Demain . . .

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Je ferme les yeux et me retrouve à nouveau dans cette grande étendue de sable, face à cet arbre lumineux. Ce tronc, c'est l'axe qui relie tous les eldiens entre eux par le biais du chemin. Chaque branche étincelante constitue ce dernier. 

Je vois à nouveau cette silhouette émerger de la lumière, s'approchant de moi. Je l'accueille par un chaleureux sourire :

- Bonjour, Ymir.

Elle ne répond rien, comme à son habitude. Elle se tient humblement devant moi. Je lui dis :

- Si l'axe relie tous les chemins entre eux, cela veut dire que d'ici, je peux entrer en contact avec n'importe quel eldien, n'est-ce pas ?

Elle hoche sa tête, en signe d'affirmation. Je poursuis :

- Alors pourrais-tu me mettre en contact avec Rhodes Reiss, s'il te plait ? Il faut que je lui parle.

Pour toute réponse, elle tourne les talons et s'éloigne, pas à pas. Lorsqu'elle disparait dans la luminosité de l'axe, j'entends une voix derrière moi :

- Où suis-je ?

Je me retourne pour voir Rhodes Reiss. Il regarde partout autour de lui, complètement déboussolé. Je lui adresse la parole :

- Bonjour, monsieur Reiss. Vous me reconnaissez ?

- Toi ? Oui, tu es cette Éléonore . . . Celle qui a enlevé ma fille adorée ! Où est-elle ? !

- Calmez-vous, monsieur Reiss. Frieda n'est hélas plus de ce monde. C'est désormais en moi que réside le titan originel.

- C'est absolument monstrueux ! Tu as dévoré ma fille chérie et usurpé notre pouvoir familial !

- Non, je ne l'ai pas usurpé. Ce pouvoir me revient de droit car je suis aussi une descendante de la famille royale eldienne, mais je descends de la branche qui est restée sur le continent. Réfléchissez : si je n'étais pas un membre de la maison royale, je ne pourrais pas communiquer avec vous par le biais du chemin. 

Il reste stupéfait, sous le choc de ces révélations. Je poursuis :

- Lorsque je séjournais chez vous, je vous entendais supplier votre fille de se servir du pouvoir du titan originel pour libérer notre peuple. Malheureusement, elle ne le pouvait pas car elle était manipulée par l'héritage spirituel du roi Karl Fritz, qui l'empêchait de sauver ses sujets. Cependant, n'ayant pas grandi dans l'enceinte des murs et ayant reçu une éducation opposée au dogme de Karl Fritz, je ne suis pas sous l'influence du pacte de non-agression. Je peux libérer et sauver tous les eldiens du monde. Mais pour cela, j'ai besoin de votre aide. 

- Que dois-je faire ?

- Vous devez juste me laisser faire. Je viendrai m'installer sur l'ile de Paradis avec les eldiens du continent. Nous ne devons rencontrer aucune résistance de votre part. En échange, vous serez libérés du joug des titans. Marché conclu ?

- Marché conclu.

- Très bien, je vous remercie. Au revoir.

Je réouvre les yeux, retrouvant le décor familier de ma chambre. 

"Voilà une bonne chose de faite. Il ne me reste plus qu'à communiquer avec les eldiens du monde entier pour leur annoncer leur libération. En agissant vite et bien, nous réussirons. Cependant, je dois choisir mon jour car il ne faut pas sous-estimer la résistance que nous opposera mahr. Nous devons les prendre de court."

Au même moment, on toque à ma porte. Je me tourne vers cette dernière et hausse la voix :

- Entrez !

La porte s'ouvre, révélant le joli visage encadré de cheveux blonds de maman. Elle approche de moi et s'assied à mes côtés, sur le bord du lit en métal. Elle passe sa main dans mes longs cheveux châtain clair, en me demandant :

- Comment vas-tu, ma chérie ?

- Je vais bien, maman. Merci de t'en soucier.

- C'est normal, je suis ta mère après tout. Tu sais que je t'aime de tout mon coeur, pas vrai ?

- Oui, moi aussi je t'aime de tout mon coeur. 

Un sourire se dessine sur son visage. Elle poursuit :

- Je craignais que la détention du titan originel et tous les efforts qu'on t'exige ne soient trop de pression pour toi. Je sais qu'on t'en demande beaucoup, mais tu es notre seul et unique espoir désormais. C'est toi qui sauvera notre peuple de la misère, la mort et l'humiliation. Nous comptons sur toi.

- Oui, je le sais bien. Ne t'en fais pas pour moi, je me suis préparée depuis toute petite à ce destin. J'ai toujours su et cru que c'était à moi, en tant que princesse d'Eldia, de guider notre peuple vers la gloire et la prospérité. Et nous touchons enfin au but !

- Oui, et c'est grâce à ton frère et toi. Nous ne vous le disons pas assez souvent, mais nous sommes très fiers de vous, ton père et moi, dit-elle en m'embrassant sur le front.

Puis elle se lève et quitte la pièce.

                                                                                               

*

J'enfile par dessus ma chemise blanche ma veste militaire, couverte de médaillons et d'insignes d'honneur, gagnées au fur et à mesure que j'ai gravi les échelons au sein de l'armée mahr. Elle est d'un beau brun clair et m'arrive aux genoux, couvrant en partie ma jupe rouge. Je la boutonne et la serre à l'aide d'une ceinture de cuir brun. Puis j'enfile mes bottes noires. 

Mon grand frère est déjà prêt. Il m'attend sur le seuil de la porte.

J'enfile mon brassard blanc, orné de l'étoile eldienne rouge, puis le rejoins :

- Nous pouvons y aller.

Nous descendons les escaliers du porche et marchons dans les rues pavées du camp de Revelio. Elle sont pleines de monde en cette belle journée ensoleillée. Les hommes se rendent au travail, les femmes font leurs courses dans les petites boutiques et les enfants jouent dans les ruelles en riant gaiment.

Nous atteignons bientôt la porte du camp, où deux soldats mahrs montent la garde. Nous les saluons en passant d'un signe de la tête. Grâce à nos brassards distinctifs, ils n'ont pas à nous arrêter pour nous contrôler. Nous sortons ainsi du camp pour nous rendre à la caserne.

En y arrivant, nous saluons nos jeunes camarades :

- Bonjour !

- Ah, bonjour, Éléonore ! Bonjour, capitaine Sieg !

Mon grade officiel est "lieutenant du régiment des guerriers", mais je préfère que ces enfants m'appellent simplement par mon prénom.

- Comment allez-vous ? demande Sieg sur un ton cordial, comme à son habitude.

- Bien, répondent-ils tous sauf Annie qui, comme à son ordinaire, se tient un peu à l'écart des autres.

- Surtout quand on sait que demain, c'est jour de relâche, ajoute Marcel. On va pouvoir se reposer bien tranquillement à la maison et profiter de notre journée comme on le souhaite.

Oui, demain, c'est jour de relâche. Par conséquent, la plupart des soldats et des militaires seront au repos. Ce sera l'occasion idéale pour enfin passer à l'action . . .

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