LAÏKA (2009)

2 minutes de lecture

Qui encore aujourd’hui se rappelle,

En levant les yeux vers la voûte céleste,

D’une pauvre petite chienne fidèle,

Qui eut à subir là haut un sort funeste,

Juste, oui juste pour la gloriole humaine,

En fait, une expérience tout-à fait vaine .

C’est en mille-neuf-cent-cinquante-sept,

Que son histoire commence … et s’arrête .

Retrouvée errante dans les rues de Moscou,

Cette brave créature, encore jeune toutou,

Au poil blanc couleur des étoiles,

Et noir comme de l’espace le voile,

Fut arrachée aux merveilles de notre planète,

Auxquelles sa jeune vie pourtant s’ouvrait,

Se voyant imposer une toute autre destinée,

Pour laquelle elle n’était nullement faite .

Cette pauvre martyr qu’on nomma Laïka,

À sa petite vie de chien n’eut même pas droit,

Tous les plaisirs de la nature on lui supprima,

De connaître un foyer n’eut pas la chance,

Juste une capsule de métal pour expérience,

Qui de l’homme allait encore prouver la démence .

Laïka, dans sa petite tête de chien,

Dû peut-être prendre cela pour un jeu,

De la part de ces bestioles appelées humains,

Qui de courage n’avaient que très peu,

Pour oser ainsi sacrifier à leur place,

Une créature innocente dans l’espace,

Ne pouvant même pas un jour espérer,

Son opinion en leur langage donner .

Devenue étoile filante,

Orbitant autour de la grosse boule bleue,

Comme pour camoufler ce projet honteux,

Laïka, ne ressentit que solitude pesante,

Et puis diverses souffrances effrayantes,

Qui vinrent s’ajouter peu à peu,

Mais ne pas les décrire il vaut mieux .

Spoutnik deux, sa prison, fut ainsi son tombeau,

Oh oui !!! Voilà de l’homme le grand exploit !!

Il peut en être fier, c’est vraiment trop beau !

Un être vivant transformé en étoile !!! Extra !!

Non, Honte à ceux qui furent ses bourreaux,

Sachant pertinemment qu’elle ne reviendrait pas !

Ce n’est pas des années après qu’il faut faire,

De pitoyables excuses ne changeant rien à l’affaire,

Le Mal est fait : une innocente créature sacrifiée,

Sur l’autel d’un soit disant progrès .

Non, plus jamais il ne faut de cobayes,

Réduits à de vulgaires outils de travail,

Dont la mort ne serait que détail,

Pour de la torture camouflée en gloire,

Non de cela il ne faut plus voir .

Que va-t-on polluer l’espace,

Avec des créatures sans défense,

Pour les y faire crever sans laisser de trace,

Alors que lorsqu’on y pense,

On n’est pas foutus de s’occuper de la Terre,

Où il y a déjà bon nombre de choses à faire .

Dramatique que ce ne soit pas la Connerie Humaine,

Que l’on puisse envoyer à perpette là haut,

Dans l’espace comme cette pauvre chienne,

Ce serait vraiment trop beau,

Car l’humanité ici-bas aurait les idées plus saines …

Moi je veux ardemment que l’on fasse subir,

À tous adeptes du Mal le même martyr,

Que sans remords à leurs pauvres victimes,

Ils infligent gratuitement, pour pas un centime,

Oui je veux que de tous les Imbéciles,

On en fasse aussi de vulgaires projectiles .

Dans une capsule de métal en l’occurrence,

Ils seraient bien là haut je pense,

Loin de leur misérable vie terrienne,

Suivant la même voie que cette pauvre chienne .

Et j’aurai souhaité que ses glapissements d’agonie,

En toutes saisons, de jour comme de nuit,

Martèlent leur mémoire à vie …

Laïka, ta mort a servi la Bêtise humaine,

Et ce n'est que peine, et Haine,

Qui lorsque j'y repense me viennent .

DJEDGE DU TARN – Janvier/avril/mercredi 23 septembre 2009

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