L’affaire de la ratte au court-bouillon. Chapitre 3.

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De loin, la baraque de Suzie en jette plein le museau. Elle s’élève sur au moins trois étages, j’dis ça parce que je ne sais pas compter jusqu’à quatre, et s’étale sur presque toute la rue. Il me faudrait un an pour tout visiter… Elle me fait signe de ne pas la suivre plus loin que le portillon qui délimite le petit jardin, alors je reste à me tremper la gueule comme un abruti. Elle rentre et disparaît derrière la maison, quelques instants plus tard, j’entends un aboiement suivi de « Ralph, fait le tour ».

Alors, je m’exécute, je contourne la bâtisse et me retrouve devant un autre portillon qui doit être l’entrée des employés. Suzie se tient là, et elle m’ouvre dès que je pointe ma truffe.

– Ne fais pas de bruit Ralph, personne ne doit savoir que tu es avec moi.

– Ah bon, t’as pas le droit d’avoir des copains ?

– Non, juste des copines, et encore, pas n’importe lesquelles.

– Ces bourges… tous les mêmes.

– Moi aussi je voudrais en avoir des copains, mais j’ai que des copines.

– Ferme ta bouche Jo…

Délicatement, Suzie passe par une ouverture dans la porte, je me doute que moi aussi je dois y passer, mais y a un problème. J’suis pas foutu comme la princesse moi, j’suis comment dire, plus volumineux, ouais voilà, c’est ça, plus balaise. Au moment où j’approche mon museau de l’ouverture, la porte s’ouvre d’un coup, et la surprise manque de me faire défaillir. Même Jo a crié…

– Merde Suzie, tu pourrais nous prévenir, Jo a failli tomber dans les pommes.

– Hé l’autre, parle pour toi, tous tes poils se sont dressés, on aurait dit un porc-épic.

– Fermez-la tous les deux et suivez-moi, on va voir Violi.

Commence alors le jeu de cache-cache avec les divers employés de la maison, puis on arrive dans un salon et Suzie nous demande de rester planqué derrière un canapé. Elle revient quelques minutes plus tard avec un rat sur le dos.

– Merde Ralph, regarde le ratas sur Suzie, il est fringué comme s’il allait à la messe.

– Parle moins fort Jo, il va t’entendre.

– Qu’est-ce que tu veux que ça me foute qu’il m’entende, j’aime pas les rats. Et eux n’aiment pas les puces…

– Ouais, je sais Jo, mais y a un paquet de croquette à se faire ici, alors ne te montre pas.

– Ralph, je te présente Mr Violi, c’est le rat dont je t’ai parlé.

– Enchanté Mr Violi.

– Moi de même Mr Ralph.

– Appelez-moi Ralph tout court, j’ai horreur du Mr.

– Comme vous voulez Mr Ralph tout court.

– Putain, il est con en plus…

– Mr Violi, permettez que je vous présente Jo, un squatter qui ne paie pas de loyer.

– Mr Jo, bonjour… Suzie m’a parlé de vous et de ce que vous êtes. N’ayez crainte, je suis un non-violent, vous ne risquez rien avec moi.

– Tu parles… faut toujours se méfier des rats, c’est mon père qui me l’a dit.

– Jo, tu sais même pas qui c’est ton père.

– C’est pas faux… Bon Mr rat Violi, on fait la paix, d’accord ?

– Bien sûr Mr Jo.

Voilà, après ces quelques amabilités, Suzie a laissé descendre Violi de sur son dos, celui-ci c’est mis sur ses jambes arrière, et a commencé à nous parler de la disparition de sa femme Tiche.

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