Chapitre 6

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Theos plissa les yeux.

Il devait trouver un bijoux bleu qui lui était dissimulé. Un bijoux lumineux puisqu’il semblait qu’il éclairait un lieu. Un lieu caché en profondeur. Une forêt des profondeurs ? L’abime des cieux inversé ? Qu’est-ce que cela voulait dire ?

Il fronça les sourcils, réfléchit quelques minutes, regarda autour de lui. Bon, il était dans une forêt, c’était déjà ça. Mais elle n’était pas particulièrement profonde… Peut-être devait il avancer plus loin dans la forêt ?

Non. La partie des cieux inversé le gênait. Ca ne pouvait pas être si simple.

Ses yeux parcoururent une nouvelle fois le parchemin, tentant de comprendre le sens de ces mots mystérieux. Son regard erra sur l’eau du lac, dans laquelle se reflétaient les quelques nuages du ciel. Le ciel… Les cieux ? Les cieux qui se reflétaient dans l’eau ! Ils étaient inversés !

Theos sourit. Il tenait le bon bout. Le bijoux était-il dans le lac ? Mais ça ne collait pas avec la forêt… A moins que les Grands Prêtres aient usé d’une métaphore ? Dans ce cas… Les algues peut-être ? Elles formaient comme une forêt marine…

Theos décida de tenter le tout pour le tout et commença à ôter sa tunique. Laissant le tissus au bord de l’eau, il y glissa un pied. Il frissonna, l’eau était froide. Il continua à avancer. Le lac devenait rapidement très profond, et en quelques pas, il se retrouva immergé jusqu’au cou.

Ses muscles se contractèrent un moment sous le froid qui l’assaillait mais il finirent par se détendre et il nagea jusqu’au milieu du lac, là où les algues étaient denses et épaisses. Il n’arrivait plus à distinguer le fond du lac. Prenant une grande inspiration, il se renversa pour aller l’explorer.

L’eau emplit son nez de manière désagréable et il souffla, créant tout un nuage de bulles autour de lui. Il secoua la tête, yeux grands ouverts dans l’eau, et commença à s’enfoncer plus loin. Le lac était plus profond qu’il ne l’aurait pensé. Les algues chatouillaient son corps, s’entremêlant autour de ses jambes, caressant lascivement son torse. Theos s’enfonça encore, sans y faire attention, il voulait trouver ce fameux bijoux. A l’affut de la moindre source de lumière dans ces abysses sombres et froides, il sentit soudain un courant chaud caresser son épiderme. Il frissonna et le suivit, n’écoutant que son instinct et priant pour qu’il le guide au bon endroit.

Plus il s’enfonçait dans l’eau, plus l’eau se réchauffait. Theos aurait voulu continuer à s’enfoncer mais l’air commença à lui manquer et il remonta dans une grande gerbe d’eau, battant vigoureusement des pieds. Il reprit son souffle en se frottant le visage, et son regard fut attiré par un mouvement, plus loin, sur la berge.

Un prétendant y était accroupi, glissant dans l’eau le parchemin qu’il tenait. Theos reconnut Temeos, beau jeune homme à la peau sombre et aux yeux bleus aussi purs que de l’eau claire. Il était fort lui aussi…

Il s’enfonça dans l’eau, laissant seulement ses yeux dépasser, et l’épia. Il ne semblait pas l’avoir remarqué, il était concentré sur l’énigme… Les arbres derrière lui bougèrent et Theos le vit se retourner pour faire face à un autre soldat, comme lui l’avait fait plusieurs minutes plus tôt. Il secoua la tête et plongea à nouveau. Il devait se concentrer sur son but.

Il suivit à nouveau le courant chaud, plus rapide. Il s’enfonça entre les algues vertes, nagea encore et encore, vidant l’air de ses poumons pour continuer à sombrer dans l’eau. L’air allait lui manquer à nouveau, ses poumons commençaient à le bruler, mais une soudaine lumière bleue attira son attention, l’empêchant de céder à la tentation de remonter prendre de l’air.

Il tendit la main, pressé, et arracha du sol la petite pierre bleue qui illuminait les flots sombres et chauds. Il ne prit pas de temps pour l’admirer et, refermant solidement sa main dessus. Il commença à remonter à la surface, priant pour avoir encore assez d’air.

Il commençait à voir à nouveau la lumière, et rassuré, il accéléra encore sa nage. Quand soudain, les algues qui glissaient sur son corps s’accrochèrent plus solidement à ses jambes, s’enroulant autour de ses cuisses. Theos agita ses pieds, comme pour se débarrasser d’un insecte. Mais les algues se firent plus nombreuses et vinrent s’enrouler autour de ses bras et ses épaules. Il paniqua quand elles commencèrent à vouloir le tirer sous l’eau. L’air lui manquait cruellement, il ne savait pas combien de temps il avait passé sous l’eau mais ses poumons étaient en feu. Ses mouvements se firent incontrôlés, paniqués. Il gémit de détresse, tendit une main vers la surface, désespérément…

Mais les algues l’entrainaient de plus en plus loin, vers les abysses les plus profondes. Des larmes de détresse jaillir de ses yeux, se mêlant à l’eau. Des points noirs troublaient sa vision, l’eau emplissait son nez. Allait-il mourir ici ?

Il tenta de se débattre une dernière fois, avec les dernières étincelles d’énergie qu’il lui restait, quand soudain, une algue plus épaisse que les autres apparut devant ses yeux, et força sa bouche.

Épuisé, Theos se laissa faire et l’algue glissa entre ses lèvres, sur sa langue. Elle frotta son palais, et s’enfonça encore. Le jeune Prétendant n’eut même pas de réaction de rejet lorsqu’elle buta contre le fond de sa gorge et, souple, changea de direction pour s’enfoncer dans son pharynx.

Theos pleurait véritablement à présent, luttant contre l’évanouissement, luttant de toutes ses forces contre ce manque d’oxygène. Mais il avait bien compris qu’il n’avait aucune chance. Il allait mourir. Et il ne pourrait plus jamais revoir Nah’Skaar. Ni son sourire, ni sa chaleur, ni la douceur de ses tentacules. Il ne connaitrait plus jamais ça…

Il aurait tellement aimé pouvoir lui dire à quel point il l’aimait. Il aurait tellement voulu être son Prétendant…

L’algue fouillait à l’intérieur, et Theos ne savait pas ce qu’elle cherchait. Complètement immobile, vulnérable, il ne pouvait pas lutter contre elle. Il la sentit glisser à l’intérieur de son cou et tout d’un coup, l’air entra dans ses poumons, comme soufflé de l’intérieur. L’oxygène lui parvint instantanément et il vit blanc, presque sonné. Il écarquilla les yeux en comprenant ce qu’il se passait.

L’algue à l’intérieur de lui le faisait respirer, sans qu’il ne puisse rien faire. Il ne pouvait aspirer de l’air ni par la bouche, ni par le nez, mais ses poumons étaient remplis et vidés d’air. Jamais il ne s’était sentit aussi vulnérable, totalement à la merci de quelqu’un.

Les algues avaient continué à l’enfoncer dans l’eau et il s’agrippa à celle qui lui donnait de l’air, complètement affolé à l’idée qu’elle s’éloigne. Les autres se mirent à caresser doucement son corps, comme pour le rassurer. Elles se glissèrent partout, dans chaque recoin de son corps, tâtant, fouillant. Theos se laissa faire, épuisé, choqué par ce qu’il venait de vivre.

Et il ne voulait surtout pas que l’algue lui donnant de l’air ne s’arrête s’il se débattait contre les autres. Alors il retint son dégout de voir son corps offert à quelqu’un d’autre que Nah’Skaar, et se laissa examiner. Mais il craignait le moment où elles glisseraient dans son intimité…

Il allait fermer les yeux, s’abandonnant totalement, quand quelque chose se glissa dans son dos. Doux. Caressant. Pressant… Il connaissait cette sensation, cette tendresse. Theos écarquilla les yeux et chercha à se retourner, mais les algues le tenaient fermement. Ca ne pouvait quand même pas être un tentacule de Nah’Skaar ?

Il caressa son dos, avant de s’enrouler autour de sa taille, et Theos put voir le long tentacule venir titiller ses tétons. C’était vraiment lui…

Theos rejeta la tête en arrière et se cambra. Son sexe se dressa instantanément entre ses jambes et l’algue dans sa trachée étouffa son gémissement.

En quelques secondes, toutes ses sensations avaient changé. Le dégout était devenu désir, et la peur, du plaisir.

Les algues le relâchèrent un peu, voyant qu’il ne résistait pas, et il pu poser la main sur le long appendice qui parcourait son corps, butinait sa peau, et commençait à se diriger vers son membre tendu.

Il l’effleura tout doucement et Theos voulut à nouveau gémir. Le tentacule s’enroula autour, se déroula, vint butiner son gland, jouer avec son méat, et amorça enfin un mouvement de vas et viens. Theos creusa le dos, s’enterrant dans cet appendice souple.

Il ne comprenait pas comment les tentacules de Nah‘Skaar pouvait atteindre cet endroit… Mais il lui avait un jour confié qu’il restait au fond de sa grotte sans bouger car certains de ses tentacules parcouraient la terre, contrôlant tous les fleuves, les mers et les lacs du monde.

Il espérait que Nah’Skaar sache que c’était lui… Qu’il l’ait reconnu et que c’était pour ça qu’il le touchait…

Le tentacule continua à le caresser, frottant en même temps son intimité entre ses jambes, ondulant contre lui… Le plaisir éclatait dans son corps comme les bulles dans l’eau. Il naissait au creux de ses reins et se diffusait en vagues presque violentes le long de son corps. Il finit par jouir voluptueusement, agitant les hanches pour plus de contact avec le long appendice de Nah’Skaar, et son plaisir se répandit dans l’eau.

Il aurait bien haleté s’il l’avait pu. Les algues le relâchèrent lentement, alors que le tentacule continuait à caresser son corps, comme pour le câliner.

Theos le caressa lui aussi. Et l’algue qui lui fournissait de l’oxygène remplit ses poumons d’air et commença à se retirer de sa trachée, lui donnant des haut le coeur. Sa bouche fut enfin libre, et il prit le tentacule dans ses mains pour l’embrasser tendrement. Il sourit et ferma les yeux.

Je serais votre Prétendant. Je vous le promet. Alors attendez-moi…

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