Chapitre 7

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Theos creva la surface de l’eau et nagea jusqu’au rivage. Il attrapa ses habits et les renfila rapidement. Il n’y avait personne autour du lac et le soleil allait bientôt commencer à se coucher. Il devait se dépêcher !

Il se mit à courir en direction du grand dôme, inquiet à l’idée d’être en retard et d’être éliminé.

Dans son poing fermé, le petit bijou bleu brillait d’une forte lumière. Il traversa la forêt en courant et arriva essoufflé à l’intérieur du grand dôme. Il y était arrivé à temps.

Le Grand Maitre vint vers lui, alors que la plupart des prétendants étaient déjà revenus. L’homme lui sourit et tendit la main. Sans réfléchir, Theos y déposa la pierre.

-Bravo Theos, tu as réussi la deuxième épreuve. Tu dois être épuisé, va donc te laver et te restaurer. Il faut que tu sois en forme pour demain.

Le Prétendant hocha la tête et suivit le groupe à l’étage où ils s’étaient déjà reposés la veille. La première pièce était un grand bassin à l’odeur fleurie, dans lequel les Prétendants se lavaient. Theos ôta sa tenue et un Ygdrien aux yeux chocolats vint la récupérer, lui laissant uniquement son collier de rubis. Lorsqu’il sera vainqueur, il sera changé en collier d’opaline, comme le Grand Maitre, et il pourra traverser la porte menant à Nah’Skaar en toute officialité.

Il sourit et le caressa du bout des doigts. Il lui manquerait. Il avait porté ce collier depuis qu’il avait commencé à étudier ici, dans ce temple.

Il entra dans l’eau et soupira de bonheur. L’eau était chaude et parfumée. Il détendit ses muscles fourbus par le combat, la course et la nage. Il se remémora les algues qui avaient glissé sur son corps, le tentacule de Nah’Skaar qui l’avait caressé.

Il rouvrit les yeux, les plantant dans ceux d’Edaïs.

-Tu as réussi l’épreuve ? Lui demanda celui-ci en s’emparant d’une éponge douce.

-Oui, répondit Theos alors qu’il commençait à frotter son dos.

Les Ygdriens avaient l’habitude de prendre soin les uns des autres. Ils se lavaient et se touchaient régulièrement, par habitude, joignant avec ces gestes des marques de tendresse. Cela leur permettait de créer des liens forts, des amitiés, et de savoir que l’on faisait partie d’un tout, d’un peuple uni.

Theos laissa Edaïs le laver et le lava lui aussi à son tour.

-Et toi ? Demanda-t-il enfin.

Edaïs secoua la tête.

-Non, je n’ai pas réussi à résoudre l’énigme. Mais je suis sur que toi tu vas y arriver.

Theos sourit et laissa son ami embrasser son front et le prendre dans ses bras.

-T’es le meilleur Theos, t’es celui qui mérite le plus de gagner.

-Merci, murmura le blond du bout des lèvres, peu habitué à ce que son ami le complimente ainsi, mais véritablement touché qu’il ait remarqué à quel point il se battait pour gagner.

Edaïs se décolla de lui et se releva.

-Bon, on va manger ? J’ai super faim moi !

Theos sourit.

-Allons-y.

Ils sortirent de l’eau, se rhabillèrent rapidement et entrèrent dans une grande salle, où de grands plats étaient entreposés. Autour, des tapis épais et des coussins étaient éparpillés, attendant sagement de pouvoir soutenir quelques fessiers.

Edaïs et Theos s’y assirent et commencèrent à grignoter les plats délicieux, de viandes en sauce et de légumes grillés. Ils burent des jus de fruits sucrés en discutant de ceux qui avaient passé l’épreuve et ceux qui l’avaient raté.

Temeos avait réussi l’épreuve lui aussi.

Puis il fut l’heure d’aller dormir, et Theos se coucha dans un lit frais et moelleux. Il ne put s’empêcher de songer au tentacule qui avait caressé son corps. Il ferma les yeux, et fit glisser sa main le long de son torse, alors que son sexe se réveillait instantanément, comme à chaque fois qu’il songeait à Nah’Skaar. Ca avait été si bon, si fort, de sentir Nah’Skaar le caresser. Il posa la main sur son membre, le caressant langoureusement, comme l’avait Nah’Skaar. Il avait tellement envie de le voir… Il ne tint pas longtemps, épuisé, et jouit en quelques minutes seulement. Il s’endormit comme une souche après s’être essuyé la main.

Il se réveilla fourbu le lendemain. Son corps avait souffert d’être tant sollicité et il eut du mal à se lever. La première chose qu’il fit fut de se laver à l’eau brulante, pour se décontracter. Puis il huila son corps et massa les muscles endoloris qu’il pouvait atteindre. Il s’étira longuement, étouffant ses grognements de douleur, et s’habilla enfin.

Il rejoignit le troisième étage du grand dôme. La prochaine épreuve allait tester toutes leurs connaissances, autant sur le culte de Nah’Skaar, que sur le peuple d’Ygdrae en général.

Ils n’étaient plus que quarante Prétendants. Ils allaient se faire interroger chacun leur tour. Les Grands Prêtres et le Grand Maitre vinrent choisirent les premiers à passer l’épreuve et partirent avec eux dans des pièces adjacentes, pour que les autres Prétendants n’entendent pas leurs réponses.

Theos attendit son tour avec anxiété, et quand vint le moment de suivre le Grand Maitre, ses mains tremblaient. Il entra dans la petite pièce, au centre de laquelle se trouvait un long bureau neutre, et deux petits sièges. Ils s’y assirent et le Grand Maitre planta son regard dans le sien, sondant ses pensées. Il se pencha et posa sa main sur la sienne avant de lui sourire gentiment.

-N’ai pas peur Theos, je suis sur que tu es prêt.

Theos hocha la tête, déterminé, et mis sa peur et ses doutes de côté. Il allait réussir cette épreuve, comme toutes les autres.

-Bien, je vais commencer par des questions faciles. Comment est divisé notre peuple ?

-Il y a cinq castes. Les Prétendants, les Grands Prêtres, les Soldats, les Croyants et les Dévoués, et vous, le Grand Maitre, à la tête de notre peuple.

-Très bien. Explique-moi brièvement le rôle de chaque caste.

Theos prit une inspiration, pour organiser ses pensées.

-Les Grands Prêtres se chargent de l’éducation des jeunes Ygdriens. Ils s’occupent de nous jusqu’à ce que nous soyons en âge de choisir une caste. Les Prétendants ne sont qu’une caste provisoire, pour choisir celui que notre Dieu fécondera. Les Soldats défendent notre peuple et règlent les conflits internes et externes. Les Croyants sont ceux qui n’ont pas de rôle particuliers, mais ils sont tout aussi importants que les autres parce qu’ils s’occupent des petites tâches indispensables. Les Dévoués sont souvent des Prétendants réformés, mais tous peuvent le devenir. Ils servent les Ygdriens, apportent de l’aide et des soins.

Le Grand Maitre lui posa encore plusieurs questions, très pointues, sur l’organisation de leur société, le culte qu’ils vouaient à Nah’Skaar ou encore comment se passerait la fécondation s’il gagnait.

-Pourquoi notre Dieu vit il dans l’eau ?

-Parce que l’eau est claire, vivace, pure, elle peut se glisser partout, former des liens entre les lieux, les Hommes. Elle est comme un réseau de vie à travers notre monde. Le réseau que contrôle Nah’Skaar.

-Quel est l’Unique Souhait ?

-Chaque être en ce monde vit pour une raison spéciale, pour pouvoir réaliser le souhait que l’on fait lorsque l’on nait. L’Unique Souhait est celui que notre Dieu possède, mais nul ne sait ce qu’il est.

-Très bien Theos. Maintenant, je veux que tu me dises pourquoi nous vénérons tant Nah’Skaar.

-Parce qu’il nous permet de vivre près d’Ygdrae, alors que cette mer nous a empêché de vivre sur les falaises durant des centaines d’années. Il contrôle les mers et les océans, il nous protège.

Theos se mordilla la lèvre. Devait il développer sa réponse ?

-Mais aussi parce que c’est un Dieu bon, bienveillant. Il est tendre, doux, gentil, impressionant aussi. Il a de grandes connaissances sur de nombreux domaines qui me sont inconnus. Il m’a apprit de nombreuses choses… Et il m’en a fait ressentir tellement…

Theos sursauta et rougit. Il s’était emballé. Il avait révélé des choses qu’il n’était pas censé savoir, oubliant qu’il était face au Grand Maitre. Il n’osa pas relever le regard vers le visage du Grand Maitre, qui devait être très surpris. Il allait se faire disqualifier. Pire encore, il allait être banni du temple et d’Ygdrae, pour avoir enfreint une règles des plus sacrées.

-Très bien, merci Theos, ce sera tout.

Le Grand Maitre se leva et le fit se diriger vers la porte.

-Ne fais pas cette tête, tu as réussi cette étape.

Le Prétendant releva un regard surpris vers les yeux de l’homme bienveillant.

-Tu ne crois quand même pas que la porte d’opaline s’ouvrait ce jour là par hasard, sourit-il avec mystère.

Theos écarquilla les yeux.

-Vous saviez ! Mais…

Le Grand Maitre posa un doigt sur ses lèvres et secoua la tête.

-Je ne fais qu’obéir à notre Dieu, Theos. Et je suis heureux que vous vous soyez trouvés. Mais n’oublie pas qui Il est. N’oublie pas ce qu’Il est.

Il eut un sourire triste.

-Tu n’es qu’un grain de poussière face à Ses années d’existence. Il a déjà eut de nombreux prétendants, et il en aura encore d’autre après toi…

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