Chapitre 14 - Première Tentative
* MARTIN *
Merde ! Me voilà dans de beaux draps…
C’est malin d’avoir lâcher une bombe pareille à la daronne ! Mais pourquoi diable a-t-il donner le nom d’Emilie ??
Peut-être parce que c’est la seule meuf qui trouve encore grâce à mes yeux en dehors de ma belle Catwoman ?
Bon. Peu importe. Il finira par se la faire de toute manière. Autant que cela serve d’alibi auprès de sa mère, pour qu’elle lui lâche la grappe quelques temps.
Oui mais voilà : Maintenant, elle va probablement rameuter tout le quartier avec sa potentielle liaison avec la fameuse Emilie, dont elle ne sait heureusement rien d’autre que son joli prénom. Même s’il ne lui a pas donné plus d’informations à son sujet, il craint tout de même que cela ne remonte jusqu’aux oreilles de l’intéressée avant qu’il n’arrive à la mettre réellement dans son lit.
Si c’est le cas, adieu les éventuelles confidences sur l’oreiller !
Il doit agir, et vite.
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Martin attend patiemment, sur le trottoir en face du commissariat, que son indic’ sorte. Il compte bien obtenir des informations sur sa belle petite protégée de journaliste, afin de tenter une première approche. Ses coordonnées, par exemple.
Alors qu’il termine sa clope tranquillement, adossé nonchalamment sur le mur de l’immeuble, une main dans la poche, ce n’est absolument pas la personne qu’il pensait voir qui sort du grand bâtiment en brique.
Passant par la grande porte en bois, c’est une Emilie Routin tout sourire qu’il voit émerger du poste de police, sa belle chevelure blonde et frisée sautillant à mesure qu’elle descend les marches du perron dans l’air frais du matin.
Je lui ferais bien sautiller son carré blond, moi aussi…
D’abord surpris, Martin se dit que c’est une occasion en or. Il écrase rapidement son mégot à terre et se redresse pour la rejoindre, mais Maurice apparait à son tour et met aussitôt fin à son plan d’attaque.
Zut ! Trop tard…
Mais Martin n’a pas l’intention de s’avouer vaincu pour autant. Et il compte bien essayer d’obtenir des renseignements par n’importe quel autre moyen. Aussi, il décide de jouer les espions pour écouter discrètement leur conversation. Il traverse donc la route quelques mètres plus loin afin de ne pas se faire repérer, et s’approche doucement de ces deux cibles qui discutent désormais en bas des escaliers. S’efforçant de passer inaperçu, il relève son col de veste en jean pour masquer son visage, et baisse légèrement son bonnet docker sur son front. Puis il s’attèle à reluquer les devantures des magasins de très près, les mains dans les poches, faisant mine d’être très absorber par ce qui se trouve de l’autre côté de la vitre.
Fait chier… J’entends rien d’ici… J’suis trop loin… Faut que je me rapproche encore un peu.
Repérant un panneau publicitaire sur pied au coin du mur derrière lequel il pourrait mieux les entendre tout en restant parfaitement caché, il se faufile jusqu’à celui-ci, en prenant soin de ne pas dévoiler son visage, et se plante de nouveau face à la vitrine du magasin suivant, le dos courbé et l’oreille à l’affût.
Ce qu’il capte de leur conversation ne semble pas des plus intéressants. Emilie et Maurice échangent des banalités, et parlent surtout de leur famille respective. Aucune info sur son adresse ou, éventuellement, sur de nouveaux indices à propos de sa justicière. Rien de bien croustillant quoi…
Alors qu’il se penche légèrement pour mieux les écouter, une jeune femme s’aperçoit de sa présence et s’arrête aussitôt à sa hauteur.
« - Martin ?! » lui lance-t-elle, surprise.
Sursautant à l’évocation de son prénom si proche de ses objectifs, Martin fait volteface pour se retrouver nez à nez avec la jeune stagiaire du commissariat.
Et merde !
« - Ah, bonjour Jessica, s’empresse-t-il de lui répondre en se recroquevillant encore plus derrière le panneau. Heum… Qu’est-ce que vous faites ici ?
- Je vous retourne la question » lui répond-elle en se penchant d’un air choqué vers la vitrine derrière lui.
Sur le coup, Martin ne comprend pas son regard insistant et légèrement offusqué. Jusqu’à ce qu’il se retourne et s’aperçoive que le magasin devant lequel il semblait si absorbé n’est autre qu’une boutique de lingerie féminine.
Oh putain !
« - Ah, heum… hum hum… Je… euh… bafouille-t-il, gêné, alors qu’elle le regarde avec une pointe d’inquiétude.
- C’est… pour votre copine ? Ou… Pour vous peut-être ? commence-t-elle à le taquiner en rougissant.
- Je cherche un cadeau pour ma mère, la coupe-t-il rapidement. C’est bientôt son anniversaire, et je n’ai aucune idée de ce que je peux bien lui offrir.
- Donc… Vous regardez pour… De la lingerie ? Pour votre mère ?! lui demande-t-elle, un sourcil relevé, peu convaincue par ses explications.
- Heum… Oui. Elle n’est pas très pudique, vous savez ! Et très coquette !
- Je vois… » lui répond-elle, un petit sourire narquois aux lèvres, en rougissant de plus belle.
De plus en plus mal à l’aise, Martin trépigne sur place. Lorsqu’il jette furtivement un œil de l’autre côté du panneau publicitaire, espérant ne pas avoir été entendu par Emilie et Maurice, il constate avec effroi qu’ils ont disparus.
Raaah ! Flûte…
Bon… Tant pis… Improvise, mec.
« - Pourquoi ? Vous vouliez m’aider ? Essayer peut-être ? » lui rétorque-t-il alors avec un sourire mielleux, retrouvant un peu de son aplomb et de son charisme.
Aussitôt, la pucelle pique un phare et baisse les yeux en gloussant.
« - Oh non, lui répond-elle. Pas devant vous, voyons !
- Et pourquoi pas ? renchérit-il en installant doucement son jeu de séduction.
- C’est que… Me mettre en sous-vêtements devant un homme que je connais à peine…
- Oh vous savez, j’en ai vu d’autres !
- Je me doute, oui… Un homme aussi séduisant que vous… Vous devez avoir toutes les femmes à vos pieds.
Bingo ! Elle est ferrée.
- Vous ne voulez vraiment pas m’aider alors ?
- Ce n’est pas que je ne veux pas, mais… Enfin, ça serait gênant… Vraiment, je n’oserai pas…
- Dommage… J’aurais apprécié un p’tit défilé, mais bon ! Ça m’aurait permis de mieux me rendre compte du rendu final. »
Nouveau gloussement de midinette de la jeune vierge rouge écarlate.
« - Et un verre ? continue-t-il. Ça vous dirait de boire un verre avec moi ?
- Oh ! Eh bien… Ça, oui ! Avec plaisir ! »
Bon… Tant pis pour la belle Emilie. Ce soir, je me contenterai de dévergonder la petite prude effarouchée pour me la mettre définitivement dans la poche. Autant que ce quiproquo me serve quand même.
#
Après lui avoir rondement ôter sa virginité, Martin enfile son caleçon et allume une cigarette, assis sur le rebord du lit de la demoiselle qui est encore étendue dans les draps souillés, entièrement nue et visiblement ravie de sa première fois.
Il n’y est pas allé par quatre chemins pour lui faire découvrir les plaisirs de la chair, et après l’avoir un peu détendue, il lui a fait sautiller ses nichons rebondis comme il se doit, en la faisant littéralement hurler de jouissance. Les vierges, c’est ce qu’il préfère. Mais cette fois, il était loin d’être complètement à ce qu’il faisait avec elle, et ce n’est pas du tout à elle qu’il pensait pendant qu’il la sauter.
« - Wow ! C’était… EXTRAORDINAIRE ! s’exclame une Jessica fraichement dépucelée, les yeux pétillants. Merci mon Dieu !
- Appelles-moi juste Martin, lui répond-il simplement, avant de se lever pour se rhabiller définitivement.
- Tu t’en vas déjà ??
- Oui. J’ai du boulot.
- Quand est-ce qu’on se revoit ?
Ah purée… Elle croit que c’est le grand amour, comme elle est là !
- Je sais pas.
- J’ai hâte de recommencer ! Tu n’veux pas plutôt un deuxième round tout de suite, mon doudou ?
Oula ! Elle me fait quoi, là ?!
- Ne m’appelle pas comme ça, s’il-te-plait.
- Pourquoi ?
- J’aime pas les surnoms…
- Mais… c’est affectueux, c’est tout ! C’est parce que… je t’aime !
Aïe. C’est bien ce que j’craignais. Il va falloir ruser maintenant. Si je la laisse faire, elle va trop s’emballer. Mais si je lui casse son trip trop brutalement, elle va me faire une scène et m’envoyer chier…
- Ouais mais j’aime pas les surnoms, c’est tout. - Bon, écoutes ma belle, reprend-il en se retournant vers elle. J’ai adoré ce moment avec toi, mais là j’ai pas l’temps. J’ai trop de travail, tu comprends ? J’sais pas quand on pourra se revoir, mais t’inquiètes, je reviendrai et je te ferais jou-l’amour encore, c’est promis.
- Oh ouiii ! Haann, c’que j’ai hâte ! J’ai tellement adoré ça, moi aussi !
- Ouais… Bon. Bah… J’y vais. A plus.
- Attends !!
- Quoi ?
- Tu m’embrasses pas ?
Et c’est parti…
- Si… Bien sûr. »
Martin a horreur de ses niaiseries mais s’exécute tout de même, sans trop d’entrain. Il se penche vers elle, lui dépose un rapide smack et s’enfuit aussitôt, avant qu’elle n’ait le temps de le retenir. Comme si j’avais que ça à faire…
#
En effet, ce soir, il a bien mieux à faire. Il planque de nouveau en ville, car c’est une nuit de nouvelle lune.
Tout en roulant tranquillement, il rêvasse. Il n’est pas mécontent de sa baise avec la jeune Jessica, mais il craint que la donzelle ne se fasse des films. Les romances à l’eau de rose, c’n’est pas du tout son truc. Mais cela l’embêterait de ne plus avoir de taupe au commico’. Aussi, il va devoir probablement jouer la comédie quelque temps. Il trouvera bien des excuses pour ne pas la voir trop souvent, histoire qu’elle ne s’accroche pas trop pour autant.
Au bout de deux heures à errer bien sagement, Martin tombe enfin sur sa belle Catwoman au détour d’un croisement, passant de toits en toits avec une habilité et une souplesse déconcertante. Soudain, apparait à l’autre bout de la rue une voiture de patrouille, toutes sirènes hurlantes.
Pas le temps de tergiverser, Martin passe aussitôt à l’action, mettant en pratique le deal qu’ils ont convenus sous la couette. D’un grand coup d’accélérateur, il se positionne en plein milieu du carrefour et coupe son moteur, stoppant les policiers dans leur course poursuite.
« - HEY !! Monsieur ! Dégagez de là ! Vous n’voyez pas que vous gênez ?! s’insurge un des policiers en sortant du véhicule.
- Excusez-moi messieurs, quand j’ai entendu votre sirène, j’ai voulu vous laisser passer, mais ma voiture a calé… Et je n’arrive plus à remettre ce satané moteur en route ! Roooh, maudit tacot !
- Bon… Laissez, on va vous pousser. »
Lui et son coéquipier se placent derrière le véhicule de Martin, et commencent à pousser, tandis que Martin s’amuse à donner des coups de frein intempestifs.
« - Mais… Lâchez l’frein, bon sang !! ronchonne le flic, dont le visage s’empourpre à mesure qu’il s’épuise sur la carlingue.
- C’est pas moi !!! C’est la bagnole, elle merde !
- Bon allez, houst ! »
Après un ultime effort, les policiers réussissent tout de même à amener la vieille Polo II sur le bas-côté. Laissant échapper quelques jurons dans leur moustache, les deux agents remontent précipitamment dans leur véhicule et reprenne leur chemin, en ayant néanmoins perdus de précieuses minutes sur la justicière qui les a finalement distancés.
Satisfait, Martin – qui est descendu de sa carriole pour les remercier poliment avant leur départ – les observe s’éloigner dans la nuit, les mains sur les hanches.
C’est alors qu’il aperçoit au loin une silhouette féminine. Espérant qu’il s’agisse de sa belle, il se précipite à sa suite. Mais lorsqu’il tourne au coin de la ruelle dans laquelle elle vient de s’engouffrer et qu’il l’interpelle, il stoppe net sa course, abasourdi.
Celle qui reconnait alors n’est pas du tout sa Catwoman. Emmitouflée dans une longue parka noire qui lui descend jusqu’aux pieds, un petit sac de sport en bandoulière, il a réussi à apercevoir le visage de la suspecte, juste avant qu’elle ne se cache la tête sous une capuche large.
« - Emilie ?! »
En entendant son prénom, elle se retourne et reste figée de surprise. Semblant hésiter quelques instants, tous deux se toisent, jusqu’à ce qu’elle finisse par prendre elle aussi la poudre d’escampette.
Après la stupéfaction, Martin la prend aussitôt en chasse, mais elle est plus rapide qu’il ne pensait, et il finit par perdre sa trace dans une impasse.
C-Comment ?! Où est-elle passée ?? Comment a-t-elle fait ?
Il a beau inspecter chaque recoin, il ne trouve aucune issue par laquelle elle aurait pu se faufiler pour disparaitre aussi subitement. Étrange…
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