Une vie normale

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Cela doit faire un peu plus de 3 ans. Une journée de Mars, un passant m'a retrouvé inerte, sur un sentier nom loin des bois. J'ai alors été emmené à l'hôpital; je fus plongé dans un coma long de 6 mois. Les médecins n'en ont jamais connu la cause. À mon réveil, les médecins m’ont diagnostiqué amnésique. Toute ma vie avant mes 12 ans, entièrement disparue. C’est comme si le cours de ma vie à été stoppé, puis gommé, ne laissant plus que des pages vierges et fade. Après plusieurs tests, on m'annonça qu'il y avait de très grandes chances que cette perte de mémoire soit permanente. J'avais donc perdu toute trace de ma vie antérieure, si je puis dire. Je compris aussi que j'avais perdu la capacité à éprouver des émotions. J'en ai pris conscience lors de ma rééducation à l'hôpital: je ne réagissais pas aux "tests de réflexe", j'étais indifférent à tout. Je me rappelle qu'un jour, l'alarme incendie c'était déclaré. Tout le monde s'affolait, alors que moi, j'étais resté de marbre, ne comprenant pas leur réaction. Il se trouve que l'alarme s'était déclenchée par erreur.
Depuis lors, j’étais devenu une véritable coquille vide, sans histoire, errant sans but distinct. Le seul moyen qui m'a permit de retrouvé mon nom et autres fut une carte d'identité, qui était à mes côtés lorsqu'on m'a retrouvé. Les uniques traces qui me restent de mon passé sont une cicatrice en travers de mon sourcil droit, ainsi qu'une clé, accrochée à un fil autour de mon cou, à la forme inhabituelle, ornée d'une sorte de pierre translucide. Étrangement, au fond de moi, quelque chose me disais de ne pas l'ôter. C’est ce même quelque chose qui me poussait à me lever chaque matin, à aller au collège, à étudier.

Le soir où tout à commencé ; le jour où je L’ai rencontré fut un tournant définitif pour la suite de ma vie, de mon histoire. J’étais donc placé devant mon miroir, en face de mon reflet qui semblait différent ce jour là. Je remarque soudain que la clé que j’avais autour du coup s’était atteler à une étrange activité : en effet, la pierre transparente qui l’ornait brillait d’une étrange lueur bleutée. Alors que je faisais ce constat, l’ « être » en face de moi continua :

  • Bonsoir Elios. Cela fait longtemps que je voulais te rencontrer.

Quelque chose n'allais pas. J'étais persuadé que je rêvais, ou que j'avais mal dormis la veille...mais non, le fait était que mon reflet dans le miroir...n'était pas vraiment moi. Je ne savais comment l'expliquer correctement: mon reflet était à ce moment la un être à part; une entité surnaturel... Cet "être" me ressemblait, à la seule différence qu'il avait les yeux bleus, ainsi que sa peau, ses cheveux...de plus, il avait un étrange tatouage lumineux sur sa joue gauche. De son corps émanait une lumière bleutée, elle aussi. Le plus déroutant je crois était que non seulement mon reflet bougeait indépendamment de moi, mais qu’il pouvait aussi parler. Je devais être vraiment fatigué pour que mon cerveau imagine des choses pareilles. Je me suis donc dirigé vers mon lit pour allez me coucher. C'est alors que cette entité m'interpella:

  • Elios, Attends- écoute, je sais que ça peut paraître fou, et bizarre, mais il faut que je te parle.

M’étant vaguement retourné suite à son interpellation, je reprends ma lancé. C'est alors que je sentis une force qui me retînt en tirant sur mon tee-shirt, me faisant basculer en arrière. Lors de ma chute, j'eu l'impression que le temps s'était arrêté. D'étranges sensations parcouraient mon corps tout entier. J'étais comme happé. Je finis l’esprit embrumé. Je ne sentais plus mon corps. Je ne savais plus où je me trouvais; j'étais comme perdu dans le temps et l'espace. Lorsque je repris mes esprits, une tête était penchée sur moi. J'étais affalé sur le sol, qui n'était plus celui de ma chambre: c'était une surface instable, sur laquelle j'avais l'impression de flotter. J’avais froid, mais commençais à reprendre mes esprits, petit à petit.

  • A présent, j'ose espérer que tu prendras le temps de m'écouter !

Je m'assis et, face à moi se dressa un monde inconnu, étrange et irréel. Il me fallut un long moment pour comprendre que j’étais passé de l’autre côté du miroir.

  • Bienvenue à Krathefics, Elios.

Dans l’incompréhension la plus totale, je me suis relevé avec difficulté, puis, fixant mon interlocuteur, je demandai :

  • Où sommes-nous ? Et qui est tu ?
  • Je me nomme Odigos. Comme je te l’ai dis, ici, c’est Krathefics. Notre monde.

Il se mit à marcher sur un sentier recouvert par une fine couche de brouillard scintillant. Autour de nous, le vide. Seule de minuscules particules bleues brillantes qui flottant dans l’air perturbaient ce vide. Instinctivement, je me mis à le suivre, lui demandant :

  • Notre… ? Parce que tu n’es pas le seul ?
  • En effet, laisses moi me présenter correctement : Je suis Odigos, le Guide de Krathefics et un de tes nombreux Alters Ego, poursuit-il en faisant une révérence. Mais qu’est-ce qu’un Alter Ego, me demanderas-tu. Tu n’es pas sans savoir que tu es dans l’incapacité d’éprouver des émotions, continua Odigos alors qu’une paires de lunettes apparu de dieu-sait-où sur son nez, ainsi qu’un tableau récapitulatif qui lévitait. Vois-tu, chaque Alter Ego est l’incarnation d’une de tes émotions enfouies et notre rôle à présent et de t’aider à les recouvrer.
  • D’accord, mais vous n’auriez pas pu vous manifester plus tôt...?

Un silence en guise de réponse. Il s’arrêta un instant. Il semblerait que le Odigos confiant et calme auquel j’avais eu à faire il y à de cela quelques secondes s’est évaporé.

  • Et bien, on s’est tout simplement dit que c’était le bon moment ? répondit-il en bafouant. Bref ! Comme je te le disais, nous sommes chargés de te faire retrouver une vie d’adolescent normal, reprit-il en reprenant sa marche.

Parce ce que ma vie n’était pas normale avant ? Rencontrer des êtres surnaturels venants tout droit d’une autre dimension ne me semble pas être la meilleure solution afin de me rapprocher du stade de « vie normale »…

Après ce qui me semble être une éternité, nous sommes arrivés dans endroit différent de ce que j’ai pu voir auparavant : c’était une immense place circulaire dont le sol scintillait de milles-feux. Il y avait également de nombreuses portes autour, tout aussi grandes –au moins trois fois ma taille- de formes et de coloris différents. Je levai les yeux vers le ciel : une étendu infini d’étoiles et de poussière se présentait devant mes yeux vides d’expressions. Odigos m’expliqua que cet endroit était le « Hall de Krathefics », une sorte de centre qui reliait entre eux les différents Alters Ego, ainsi que moi-même, ou plutôt la clé que j’avais autour du cou :

  • Ceci, dit Odigos en pointant celle-ci du doigt, est ce qui te permet de venir dans notre monde. C’est ce qui te relie à nous et nous permet de communiquer.
  • Maintenant que j’y pense, tu pourrais me dire d’où elle vient ?

Il mit un doigt sur ces lèvres d’un air amusé ; je n’insistai pas plus.

D’ailleurs, je pense que ça suffit pour cette nuit. Ce ne serais pas drôle qui je te dévoilais tout d’un coup !

Il se moquait définitivement de moi. Cela ne m’affecta pas plus. Soudain, je sentis un violent vertige et perdis l’équilibre. Ma vue se brouillait peu à peu alors que je voyais le paysage ainsi que la silhouette d’Odigos se dissiper. Les derniers mots que j’entendis avant de m’écrouler furent : « Fuis le Void. ». A ce moment, je ne savais pas si mon cerveau me jouais des tours, mais je n’avais pas envie d’y réfléchir –comme si je pouvait avoir envie de quoi que ce soit… Sur le coup, mon corps ne voulait qu’une chose : dormir.

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