Chapitre 4 : La fête ( et ce que je n'ai pas fait )

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C’était censé être une simple soirée.
Des rires, de la musique trop forte, des chips molles, des photos floues. Une fête comme les autres.

Mais cette nuit-là, je me suis planté.

Juliana avait invité "tout le monde" — ce qui voulait dire les gens cools, les indécis et ceux qui se contentent de la lumière d’un autre. Maya n’était pas venue pour ce genre d’ambiance, je le savais. Mais elle était là. Parce que moi aussi j’étais là. Parce qu’on formait une équipe. Parce qu’elle avait peut-être — peut-être — envie d’essayer d’exister hors des pages.

Elle portait un sweat trop grand, un jean sombre, ses cheveux attachés à moitié, comme si elle n’avait pas su choisir entre "je m’en fiche" et "je veux qu’on me voie un peu."

Et moi, j’aurais dû la voir.

Mais je l’ai laissée seule pendant trop longtemps.
J’étais occupé à faire des blagues dans la cuisine, à écouter mes potes me raconter des histoires sans intérêt. Et à chaque fois que mes yeux cherchaient Maya, elle était un peu plus loin, un peu plus floue dans cette foule.

J’ai fini par la retrouver sur le balcon, les bras croisés.

« Tu te caches ? » ai-je lancé.

Elle ne m’a pas regardé.

« Je t’ai vue. En train de t’intégrer parfaitement au décor. Félicitations. »

Le ton était sec. Je ne l’avais jamais entendue comme ça.

Je me suis approché, bras sur la rambarde à côté d’elle. « J’essayais pas de t’ignorer. »

Elle m’a lancé un regard. Et il n’y avait rien de froid dans ses yeux. C’était pire.

C’était de la déception.

« Non, Leo. Tu ne m’as pas ignorée. Tu m’as évitée. »

Silence.

Elle ajouta, plus doucement :

« Je ne suis pas à ma place ici. Et tu le savais. »

Je me suis reculé. J’aurais dû dire quelque chose. Lui dire qu’elle avait raison. Lui demander de rester. Lui dire que je l’avais vue, chaque seconde. Mais j’ai laissé le silence parler pour moi.

Et elle est partie.

Sans claquer la porte. Sans un mot de plus.
Juste ce vide derrière elle.

Et pour la première fois depuis longtemps, je me suis senti vraiment seul dans une pièce pleine de monde.

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