L’affaire de la ratte au court-bouillon. Chapitre 1.

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J’te disais donc que Suzie s’est pointée comme une folle le surlendemain. C’était un dimanche, je me souviens.

J’me réveille tranquilou, il doit être dans les environs de 10h00 du mat à l’horloge des humains, et je sors de sous les cartons qui m’ont protégé de l’humidité de la nuit. Faut dire qu’il n’arrête pas de vaser depuis deux jours maintenant. Les rues sont de véritables torrents, et partout des flaques immenses me font penser que les égouts débordent. Un temps de chien qui me fout le moral à zéro. Même Jo qui d’habitude pète le feu est à la ramasse. Ces gonzesses lui demandent de faire son job, mais il n’y arrive pas, son sexe marque 6h00, et ça le désespère.

– Dis-moi Ralph, pourquoi on dit qu’il fait un temps de chien quand il pleut ?

– Qu’est-ce que tu veux que j’en sache Jo…

– Ben comme t’es un clebs, je pensais que tu savais.

– Non… Hey Jo, t’entends pas quelqu’un qui crie mon nom ?

– … Merde Ralph, tu te prends pour Jeanne d’arc ?

– Qui c’est celle-là ?

– Laisse tomber… Remarque… t’as raison, j’entends maintenant… On dirait la voix de ta caniche préférée… Ouais, c’est bien celle de Suzie.

– Accroche-toi Jo, elle doit me chercher, j’vais essayer de la trouver.

Je la trouve trempée comme une soupe au détour d’une ruelle. Sa mise en plis dégouline de part et d’autre de son museau, mais je trouve que ça lui va bien. Merde, faut que je fasse gaffe, j’suis en train de tomber amoureux…

Je saute par-dessus une flaque et me retrouve à ses côtés. Elle se frotte contre moi à la recherche d’un peu de chaleur animale, et moi, grand seigneur, je l’accueille.

– Non Ralph, pas encore, je ne suis pas prête.

– Oh, désolé votre seigneurie… j’ai cru que t’étais folle de moi pour venir me trouver par le temps qu’il fait.

– Ralph… je suis désolée de n’être pas venue l’autre jour, mais mes maîtres m’ont empêchée de sortir. Je suis encore sous le choc, il est arrivé un malheur à la maison, et je ne sais pas qui peut m’aider à part toi. Tu veux bien m’aider Ralph ? Après, peut-être que tous les deux ont pourra…

J’en crois pas mes esgourdes, la petite me l’a fait au chantage ! Elle sait comment me prendre la garce.

– Te laisse pas embobiner Ralph, toutes les femmes sont pareilles, elles promettent et après t’es bon pour la veuve poignet. J’en sais quelque chose.

– Ta gueule Jo. Tu vois pas qu’elle est en stress total la petite Suzie ?

– Mouais, mouais…

– Allez ma belle, suis-moi te mettre à l’abri, une fois au sec tu me raconteras ce qui t’amène.

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