Au Collège de France

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Paris, 26 janvier 2024

— Lors de la leçon inaugurale, il y a quelques semaines, j’ai fait une allusion à la 6ème République. La seule question qui devrait nous préoccuper en ce moment – et en premier lieu préoccuper le président de la république – c’est : « La 6ème République naitra-t-elle dans la révolution et le sang ou sera-t-elle accouchée par une transition progressive et pacifique ? ». Ce matin, nous allons parler de la deuxième option.

Les propos de Marc raisonnait dans le grand amphithéâtre du Collège de France, qui accueillait un public varié, à la fois curieux et informé. Le titulaire de la chaire de Sciences politiques parcourait l’estrade de long en large, faisant de grands gestes, puis s’arrêtait brusquement pour jeter au tableau quelques mots destinés à servir de points de repère ou à frapper les esprits. Reprenant sa déambulation, à la limite de l’exaltation, il offrait un véritable spectacle à l’auditoire.

Dans son exposé, Marc tissait des liens entre son héritage familial - fils d'un couple d'instituteurs de province - et son idéalisme politique, forgé par la lecture de l’œuvre d'Alexandre Dumas. Il rappelait les turbulences sociales qui secouaient de plus en plus fréquemment le paysage politique français : crise des Gilets Jaunes, réforme des retraites, émeutes de 2023, colère des agriculteurs. Il soulignait l’incompréhension croissante et le fossé qui se creusait entre les différentes composantes de la société.

Son apparence modeste contrastait avec son éloquence. La nouveauté radicale de ses idées détonnait avec le décor de ces lieux chargés d'histoire. Avec passion, Marc exposait les grandes lignes de la réforme démocratique qu’appelait la situation actuelle. Faisant l’analyse des revendications périodiques pour un référendum d'initiative citoyenne, il évoquait la nécessité d’une participation citoyenne véritable, et développait les thèmes du tirage au sort pour désigner certains élus et de la formation obligatoire des politiques. Chaque proposition était un appel à un renouveau démocratique, un moyen de reconnecter le citoyen avec le pouvoir.

La séance de questions débuta. Une femme au fond de la salle se lève. — Comment garantissez-vous la compétence des élus tirés au sort ?

Marc répondit avec assurance, en expliquant les programmes de formation intensifs prévus pour ces élus. Un jeune homme interrogea ensuite sur le risque de manipulation dans le tirage au sort. Marc acquiesça, conscient de la difficulté, et évoqua des mécanismes de transparence pour prévenir toute fraude.

Les questions s’enchaînaient, certaines teintées de scepticisme, d'autres d'intérêt véritable. Les réponses de Marc illustraient à la fois sa passion et son expertise, mais n’était pas toujours dénuée d’une certaine naïveté face aux complexités politiques.

Alors que l'assemblée se dispersait, le doute le pris, la faisabilité de certaines idées nécessitaient une exploration plus profonde. C'est à ce moment que Claire le rejoignit. Elle aimait lui faire la surprise d’assister à ses cours quand elle le pouvait. — Nous ne répondrons jamais à toutes les objections, dit-elle après l’avoir embrassé. Il faut réunir quelques bonnes volontés, lancer le mouvement et finaliser le projet avec l’équipe constituée.

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