Dans les remuements des songes qui ont hanté mes nuits les plus profondes, des scènes qui se sont révélées souvenirs - lointains, oubliés - m'ont imposé l'impérieuse nécessité de les conter.

Pourquoi ?

Peut-être parce qu'il était temps

d'enfin extraire de la légende ce que l'histoire de nos livres a jété sans complexes dans les oubliettes de la vérité !?

Et ces remuements, mille fois abandonnés par les lacunes additionnées au labeur immense qu'ils impliquent pour être révélés en cohérence, reviennent sans relâche toquer au huis de mon découragement, telle une mégère acharnée qui exige qu'on lui réponde.

Saurai-je y parvenir et seul au monde !?

Serai-je à la hauteur de mes mémoires pré-médiévales !?

Ma plume pleure ses longues années sans littérature aucune,

mon inculture historique pleure ce terrible manque de curiosité,

mon optimisme inerte déplore son pire adversaire (mon pessimisme hyper-actif) qui fit jeter aux corbeilles tout le travail jusqu'alors accompli dans la sueur des jours et des nuits blanches,

et je n'ai pour consolation à tout cela que le peu de temps qu'il me reste pour le tenter malgré tout,

avec les résidus que j'ai pu faire renaître et avant qu'il soit véritablement trop tard.

Keellian

2012 - 2023