DEHORS

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Rien de très beau ici.
Entre l’immeuble où ils vivent et le Mur, il n’y a que du bêton et des réverbères et une route et des barbelés. Les rares végétaux à avoir réussi à se faufiler jusqu’à la surface sont quelques brins d’herbe malchanceux rongés par les insectes et le soleil.
La Forme a attaché le Chien à une longue laisse.
Elle y est obligée.
Les rues ici sont sensiblement les mêmes que celles que la Forme observe chaque jour avec ses jumelles. Les gens vont et viennent, se dépêchent pour arriver à l’heure au travail, bâillent... Peut-être simplement qu’ici, très peu s’arrêtent pour discuter, échanger...
Les gens sont pressés.
Le Chien et la Forme prennent à droite au Mur. A cent mètres environ, il y a un grand passage vers l’autre côté. Une haute porte de pierre fermée par une grille et gardée par une dizaine de militaires, chacun d’entre eux à son poste, en permanence. Parfois le Chien voit des hommes et des femmes s’énerver, crier à l’encontre des gardes . Il pense que la Forme les voit aussi mais qu’elle évite de montrer un quelconque intérêt. Ou en tout cas, elle évite de regarder depuis ce jour...

...Depuis ce jour où une femme a tenté de rejoindre sa fille de l’autre côté en forçant le barrage. Les militaires les ont abattues toutes les deux.
La Forme regardait, transie. Elle ne savait quoi faire. Après ce qui sembla une éternité, elle avait finalement tiré doucement sur le collier du Chien.
Et ils s’en étaient allés, tremblants

Ce genre d’ « incident » était fréquent aux portes du Mur. Mais c’était la seule fois que la Forme et le Chien en virent un directement.
Et ils s’en étaient allés. L’un ne détachant pas ses yeux de la bouche muette de la femme morte, l’autre avançant pour oublier.

Ils avancent le long de ce Mur.
Ils avancent jusqu’à un des rares carrés d’herbe où ils ont l’habitude de se promener. Là, pas d’arbre, juste une dernière souche d’un ancien acacia sur laquelle commence à poindre quelques petites branches, prêtes à redonner vie à un nouvel arbre. Rien de très beau ici.
Entre l’immeuble où ils vivent et le Mur, il n’y a que du bêton et des réverbères et une route et des barbelés. Les rares végétaux à avoir réussi à se faufiler jusqu’à la surface sont quelques brins d’herbe malchanceux rongés par les insectes et le soleil.
La Forme a attaché le Chien à une longue laisse.
Elle y est obligée.
Les rues ici sont sensiblement les mêmes que celles que la Forme observe chaque jour avec ses jumelles. Les gens vont et viennent, se dépêchent pour arriver à l’heure au travail, bâillent... Peut-être simplement qu’ici, très peu s’arrêtent pour discuter, échanger...
Les gens sont pressés.
Le Chien et la Forme prennent à droite au Mur. A cent mètres environ, il y a un grand passage vers l’autre côté. Une haute porte de pierre fermée par une grille et gardée par une dizaine de militaires, chacun d’entre eux à son poste, en permanence. Parfois le Chien voit des hommes et des femmes s’énerver, crier à l’encontre des gardes . Il pense que la Forme les voit aussi mais qu’elle évite de montrer un quelconque intérêt. Ou en tout cas, elle évite de regarder depuis ce jour...


...Depuis ce jour où une femme a tenté de rejoindre sa fille de l’autre côté en forçant le barrage. Les militaires les ont abattues toutes les deux.
La Forme regardait, transie. Elle ne savait quoi faire. Après ce qui sembla une éternité, elle avait finalement tiré doucement sur le collier du Chien.
Et ils s’en étaient allés, tremblants


Ce genre d’ « incident » était fréquent aux portes du Mur. Mais c’était la seule fois que la Forme et le Chien en virent un directement.
Et ils s’en étaient allés. L’un ne détachant pas ses yeux de la bouche muette de la femme morte, l’autre avançant pour oublier.


Ils avancent le long de ce Mur.
Ils avancent jusqu’à un des rares carrés d’herbe où ils ont l’habitude de se promener. Là, pas d’arbre, juste une dernière souche d’un ancien acacia sur laquelle commence à poindre quelques petites branches, prêtes à redonner vie à un nouvel arbre.

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