais muée...

Et pour cause, j'avais perçu quelque-chose de similaire chez Ania! Et pas seulement chez elle.

Je pouvais voir les énergies mêmes !

Je pouvais voler. Je pouvais me transformer. Je pouvais manipuler l'existence par la seule force de ma pensée. Je pouvais lire dans les esprits. Je sécrétais des poussières dorées que je transformais en armes. J'avais même réussi à voler les capacités des vampires qu'on m'avait envoyés.

J'étais UNE FÉE !

Mes vêtements tombèrent sur le sol de la caravane, chaque morceau de mon être ayant pris la forme d'une chauve-souris pour s'envoler. Je retournai ensuite dans mes vêtements pour reprendre mon apparence humaine.

Je ne comprenais pas pourquoi les vampires n'avaient pas utilisé cette faculté, elle était si merveilleuse !

Je dirigeai mon esprit vers toutes les possibilités que m'offrait ma nouvelle force !

Désormais j'étais toute-puissante, j'étais invincible !

Je me sentais indestructible ! Immortelle!

Je pouvais bien entendu rejoindre cette école... En espérant avoir comme professeur le colosse aux yeux rouges, je n'avais pas envie de me taper la femme de mes cauchemars toute la journée !

Après tout, si cette organisation militaire avait le droit de capturer des vampires, j'allais pouvoir emmagasiner plus de pouvoir !

Et une fois un maximum de pouvoir accumulé, toutes les portes s'ouvriraient! Je pourrais posséder tout ce que je voudrais. Y COMPRIS EXCALIBUR !

Il allait juste falloir espérer que je ne devienne pas une de ces super-heroïne tyranniques qui établissait des dictatures sur toute la planète et exterminait tous ses ennemis à la moindre suspicion... Remarque: les gens étaient c*ns!

Si jamais je virais mal, y aurait toujours des abrutis pour m'admirer.

Et pourquoi ? Juste parce que la puissance, c'est "stylé"!

Je préférai me dire que j'aurais tout le temps de me remettre en question une fois assise sur la pile de têtes décapitées de mes opposants!

- Salut, tu vas bien?

Une jeune femme aux longs cheveux venait de rentrer dans le van, c'était Ania.

- Oui, pourquoi ? Ah oui... La raison de ma sieste. Je pense que taper les vampires m'a esquintée! proposai-je.

- Une fois que j'ai terminé le test avec les vampires et les squelettes, la femme flippante m'a dit que tu avais eu à gérer de VRAIS vampires, pas juste les hologrammes.

S'il y a bien un phrase que je ne m'attendais pas à entendre de ma vie...

- C'est rien, ne t'inquiète pas. Où sont Kave et son ami ? demandai-je.

Je devais jouer le jeu.

- Toujours à l'Académie, ils passent d'autres tests.

- Vous comptez vraiment la rejoindre? demandai-je.

- Je sais pas... C'est sûr que ça changera de ce que j'ai connu, mais je pense que nous devrions vraiment participer à la lutte contre la menace du “Résurrecteur”! Au passage, j'ai l'impression qu'ils recrutent des mortels sans pouvoirs. Enfin, si on les rejoint, c'est parce qu'ils savent comment atteindre le centre commercial hanté...

L'aura de mon amie était vraiment magnifique. Contre toute attente, Carla était bel et bien humaine. Elle respirait.

Son odeur et son énergie aurique n'avait en revanche que peu de lien avec celles des personnes perdues que j'avais croisées dans le simulateur de l'Académie.

L'aura de Carla était une lionne rouge enflammée.

- Je l'avais remarqué... Si ça se trouve, ils étaient même pas au courant de l'existence du paranormal. remarquai-je.

- En parlant de ça, je suis vraiment étonnée, leur simulateur semblait plus grand qu'il n'aurait dû. commentai-je.

- T'as eu le droit à quel décor? Moi, c'était un espèce de marécage moisi.

- Moi, j'avais un manoir en montagne, enfin, avec un volcan à côté.

- Ah ben... Ils se sont pas foulés ! rit Ania.

J'en déduisis que mon amie connaissait cet endroit.

Je voyais deux possibilités, ou Ania avait été transportée avec moi, ou c'était son doppelganger.

Si la première éventualité s'avérait, je me devais de la protéger. Était-ce Anubis qui nous avait envoyées dans ce monde?

Mon quotidien allait changer ! Encore plus!


À suivre ...



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