Chapitre 14

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Theos somnolait doucement, bercé par l’eau, soutenu par les tentacules de Nah’Skaar. Il était appuyé contre lui et le Dieu caressait la peau tendue de son ventre rond avec douceur.

Le blond se blottit un peu plus contre l’être merveilleux qui lui avait fait vivre tant de choses… Il se souvenait encore de la façon dont Nah’Skaar l’avait rempli de ses tentacules, les uns après les autres, le plaisir qu’il ressentait à chaque fois qu’il lui faisait l’amour, leurs chairs l’une contre l’autre, la façon dont il le remplissait encore et encore, de ses graines, de son être entier. Theos s’était sentit vulnérable, soumis au plaisir et à la force de Nah’Skaar, et en même temps, tout à fait rassuré, en sécurité.

Il n’avait pas eut peur un seul instant. Même quand il avait commencé à voir son ventre s’arrondir, à reconnaitre la douleur de se faire écarteler de l’intérieur, et à comprendre que Nah’Skaar n’allait pas s’arrêter avant de le remplir complètement, et même un peu plus…

Il était resté sans bouger, serein, et avait tout accepté. Nah’Skaar l’avait fait gémir, crier, pleurer, débordant de plaisir et de douleur, sans jamais s’arrêter d’osciller entre ces deux sensations. Il avait fait rentrer ses cinq tentacules, les uns après les autres, le remplissant chaque fois un peu plus, jusqu’à ce que Theos le supplie d’arrêter.

Les clapotis de l’eau l’apaisait. Il se sentait parfaitement bien, remplis de la présence de Nah’Skaar. La douleur de sa peau tendue était minime face à la volupté de cette instant plein de douceur, où Nah’Skaar lui parlait doucement, ses tentacules massant tendrement ses membres endoloris d’avoir conservé la même position pendant des heures.

Theos ne sut pas combien de temps passa ainsi, ses souvenirs étaient légèrement flous. Alors lorsqu’il se réveilla dans une petite salle inconnue, dans un lit inconnu, il paniqua.

Où était-il ? Où était Nah’Skaar ?! Il était sur de ne pas avoir rêvé, son ventre rond lui prouvait clairement le contraire. Il posa une main inquiète dessus, sans y penser, comme pour le protéger. Son lit était entreposé sur un petit monticule de pierre, entouré d’eau. Il faisait sombre. Son coeur battait vite, affolé. Pourquoi était-il seul ?

-Nah’Skaar ?

-Je suis là, Theos.

Le Prétendant sursauta. La tête de Nah’Skaar apparut au milieu des flots, puis son torse, et il s’approcha de lui lentement. Il le prit dans ses bras délicatement, posa une seconde ses lèvres sur les siennes, et caressa tendrement son ventre en le couvant du regard. Theos se détendit, rassuré.

-Je suis désolé de t’avoir laissé seul, souffla-t-il à son oreille avant de se hisser sur ses tentacules pour se coucher à ses côtés.

Theos se blottit contre lui, et Nah’Skaar entremêla un tentacule à ses jambes, pour mieux le sentir contre lui, tandis qu’un autre caressait tendrement son ventre.

-Comment te sens-tu ?

-Ca va, répondit Theos en baillant une nouvelle fois, le nez enfouit dans le torse du Dieu. Où sommes nous ?

-Derrière la grotte, on atteint cette pièce par un tunnel sous l’eau. Ce sera ta chambre, pour le temps que tu passeras ici.

Theos regarda plus attentivement la pièce. Le lit était fait de draps de soie moelleux, des plantes vertes grimpaient sur les murs éclairés de lumières bleues, semblables au bijou que Theos avait du trouver dans le Lac Perdu.

Il toucha son front par réflexe, et remarqua que son corps avait été débarrassé de tout le maquillage.

-Je t’ai lavé, sourit le Dieu.

Theos rougit sensiblement. Nah’Skaar caressa sa joue.

-Cela te gène ? J ai pourtant tout vu de ton corps, Theos.

-Oui mais... Vous êtes un Dieu, vous ne devriez pas faire ce genre de choses, c’est plutôt moi qui devrait vous servir...

Nah’Skaar sourit. Theos ne prenait pas en compte que le point de vue d’un Dieu était différent d’un humain. Tout lui semblait si simple, si éphémère. Les humains se posaient trop de questions. Sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire, dire ou ne pas dire, s’attardant sur les apparences, les traditions, sans se préoccuper du fond des choses. Cela l’amusait beaucoup.

-Tu voudrais me laver ? Répondit-il avec un sourire taquin.

Il adorait les réactions de son petit humain. Il le vit rougir, hésiter, puis hocher la tête avec un regard déterminé et... excité.

Theos voulut se redresser, mais une présence entre ses cuisses l’en empêcha. Il baissa les yeux. Un long tentacule souple était en lui, sans qu’il ne s’en soit rendu compte.

-C’est pour empêcher mes graines de s’écouler hors de ton corps, expliqua Nah’Skaar en suivant son regard. Tu ne devrais pas trop bouger. Nous remettrons ça à plus tard.

Le Prétendant hocha la tête et retourna somnoler dans les bras de son Dieu, qui le veilla avec soin et tendresse.

Les quelques jours qui s’écoulèrent furent semblables, paisibles. Theos récupérait lentement de la fécondation. Il parlait avec Nah’Skaar, de sa vie dehors, de ce qu’il pensait de telle ou telle chose.

Mais ce qu’il aimait le plus, c’était entendre le Dieu parler durant des heures de toutes les choses qu’il connaissait. Il avait été créé à l’origine du monde, et ses prédécesseurs lui avaient cédé leurs mémoires. Il connaissait tout... Mais était fasciné par l’esprit humain, qui selon ses dires, étaient un labyrinthe sinueux et passionnant, doué d’une force et d’une fragilité qui se complétaient de manière surprenante et différente chez chaque personne.

Nah’Skaar aimait l’esprit de Theos, cette lumière vive, d’une couleur verte comme ses yeux, qui représentait sa curiosité et son obstination. Des traces multicolores la parcouraient par endroit, représentant la multitudes d’émotions qu’il pouvait ressentir et exprimer.

Le Dieu adorait regarder son âme s’illuminer au fond de ses yeux verts...

Une fois remis, Theos put sortir de sa chambre, nager avec celui qu’il considérait à présent plus comme un amant que comme un Dieu, il explora la grotte, découvrit une petite cascade, et vécu des jours paisibles et passionnants.

La sensation de porter une vie en lui était troublante. Le Dieu était aux petits soins pour lui, il ne le quittait pas un seul instant et caressait son ventre dès qu’il le pouvait… Il gardait un tentacule en lui, pour éviter que les graines ne s’écoulent, et Theos s’était habitué à cette intrusion délicate et permanente.

Il adorait vivre de cette façon avec Nah’Skaar.

Un jour, alors qu’ils étaient dans l’eau, enlacés tendrement, son Dieu prit la parole.

-Je voudrais te montrer quelque chose Theos, sourit-il en l’embrassant une nouvelle fois.

Le blond répondit gentiment à son baiser et haussa un sourcil curieux. Le Dieu ne lui laissa pas le temps de répondre, il le souleva, le portant pour qu’il n’ait pas à nager avec son ventre proéminent. Il approchait de la fusion des graines, et de la ponte. Nah’Skaar avait décidé de commencer à le préparer dès cette nuit. Mais il voulait d’abord lui montrer le secret des Dieux, la pièce dans laquelle ils conservaient ce qu’ils avaient de plus précieux. Il voulait montrer à Theos ce qu’il n’avait jamais montré à personne.

-Je n’aime pas que vous me portiez ainsi, grogna Theos.

Il avait retrouvé son obstination, et Nah’Skaar s’amusait de le voir agacé de son manque de force et de souplesse.

-Je sais bien, sourit-il, c’est pour cela que je le fais...

Theos grommela sans répondre, mais sa poigne autour du cou de Nah’Skaar et la façon dont il se collait à lui démentait ses mots.

-Prends une grande inspiration.

Le blond obéit, et le Dieu s’enfonça dans l’eau. Theos ferma les yeux, retenant sa respiration, et les ouvrit quand sa tête ressortit de l’eau. Il secoua son visage et un tentacule vint tendrement en chasser l’eau.

Il resta bouche bée. La pièce se présentait de la même façon que sa chambre, un monticule de pierre au milieu de l eau. Mais dessus il ne se trouvait pas un lit...

Nah’Skaar s’avança, permettant à Theos de mieux voir le magnifique trésor qui resplendissait de milles couleurs, éclairant les murs de la grotte.

Des oeufs. De magnifiques oeufs, lourds, colorés, parfaitement ronds, sans aucune imperfection. Des oeufs de Dieu…

Leur texture semblait faite d’écailles brillantes, douce et solide, indestructible. Il avaient tous une couleur différente, mais dans des tons changeant, et d’autres couleurs s’y ajoutaient, comme de magnifiques oeuvres d’art complexes et détaillées..

Le visage de Theos s’assombrit alors que son regard dérivait sur tous ces oeufs, que des Prétendants avant lui avaient porté, ceux que Nah’Skaar avait fécondé. Il ferma les yeux et serra la mâchoire.

Le Grand Maitre avait raison. Il n’était qu’un Prétendant parmi d’autres.

Ni le premier. Ni le dernier.

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