L'ile des démons

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Quelques heures plus tard, nous accostons dans le port, au sud de l'ile. Notre supérieur déclare alors :

- Nous sommes arrivés. Voici l'ile des démons. Vous n'avez qu'à marcher tout droit dans cette direction, vers le nord, afin d'atteindre les murs derrière lesquels se trouve le possesseur du titan originel, ainsi que tous ses sujets. Galliard, Leonhart, Braun et Hoover, vous partez dès ce soir pour accomplir cette mission. Durant cette période, vous serez sous les ordres d'Éléonore Jäger, notre espionne. Lorsque vous aurez trouvé la cible et que vous serez prêts à passer à l'action, vous n'aurez qu'à souffler dans ce sifflet. Ce sera un signal pour ce pigeon voyageur qui viendra immédiatement à vous. Vous accrocherez le message à sa patte et le relâcherez. Il retournera alors de lui même jusqu'à nous et nous vous enverrons donc Sieg et Peak avec leurs titans bestial et charrette. Est-ce bien compris ?

- Oui, capitaine.

- Bien, alors vous pouvez y aller. Bonne chance.

- Merci, mon capitaine.

Je quitte la cabine, accompagnée des quatre enfants, avec pour seul bagage un sac à dos contenant le matériel de survie nécessaire à tout soldat.

Nous montons sur le pont, et alors que je m'apprête à descendre du navire, je sens une main se pauser sur mon épaule. Je me retourne pour faire face à mon grand frère Sieg. Il plonge ses yeux bleus dans les miens pour me dire :

- Quoiqu'il arrive, prends bien soin de toi, d'accord ?

- Oui.

Il me serre dans ses bras, je ferme les yeux pour savourer cette étreinte si réconfortante ! 

Il se détache ensuite de moi et me dit, avec un grand sourire :

- Je sais que tu peux le faire parce que je crois en toi, fais-en de même. Bonne chance et à bientôt.

- Merci, à bientôt, Sieg, lui adressé-je, un grand sourire aux lèvres.

Je tourne ensuite les talons et descend de l'embarcation, faisant mon premier pas sur cette ile.

                                                                                          *

Assis autour du feu de camp, qui nous tient au chaud par cette nuit froide, nous discutons tranquillement :

- C'est difficile de chevaucher de nuit, déclare Marcel.

- Surtout que ça s'est couvert, ajoute Reiner.

- Vous pensez qu'on peut détruire les murs, sans que le roi ne riposte avec le titan originel ? demande Bertolt, qui bien qu'il soit doué, doute souvent de lui-même.

- De toute façon, nous n'avons pas d'autre choix. Profiter du chaos qui règnera lors de la chute des murs est le seul moyen que nous avons pour nous y infiltrer sans nous faire prendre, lui dis-je.

- Elle a raison, ne te mets pas à douter maintenant, fie-toi aux experts mahrs, renchérit Reiner.

- Oui, impossible de faire marche arrière, déclare Marcel. Demain, nous enfoncerons les murs . . .

L'appréhension est visible sur tous les visages, sauf celui de Reiner, qui demande :

- Attendez, ne me dites pas que vous hésitez à tuer les démons ? Après tout ce qu'ils ont fait ? On est les émissaires du monde, les guerriers envoyés écraser les démons !

Je plains ce garçon qui croit naïvement aux mensonges des mahrs, victime du bourrage de crâne qu'ils lui ont fait subir dès son plus jeune âge !

Les larmes montent alors aux yeux de Marcel, qui s'exclame, avec une voix tremblante de sanglots contenus :

- Pardon . . . Je suis désolé Reiner ! En réalité, tu n'aurais pas dû être choisi. J'ai chanté tes louanges et discrédité mon frère pour influencer l'état-major. Je voulais protéger mon petit frère . . . Pardonne-moi, Reiner, je suis désolé !

Le soleil commence alors à poindre à l'horizon, éclairant le visage perplexe du jeune blond, quand, soudainement, la terre se met à trembler ! Un titan émerge  du sol ! Il n'est pas très grand, mais n'en reste pas moins dangereux. Il tend son bras vers Reiner, qui reste paralysé face à l'effrayante créature ! Je me précipite alors vers mon petit camarade pour le sauver, mais Marcel et plus rapide que moi : il pousse Reiner sur le côté, s'exposant à son tour à la menace ! C'et donc sur le jeune brun que je me jette. Nous roulons sur le côté. 

Poussée par mon instinct de survie, je ne perd pas une seule seconde : je me relève précipitamment, attrapant au passage les mains de Marcel et Reiner, toujours au sol, et crie aux deux autres : 

- Courez !

Nous fuyons l'endroit à toute vitesse, laissant derrière nous toutes nos affaires et les chevaux : les détacher et monter en selle aurait été beaucoup trop lent, le titan aurait pu nous rattraper. 

Nous courons sans nous retourner, à en perdre haleine ! Nous ne nous arrêtons que lorsque nous arrivons à bout de souffle, au pied d'un arbre. Le soleil est alors déjà haut dans le ciel.

Je balaye les alentour du regard, afin de m'assurer que le titan n'est plus à nos trousses et que plus aucune menace directe pèse sur nous. Je m'enquiers ensuite :

- Est-ce que tout le monde va bien ?

- Oui, me répond Marcel, les autres reprenant encore leur souffle.

- Bien. Nous avons encore du chemin à faire. Comme nous n'avons plus de monture et que nous devons arriver aux murs le plus vite possible, je compte sur vous, Marcel et Annie, pour nous transporter jusque là-bas, vos titans étant les plus rapides.

Les deux concernés hochent la tête de haut en bas. 

- Bien, alors allons-y. Si nous partons maintenant, nous atteindrons les murs avant la fin de la journée.

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