Chapitre 11 - Retour Inattendu

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* MARTIN *

Quelques jours plus tard, Martin rentre chez lui, après une nouvelle soirée de planque infructueuse, exténué. Après avoir reclaquer la porte vivement, il balance ses baskets sans ménagement dans son petit studio, à deux pâtés de maison du commissariat, comme il le voulait. Légèrement en bordel depuis qu’il passe ses nuits dehors, celui-ci n’est pas bien grand, malgré un loyer exorbitant. Mais heureusement, Martin est du genre minimaliste : Un placard à gauche de l’entrée, une kitchenette dans l’alignement, son lit dans le coin en face, et une petite salle de bain à droite. C’est tout ce dont il a besoin.

Rapidement, il file à la douche, puis vient se vautrer de tout son long sur son lit, tête la première et les membres écartés, uniquement vêtu de son caleçon qu’il a tout de même pris le temps de mettre avant de sortir de la salle de bain. La nuit s’annonce chaude, et Martin n’a pas l’intention d’enfiler d’autre vêtement ce soir. Le visage enfouit dans ses draps, il ronronne d’épuisement et de désespoir. Encore une nuit sans la voir…

Sur son dos dénudé et musclé, il sent alors une légère brise lui caresser la peau, lui donnant un frisson. Étrange… Je n’ai pas encore eu le courage d’ouvrir la porte-fenêtre pour aérer l’appart’ pourtant… Intrigué, il se redresse tant bien que mal pour vérifier.

Elle est là ! Appuyée contre le chambranle du vantail ouvert sur son petit balcon, les bras croisés, elle l’observe avec un petit rictus amusé.

« - Bonsoir » susurre-t-elle de sa voix douce et sensuelle.

Martin se relève d’un bond, pris au dépourvu. Après un bref instant de stupeur, il se rappelle soudain sa tenue du moment, et instinctivement croise ses mains devant sa partie intime, un peu gêné de s’être fait surprendre ainsi. Purée ! En plus, je suis à moitié à poils ! La honte !!

Imperturbable, elle le reluque alors ouvertement, faisant glisser sur lui son regard de braise, le dévisageant de haut en bas avec une pointe d’insolence dans les yeux.

Quoi que… Finalement vas-y, te gênes pas ! Mate-moi autant que tu veux !

Fièrement, il remonte aussitôt ses mains sur sa taille pour la laisser admirer la bosse proéminente de son caleçon, et bombe le torse pour lui donner une meilleure vue sur ses pectoraux et abdominaux qu’il sait bien sculptés, et qui ont toujours eu leur petit effet sur ces dames.

« - Je vous dérange ? lui lance-t-elle, son sourire s’intensifiant faiblement en le regardant chercher une position encore plus favorable pour mettre en valeur son physique d’Apollon.

- Heum… Non.

- Parfait. »

Puis elle se redresse avec grâce, et se plante face à lui, une main sur la hanche dans une position provocatrice et affriolante.

« - Je suis venue pour vous dire que j’ai réfléchi à votre proposition.

- Ah. Et ?

- Eh bien… je ne vois pas bien quelles informations « intimes » je pourrais vous apporter sans que cela n’en dévoile trop sur mon identité. Car j’ai tout de même l’intention de rester discrète et anonyme, vous vous souvenez ? » lui demande-t-elle en commençant à s’approcher de lui dans un déhanché à vous décrocher la mâchoire.

Martin réprouve alors une bouffée de chaleur qui s’empare de lui en l’observant onduler ainsi. Il déglutit difficilement, perdant de sa prestance à mesure qu’elle se rapproche et qu’il laisse courir son regard sur sa silhouette, subitement en admiration devant cette nana qui lui fait un effet de dingue.

« - O-Oui, tout à fait, réussit-il à articuler, en tentant de reprendre ses esprits pour faire redescendre sa montée de sang.

- Alors qu’attendez-vous exactement comme monnaie d’échange ?

- Euh… Je ne sais pas… Votre prénom peut-être ?

- Impossible.

- Alors votre âge ? enchaine-t-il aussitôt, son instinct de reporter reprenant le dessus.

- Ça ne se demande pas à une dame, voyons ! » rétorque-t-elle en haussant les sourcils d’un air amusé.

Elle continue d’avancer vers lui, et Martin se sent soudain troublé et démuni. Son pouls s’accélère. Il recule lentement à son tour, au rythme de ses pas, tout en essayant de garder la tête froide.

Ne pas craquer, ne pas craquer… Tu es un professionnel, Marty, ressaisie-toi ! Ne la laisse pas t’avoir avec son corps de déesse aux formes avantageuses, et son joli minois, et son sourire ravageur… Raaaah !! Allez quoi ! Tu en as vu d’autres après tout ! Concentre-toi, putain…

« - Avez-vous un métier en dehors de vos actions nocturnes ? l’interroge-t-il à nouveau, cherchant à se redonner un peu de contenance.

- Cela ne vous regarde pas.

- Une famille ?

- Comme tout le monde, je suppose.

- Un… Mari ? tente-t-il l’air de rien.

- Question indiscrète. Arrêtez. » lui répond-elle sèchement.

Merde… Elle ne lâche rien !

A mesure qu’il la questionne, son regard s’assombri, et elle semble se crisper. Martin sent qu’il va la perdre. Il réfléchit à toute vitesse. Il faut qu’il trouve les questions parfaites qui lui ouvriront la voie sur son identité sans paraitre trop insistant.

« - OK… poursuit-il en essayant de calmer le jeu. Alors… Depuis quand pourchassez-vous les méchants ?

- Ça n’a aucune importance.

- Pour moi, si !

- Vous êtes bien trop curieux. Taisez-vous.

- Mais c’est le deal, non ? Je vous couvre si vous me donnez plus d’infos sur vous.

- Vos questions sont trop intrusives !

- Il faut bien, si je veux obtenir ma part du marché ! s’agace-t-il.

- Je n’ai pas encore dit que j’acceptais.

- Qui êtes-vous ?

- Silence.

- Donnez-moi au moins un pseudonyme, merde !!

- Taisez-vous, je vous dis !! » lui ordonne-t-elle brusquement en le plaquant contre le mur derrière lui, sa main gantée à plat sur sa poitrine.

Zut ! Pris au piège !

Surpris et un peu impressionné il doit l’avouer, Martin se tait enfin, ses yeux rivés à ceux de sa belle justicière. Ils sont comme dans ses souvenirs : L’iris entièrement recouvert par une pupille d’un noir intense, profonds comme le cosmos.

Après un silence pesant, elle soupire, sa paume toujours fermement posée sur son thorax. Martin sent sa force et sa chaleur à travers son gant noir aux griffes acérées, son souffle qui coure sur son torse nu, provoquant en lui une excitation nouvelle.

« - Vous êtes un enquiquineur de première catégorie, monsieur MacCulling, murmure-t-elle, son visage masqué à quelques centimètres du sien. Mais je vais tout de même vous donnez de quoi faire satisfaire votre curiosité pendant quelques temps. »

Et subitement, ses mains glissent jusqu’à venir encercler le visage de Martin, et elle vient presser promptement ses lèvres sur les siennes, dans un baiser fougueux.

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