Chapitre 10 - Concurrence Déloyale

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* MARTIN *

Wow ! Quelle femme !

Cette rencontre était incroyable ! Martin n’en revient toujours pas.

Ce corps de rêve… Cette voix envoutante… Son aplomb… Et cette répartie ! Elle est loin d’être bête, en plus d’être hyper sexy !

Il ne pense plus désormais qu’à une chose : Découvrir l’identité de sa séduisante Catwoman.

Ça en devient presque obsessionnel. Il ne jure plus que par elle. Elle hante ses jours et ses nuits. Il veut savoir qui elle est, ce qu’elle fait, où elle travaille, si elle a un homme dans sa vie… Hein ?! Si elle est maquée ? Sérieux ?? … Bah oui, ça aussi il aimerait le savoir en vérité !

Son univers ne tourne plus aujourd’hui qu’autour de cette bombasse. Il n’écrit plus. Du moins, plus sur d’autres sujets. Sauf obligation. Il n’enquête plus sur rien d’autre, ne s’intéresse plus aux autres faits divers… Et au grand damne de son patron, il ne passe quasiment plus de temps au bureau, préférant errer toute la nuit dans les rues à la recherche de sa justicière (pour ses investigations, dit-il). Complètement obnubilé, il cherche à tout prix à la revoir. Il veut savoir si elle accepte son deal, mais il veut aussi profiter de nouveau de la vue, de sa présence presque mystique… Il continue de la traquer chaque nuit de nouvelle lune, tapis dans l’ombre, comme elle, à l’affût du moindre appel radio de police.

Durant ces longues nuits d’attente, il revoit ses courbes parfaitement dessinées, entend encore sa voix douce et sensuelle… Ensorcelante… Rien que d’y penser, Martin en a la gaule ! Et quand il ne dégote pas rapidement une pute pour le délivrer, il est obligé de se soulager seul dans sa voiture, en l’imaginant face à lui.

Il repense à ce soir où il l’a vu pour la première fois, à son cul bien moulée dans cette combinaison qui épousait son corps à la perfection… Il en a rarement vu un comme celui-là, aussi bien formé et délicat.

Sauf peut-être sur la belle Emilie Routin ! Tiens, c’est vrai ça ! Il l’avait presque oublié celle-là…

Pourtant, il la retrouve un peu trop souvent dans ses pattes, d’ailleurs… Peut-être réussira-t-elle tout de même à trouver grâce à ses yeux, malgré ses airs de sainte-nitouche agaçante. Un brin mystérieuse elle aussi, elle a son charme il faut l’avouer. Et une anatomie plus attrayante qu’elle n’y parait !

Il tenterait quand même bien de la dévergonder un peu finalement, elle qui lui résiste obstinément. Même s’il préfère les formes généreuses en général, elle aussi, elle le ferait bander sans problème, malgré ses petits seins. Comme ce soir-là, au Grand Palais, lorsqu’il a deviné son string sous sa robe sirène, alors qu’elle était penchée en avant… Il sait qu’il la ferait grimper aux rideaux, comme toutes les autres. Il aime ce genre de défi au lit. Il imagine déjà son corps nu suintant et frémissant sous ses à-coups, le suppliant de continuer à la sauter sans vergogne, emportée par cette transe intense qui donne tant de satisfaction. Comme toutes les nanas qu’il s’est déjà tapé, elle oubliera toutes les convenances, sa retenue, la bienséance, et s’abandonnera entièrement à lui. Elle en réclamera davantage, priera pour qu’il la prenne encore et encore comme une chienne. Et il lui montrera ce qu’est un vrai mâle, un étalon bien monté, un Dieu du sexe. C’est ce qu’il sait faire de mieux, en dehors de son métier.

Et qui sait ? Pendant ce temps, peut-être qu’il oubliera sa justicière sexy…


#

Il y a désormais pris ses quartiers dans le café Bernard. C’est donc serein qu’il entre, les mains dans les poches, et vient s’installer tranquillement au bar pour commander son café serré du matin.

Pendant qu’il allume une clope, le serveur pose la tasse sur le comptoir, et lorsqu’il tend la main pour l’attraper, son regard est attiré par le journal à demi ouvert qui traine à côté de lui. Sirotant une première gorgée entre deux taffes tout en laissant fureter ses yeux sur les gros titres, brusquement, il s’étouffe et manque de recracher tout le breuvage.

Quoi ?!? Un article qui n’est pas de moi sur ma Catwoman ??

Aussitôt, il s’empare de la revue et s’empresse de le parcourir à toute vitesse.

Incroyable… L’auteur de la chronique expose les dernières interventions nocturnes attribuées à sa justicière avec de nombreux détails, que même la police ne peut connaître. Une grande partie ne peut d’ailleurs être connue que par la protagoniste elle-même ! Lieu, heure, délit commis et parcours détaillé des malfrats avant d’être attrapés, parfois même quelques détails physiques et quelques précisions sur la manière dont ils ont été interpelés et maîtrisés par la vengeresse de la nuit… Martin n’en croit pas ses yeux.

Comment est-ce possible ??

Une vague de colère monte en lui. Elle n’a pas accepté notre deal alors ?? Et c’est qui d’abord, cet autre privilégié ?!

Son regard dérive rapidement vers le bas de la page, pour y décrypter enfin le nom de son fameux rédacteur, qui possède à l’évidence plus d’informations que lui : « E. Routin ».

« E. Routin » … ? Tiens… Qui cela peut-il être ? Je ne connais pas de « Routin » concurrent, il me semble… A moins que… Mais non ?!? EMILIE ROUTIN !?!

Ah la sale garce !! Elle s’est bien foutue de moi !! C’est donc bien une journaliste, elle aussi ! Attends un peu que j’la chope, celle-ci !!


A peine Emilie a-t-elle posé ses fesses sur sa chaise, que Martin s’incruste à sa table sans permission préalable. Visiblement hors de lui, il lui jette un regard noir, et semble prêt à en découdre, son alène de tabac froid lui chatouillant les narines.

« - Mais je vous en prie, installez-vous ! lui dit-elle ironiquement d’un air offusqué, avant de faire signe au barman de lui apporter sa commande habituelle.

Ce qu’elle m’énerve avec ses manières !

- Vous êtes une sacrée cachotière, vous ! lui rétorque-t-il, les sourcils froncés.

- Je vous demande pardon ?! »

Ils sont interrompus par le serveur, qui lui dépose sa traditionnelle tasse de thé.

« - Merci, indique-t-elle à celui-ci avec un sourire des plus aimable.

- Et vous vous êtes bien payé ma tête, l’autre coup.

- Excusez-moi, mais je ne comprends pas de quoi vous voulez parler, insiste-t-elle en soufflant tranquillement sur son breuvage chaud, imperturbable.

OK, tu veux jouer l’innocente ? Attends voir !

- C’est quoi ça ?! lui balance-t-il en lui fourrant le journal devant les yeux, l’index désignant l’article qu’elle a publié.

- Ah ! Ça ! s’exclame-t-elle en rabaissant le papier de ses doigts fins et élégants. C’est mon article, en effet. Où est le problème ?

Elle se fout de ma gueule en plus !

- Le problème ?! Le problème, c’est que vous n’avez pas été honnête avec moi !

- Honnête à quel sujet ?

- Au sujet de votre métier ! commence-t-il à perdre patience.

- Vous ne m’avez rien demandé.

- Je vous ai demandé la raison de votre présence, ce soir-là !! Mais vous vous êtes bien gardé de me dire que vous étiez là en tant que journaliste !!

- Il m’a semblait que vous étiez déjà bien renseigné à mon sujet, pourtant. Et vous non plus, vous n’avez pas été honnête sur votre métier, je vous signale, lui rétorque-t-elle en buvant une gorgée, avec une arrogance qui émoustille bizarrement Martin.

- Q-Quoi ?! balbutie-t-il.

- Eh oui ! Vous vous êtes présenté comme étant musicien, pas reporter. »

Martin en reste bouche bée. Merde… Pris à mon propre piège… Comme un bleu… Il se passe la main dans les cheveux pour reprendre son calme et s’incline.

« - OK… Un point partout… »

Un sourire narquois apparait sur ses lèvres si délicatement dessinées qui donnent subitement des envies à Martin, alors qu’elle le regarde droit dans les yeux, visiblement satisfaite de la tournure de la conversation. Raaah… Ce qu’elle peut être agaçante… Et attirante… La bougresse sait jouer de ses charmes en plus !

« - Autre chose ? lui demande-t-elle de son air suffisant.

- Oui ! D’où tenez-vous toutes ces infos ?

- Je ne révèle jamais mes sources.

- C’est Maurice qui vous rencarde, c’est ça ? crache-t-il entre ses dents.

- Je vous le répète : Je ne révèle jamais mes sources, lui répond-elle en reprenant une gorgée de thé, tranquillement accoudée à la table.

Et voilà ! Elle recommence à m’agacer !

- Il m’avait promis l’exclusivité ! C’était notre deal !

- Et donc ?

- Et donc, c’est lui qui vous donne des infos ou pas ??

- Rassurez-vous, Maurice n’est pas le seul à renseigner les journalistes, si c’est votre question. Et pour ma part, je regroupe toujours les informations de plusieurs sources avant de publier mes articles. Pas vous ?

Oh purée, j’vais m’la faire ! Elle me prend pour un journaliste de pacotille ou quoi ?! Pour qui se prend-elle, à me prendre de haut comme ça ?

OK… Respire à fond, Martin. Essayons de creuser un peu…

- De toute manière, les flics n’auraient jamais pu vous donnez autant de détails…

- C’est vrai aussi. »

Il scrute son visage impassible.

« - Vous vous payez encore ma tête, n’est-ce pas ?

- Pas du tout ! Mais je peux vous assurer que ma source est proche de l’action.

Comment ça, « proche de l’action » ? Elle parle du flic, ou de… ?? J’espère que non…

- Je l’ai rencontré, s’empresse-t-il d’ajouter pour tenter de reprendre l’avantage.

- Qui donc ?

- La justicière.

- Tant mieux pour vous.

OK. Pas de réaction. Tentons l’approche plus directe.

- Qui est-ce ?

- Qui ça ?

- Votre source si proche de l’action. »

Elle sourit d’un air satisfait en lâchant un petit ricanement, son regard mielleux plongé dans le sien, qui met étrangement Martin en émoi. Puis, elle avale sa dernière gorgée de thé, dépose quelques pièces de monnaie sur la table et se lève.

« - Excusez-moi, mais je dois vous laisser. » s’excuse-t-elle tout en se rhabillant.

Martin en profite pour laisser courir son regard sur sa plastique.

« - Monsieur MacCulling, lui lance-t-elle enfin en attrapant son sac à main. Ce fut un plaisir de papoter avec vous Je vous souhaite une bonne journée ! »

Elle tourne ensuite les talons et s’éloigne, son arrière-train taquinant de nouveau les yeux voraces de Martin.


Décidément, cette femme a le don de l’agacer au plus haut point. Mais bizarrement, il doit reconnaitre que ce petit jeu de provocation l’excite de plus en plus. Et il a de surcroit l’envie définitive de transformer ses pensées subjectives à son sujet en action concrète.

Une fois sexuellement satisfaite, peut-être qu’il pourrait lui soutirer des confidences sur l’oreiller…

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