Révélations

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Sept années passèrent, heureuses, avant le retour en enfer quand son passé ressurgit.

En mai 1999, alors qu’elle passait un week-end chez son père et sa copine, celle-ci passa son temps à pleurer. Après plusieurs questions, elle avoua que deux de ses jeunes frères, Octave et Ludovic, étaient venus le week-end précédent et qu’ils avaient laissé entendre qu’ils avaient subi des attouchements pendant leurs jeunesses. Le choc !

Impuissante face à ce tsunami qui la frappait de plein fouet, cette jolie vitre, mise en place par son inconscient pour éviter une souffrance destructrice, s’écroulait. Les souvenirs du passé n’étaient plus des images floues, sans sons : ils devenaient bien réels et traumatisants. Elle prenait toutes les horreurs subies en pleine face. Le retour chez elle fut en mode zombi. Elle ne se sentait en sécurité nulle part, elle retrouvait ses peurs, ses angoisses de petites filles. Elle se retournait constamment, comme s’ils allaient encore surgir. Elle dormait la lumière allumée, de peur qu’ils soient encore cachés sous son lit. Les larmes ne la quittaient plus. Aller travailler devint difficile. Elle était épuisée. Elle voulait que tout s’arrête, que ses souvenirs s’en aillent. Elle voulait retrouver sa vie d’avant.

Sa nouvelle famille d’accueil ne comprenait pas son état dépressif. Ils avaient un point de vue catégorique : « Si tu es dépressive, c’est que tu n’as pas assez la foi en Dieu ! ». Elle n’était pas rejetée, mais incomprise. Ils l’encourageaient à prier, et à arrêter d’y penser. Elle se retrouvait encore seule.

Le médecin lui donna un traitement de choc : antidépresseur, anxiolytique et somnifère. Elle était shootée, et le soir, parfois elle en prenait un peu plus pour ne plus penser. Elle fut tentée de se tuer pour ne plus souffrir, ne plus voir leurs visages sur les passagers du RER, ne plus sursauter quand un homme passait trop près d’elle.

Dans ses moments de dépression, elle avait eu le sentiment qu’Étienne lui avait aussi fait du mal. Un ressenti au niveau de son sexe. Comme si, à un moment donné, il l'avait touchée, à un endroit interdit. Comme si à cet endroit-là, on l'avait tuée. Oui, c'était ça : il avait tué sa féminité, sa place de sœur.

Il lui arrivait, pour ne plus penser, de prendre plus de médicaments. Dans ces moments-là, elle sombrait dans un état d'inconscience qui la renvoyait dans son passé, avec parfois des flashs violents ou des scènes qu’elle revivait. Parmi ces flashs revint ce que son frère lui a fait. Elle le voyait devant elle, puis son regard noir qui lui faisait atrocement peur. Une douleur vive. Plus rien. Elle n'en tint pas compte, mais, plus tard, lors d'une séance avec le psychothérapeute, celui-ci confirmera l'agression. Ce frère lui a touché le sexe violemment. Les cris qu'elle a poussés ce jour-là et les larmes versées après cette séance ont confirmé l'agression.

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