Chapitre 8

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Ils remontèrent la rue lentement, en première. La maison était encastrée entre deux bâtiments plus imposants et relativement neufs.

  • Mais c’est une ruine… souffla Yvan depuis le trottoir d’en face.
  • Oui… de dehors et de dedans… Tiens les clés, je dois aller garer la voiture comme il faut. Je te rejoins.

Yvan regarda Rachel s’éloigner avant de reporter son attention sur la demeure. Deux étages sur les côtés et au centre une sorte de tour qui dépassait avec un troisième étage. Un escalier aux marches usées par le temps, recouvert de feuilles et de branches mortes, parsemés de gravats plus ou moins gros, grimpait au milieu d’un parc à la végétation anarchique. Yvan l’emprunta, avec prudence. Il arriva devant un portail à moitié défoncé qu’il écarta dans un crissement caricatural. Les dalles de l’allée manquaient pour la majorité à l’appel. Des touffes d’herbes poussaient ici et là. La porte d'entrée, imposante et en bois massif était encadrée par de la pierre blanche, finement sculptée. Un blason papelonné pouvait se distinguer au centre du linteau mais le lierre qui dévorait l’ensemble de la façade, le rendait difficile à identifier. Le reste du mur extérieur présentait de nombreuses dégradations, des tags, des fenêtres cassées… Yvan déverrouilla la porte et la poussa. L’intérieur puait le moisi, le terreau humide et l’odeur douçâtre d’animaux en décomposition. Pas étonnant que les propriétaires aient demandé une inspection du spécialiste du paranormal… Il progressa, pas à pas, pour éviter de tomber en trébuchant sur les morceaux de plâtres. Une autre porte ? Au milieu d’un couloir d’accès ? Il la franchit pour se retrouver dans le hall.

La chair de poule. Cela commençait. Il sentait un picotement au niveau de l’hémisphère avant droit de son cerveau. Il crispa la mâchoire quand son œil droit se mit à se fermer de lui-même. Il sentit des larmes perler et embuer sa vision. La sensation se répandit vers l’arrière de sa tête, puis courut le long des épaules avant d’envahir tout son corps. Ses jambes se mirent à trembler.

  • Merde, grommela-t-il.

Yvan recula prudemment, ne quitta pas du regard les diverses portes fermées devant lui. Son dos cogna contre le bois vermoulus de celle qu’il avait pourtant laissé ouverte. Il tâtonna de la main, derrière lui, cherchant la poignée. Il étouffait. Sa respiration se fit plus lourde, moins facile. Quelque chose approchait. Il réussit à tirer la porte vers lui et se faufila dans l’entrebâillement.

  • Je vois que tu es déjà au travail, fit la voix enjouée de Rachel qui remontait l’allée d’un pas vacillant à cause de ses talons.

Yvan se retrouva au-delà du seuil, un voile de sueur recouvrant son visage. Les apparitions de Lina et Fujimi n’étaient pas là.

  • Tu ne m’as pas dit pourquoi ils veulent mon intervention… dit Yvan d’une voix qu’il peinait à contrôler.
  • Ils pensent qu’il y a eu des morts violentes dans la maison… Qu’elle serait hantée…
  • Non, sans blague ? lâcha-t-il en refermant à clefs. Je m’en charge. Mais la facture sera salée Rachel. Cette fois-ci, on a vraiment affaire à quelque chose…
  • Pourquoi ? Les autres fois non ?

Yvan la laissa plantée là, avec interdiction formelle d’y remettre les pieds, emportant le trousseau avec lui.

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