* EMILIE *

Une fois ses explications terminées, elle le fixe à son tour, attendant une réaction de sa part qui ne vient visiblement pas.

« - Je t’en prie, dis quelque chose… le supplie-t-elle, l’air penaud.

- Je… heum… Hum, hum ! Je vois que tu es parfaitement équipée.

- … C’est tout ce que tu as à dire ? s’étonne Emilie, incrédule.

- Et que veux-tu que j’te dise d’autre ? Hein ?! explose-t-il brusquement. Que c’était super d’être pris pour un con ?? Que je croyais avoir enfin trouver la femme de ma vie, celle avec qui j’avais envie de construire pour la première fois quelque chose de durable, avec qui j’ai envie d’avoir un avenir, et que je découvre finalement qu’elle me prend pour un idiot depuis le début ?? Tu veux que j’te dise quoi ? Dis-moi !

- Tu… Tu envisages réellement une relation durable avec… Moi ? rougit Emilie.

- Avec Emilie, pour être exact. Mais qui es-tu pour finir ? Emilie Routin ? Catwoman ? A quelle personnalité ai-je l’honneur ? Je n’sais plus…

- Je suis les deux à la fois ! Catwoman fait partie de moi ! Il n’y a pas de distinction. Je suis elle et elle est moi…

- Donc tu es bipolaire ! HA ! Magnifique ! raille-t-il, hors de lui.

- Pas du tout… Ce n’est pas ce que j’ai dit… soupire-t-elle, dépitée. Écoutes… Je peux être les deux à la fois, ce n’est pas incompatible. Et pour toi, d’autant plus ! Je suis la femme masquée dominante et dévergondée qui te donne du plaisir au lit, comme je suis également celle avec qui tu as fait l’amour tendrement récemment ! D’ailleurs, reprend-elle en fronçant les sourcils. Il me semble que cela ne te posait aucun problème au début ! N’est-ce pas ?

- Ah bah ça c’est la meilleure ! s’indigne-t-il. Ça va être de ma faute en plus !

- A ce que je sache, c’n’est pas moi qui couchais avec elle en même temps que tu me draguais ouvertement ! Haannn !!! Mais non, j’ai compris ! Tu voulais te servir de moi pour obtenir des infos sur elle, hein ?! Coucher pour des confidences, c’est ça ? Bah oui, évidemment, quelle idiote je suis…

- Non ! Enfin, si, au début… Mais ça a changé…

- Tu voulais juste me baiser alors ?? Comme toutes les autres !

- Non… soupire-t-il.

- Tu comptais sortir avec moi tout en te tapant la justicière de la nuit ? Et tu croyais que j’n’allais pas m’en rendre compte ??

- Non. Après notre après-midi ensemble, je comptais arrêter avec Catwoman.

- Ce n’est pas l’impression que j’ai eu en arrivant tout à l’heure !

- Parce que je savais que c’était toi !! clame-t-il en haussant le ton. Je voulais savoir jusqu’où tu pouvais encore t’enfoncer dans tes mensonges. Je voulais te laisser une chance de tout m’avouer par toi-même ! Je comptais te mettre devant le fait accompli, de toute manière. Et c’est ce que j’ai fait.

- Tu as quand même commencé à me draguer alors que tu couchais avec une autre. Et je n’parle pas que de Catwoman ! Il y avait aussi Jessica, je te rappelle !

- Je suis un dragueur, oui, c’est vrai. J’ai toujours été comme ça, tu le savais depuis le début. Je ne m’en suis jamais caché. Je n’ai jamais voulu me poser, je ne refuse jamais une partie de jambes en l’air et je préfère les plans cul sans promesse de lendemain. Et c’était comme ça que je voyais les choses avec toi aussi, j’avoue. Mais… Ce n’est plus le cas, aujourd’hui. Tu m’as troublé. Je sentais que tu cachais quelque chose, qu’il y avait une part de mystère en toi, quelque chose qui m’attirait plus que de raison. Je ne saurais dire si c’est ce qui m’empêchait de te sauter comme les autres, mais toujours est-il qu’avec toi, je n’ai bizarrement pas eu envie de te faire le coup du salaud qui baise et qui se barre sans un mot. »

Emilie ne sait que répondre à cela. Sa respiration s’accélère, son cœur bat la chamade. Wow ! C’est un peu une déclaration, ça, non ?

« - Que comptes-tu faire maintenant ?

- Comment ça ?! s’étonne Martin, pris au dépourvu par sa question.

- Tu comptes sortir avec moi tout en continuant nos petits jeux sexuels nocturnes quand je suis Catwoman ? Ou bien, tu comptes publier ton scoop et révéler mon identité, pour que je cesse définitivement d’être cette justicière inconnue au profit de « seulement » Emilie ?

- Non, je ne te dénoncerai pas. Car j’ai autant besoin de Catwoman que de Emilie. Et la ville aussi, d’ailleurs…

- Que veux-tu dire ??

- A toi seule, tu as réussi à diminuer de moitié les délits et les crimes de cette ville ! Tu fais peur aux délinquants, Emilie !! Pourquoi ferais-je en sorte que tu arrêtes d’aider la police, alors que ça fait des plombs que je rêve d’une cité moins pourrie ?!

Pourquoi je glousse comme une imbécile, moi ?!

- Je n’ai pas le droit de t’interdire de faire le bien, au contraire, ajoute-t-il en souriant. Et puis… j’avoue que c’est un peu intéressé aussi.

- C’est-à-dire ??

- Emilie… reprend-il en se rapprochant d’elle, après avoir pris une grande inspiration. Tu as réussi à percer mon cœur de pierre. Et ça, crois-moi, c’est déjà énorme !

Et voilà ! Je recommence à glousser bêtement !

- Et avec Catwoman, j’ai découvert une autre facette de mon intimité. Je suis plutôt un mâle dominant habituellement, tu t’en doutais.

- Macho, tu veux dire ?

- Ha ha ! OK, j’avoue ! Mais peu importe. L’important, c’est que tu m’as mise à tes pieds, et j’en redemande encore. Tu as raison, tu es assurément les deux personnalités. Et je VEUX les deux à la fois. Je te veux toi et l’héroïne masquée. Je veux Emilie, avec sa sincérité, sa générosité, son franc parlé et sa répartie, mais aussi ses fragilités. Et puis je veux également ma justicière sexy et dominatrice, sûre d’elle et sensuelle, avec qui je passe des soirées intenses et passionnées. Bref ! Il est hors de question que je me sépare de l’une ou de l’autre, car tu as raison, elles ne font qu’un finalement. Et j’aime le tout, pour être honnête… »

Emilie trésaille subitement lorsqu’elle tilte.

« - Comment ça, tu… « aimes » ??

- Oui… C’est étrange venant de moi, et je me surprends moi-même, je dois avouer !! glousse-t-il à son tour en se passant la main dans les cheveux d’un air gêné.

Mazette, c’qu’il est sexy quand il fait ça !!! Je fonds littéralement…

- Non mais… Attends… tente-t-elle de comprendre. Tu veux dire que tu…

- Je t’aime, oui !

Quoi ?!

- Voilà, c’est dit ! lance-t-il gaiement, sur le ton de la plaisanterie. Voilà, voilà…

- Et… Jessica ?

- Jessica ?! Oh ! Ça n’a jamais vraiment commencé, pour être honnête. Elle, c’était uniquement pour obtenir des infos du commissariat. Avec elle, je n’ai fait que baiser, effectivement. Mais toi…

- Donc… Tu es amoureux… de moi ? Réellement ??

- Oui. Enfin… Je crois… Si c’est ça qu’on appelle « aimer », j’veux dire… J’en sais rien en fait… Parce que je n’sais pas vraiment ce que c’est, moi, l’amour véritable… »

Il semble soudain déstabilisé, presque vulnérable, triturant ses mains frénétiquement, perdant tous ses moyens et son arrogance habituelle. Et Emilie le trouve alors encore plus sexy comme ça. Elle ne peut retenir un sourire triomphant, puis s’approche de lui en fixant le sol.

« - Moi aussi, je crois que je t’aime, Martin. »

* MARTIN *

Elle relève vers lui ses yeux brillants de désir, accompagné d’un sourire mielleux qui fait définitivement chavirer son cœur.

Purée, c’qu’elle est belle !

Et lorsqu’elle tend légèrement le cou en remontant son menton vers sa bouche, il cède volontiers.

Il retrouve avec une joie non dissimulé le goût de ses lèvres dans un baiser passionné, sans tabous et sans faux-semblants cette fois. Ses bras s’enroulent autour de sa taille, et elle en fait de même autour de sa nuque. Il sent ses doigts se promener dans ses cheveux délicatement, jusqu’à ce qu’elle empoigne brusquement sa tignasse et tire dessus fermement, redevenant alors sa justicière sexy et dominatrice qui lui fait tant d’effets.

Alors, il s’empare de ses cuisses et la soulève pour la maintenir contre son torse encore nu. Il se retourne, sa belle dans les bras, et la pose délicatement sur l’édredon. Puis il se relève et défait son pantalon, pendant qu’elle l’observe, le regard vorace. Lorsque le tissu tombe à ses chevilles, elle vient s’assoir au bord du lit et s’empresse de lécher son pénis, avant de l’enfourner goulûment. La sensation de bien-être et d’extase est tellement agréable ! Martin s’en mord la lèvre et ferme les yeux pour savourer ce moment. Il faut qu’il se concentre pour ne pas jouir trop vite, ce qui ne lui été encore jamais arrivé. Mais aujourd’hui, il veut profiter au maximum, tout en lui donnant tout le plaisir qu’elle mérite, elle aussi.

Alors qu’il sent monter la pression, il l’arrête en relevant son menton. Elle le fixe, se pourlèche les lèvres, et cela augmente son excitation. Il vient rejoindre sa bouche, découvrant à son tour le goût de son entre-jambe sur sa langue, et la pousse légèrement pour l’allonger. Appuyé sur une main, il se sert de la seconde pour ouvrir à nouveau sa combinaison, qu’il fait glisser expressément lentement le long de ses bras avant de suivre le mouvement avec sa langue, faisant monter l’adrénaline de sa bien-aimée. Et lorsqu’il relève la tête, il a obtenu ce qu’il voulait : Les yeux d’Emilie se sont entièrement dilatés, et ses pupilles sont totalement noires. Il a devant lui une Emilie blonde platine, en lingerie noire et sexy de Catwoman. Les deux à la fois, comme il le désire désormais.

Il sourit, satisfait, et elle lui retourne son sourire, comprenant visiblement ses pensées, avant de l’attraper par les cheveux et de l’attirer à elle d’un geste assuré. Leurs bouches se dévorent maintenant littéralement, cette pulsion irrépressible prenant possession d’eux. D’un geste brusque, il se lève et tire un coup sec sur son vêtement pour le retirer entièrement, dévoilant une nouvelle fois son string. Il se met à genoux, écarte le fin tissu en dentelle et vient se délecter de son intimité. Il lui lèche le clitoris, puis le suce, et insère en même temps deux puis trois doigts dans son vagin pour augmenter son plaisir.

Emilie gémit, empoignant la tignasse de Martin d’une main, et le drap à côté d’elle de l’autre, se tordant de complaisance à mesure qu’il fait venir l’orgasme.

Et enfin, il se redresse et vient la pénétrer sans autre préambule, les jambes de sa belle appuyées sur ses épaules. Elle laisse alors exploser sa jouissance dans un cri qu’elle ne retient absolument pas.