Le concours s’est terminé. On a gagné.
Mais rien de ce qui comptait n’était dans le trophée.

On est sortis dans la cour du lycée d’accueil. Il faisait froid. Le ciel était gris mais doux. Maya s’est assise sur un banc. Je l’ai rejointe.

« Tu l’as bien caché, » ai-je dit.

Elle haussa les sourcils. « Caché quoi ? »

« Que tu étais fière de toi. »

Elle sourit enfin. Vraiment. Ses yeux ont brillé.

« Je suis fière de nous. »

Et là, sans trop réfléchir, je me suis penché vers elle.
Pas trop. Juste assez pour que nos épaules se frôlent. Pour que nos visages soient à deux souffles l’un de l’autre.

Je l’ai regardée.
Elle ne s’est pas reculée.

Et puis, elle a murmuré :

« C’est toi ? Les lettres ? »

J’ai ouvert la bouche pour répondre.
Mais les mots sont restés coincés quelque part entre ma poitrine et ma gorge.

Alors j’ai fait autre chose.
J’ai approché ma main de la sienne.
Et je l’ai laissée choisir.

Elle a entrelacé ses doigts dans les miens.

Et dans ce geste, il y avait tout ce que je n’avais pas su dire.