L’affaire de la ratte au court-bouillon. Chapitre 6.

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À ces mots, Violi c’est de nouveau trouvé mal, heureusement qu’il était encore assis. Il aurait besoin d’un autre susucre, mais nous n’avons pas le temps, si je ne me suis pas trompé, c’est cette ordure de Ragamuffin qui tient Tiche. Il nous faut nous dépêcher pour la retrouver avant qu’il ne la goulote.

– Suzie, va vite ouvrir la porte, je vais foncer droit devant, tant pis si on nous voit.

– J’y vais Ralph.

– Mr Violi, reprenez vos esprits et accrochez-vous à mes poils, Jo va vous aider à grimper.

– Hein !!

– Jo, aide Violi, sinon…

– OK, OK… C’est bon, mes femelles le tiennent comme il faut, tu peux foncer Ralph.

Je me lève, d’un bond je sors de derrière le canapé et commence à courir. Devant moi un humain qui me tourne le dos, je le percute, je l’entends qui crie, mais je continue. Je trace dans un salon, puis un couloir, au bout, je vois Suzie qui peine à ouvrir la porte.

– Suziiiiiiiiie, j’arriiiiiiive…

Elle fait un dernier saut, une de ses pattes avant déverrouille la poignée et la porte s’ouvre juste au moment où je la franchis. Dehors, je file le long du jardin, je bondis par-dessus le portillon et progresse dans les rues. Suzie me suit avec peine, malgré la vitesse de ses petites enjambées, elle n’arrive pas à tenir le rythme, alors je ralentis, et quelques mètres plus loin, je m’arrête. Elle me rejoint complètement épuisée, la pluie qui continue de tomber ruisselle le long de son corps et lui confère une apparence de chien battu. Elle n’en peut plus, mais il nous reste encore du chemin avant d’atteindre la gargote de Ragamuffin, et il ne nous faut plus perdre de temps.

– Monte sur mon dos princesse, je vais te porter.

– Hé, y a plus de place, le rat encombre tout l’espace.

– Jo, dit à tes gonzesses de le faire passer sur mon ventre et de l’attacher avec mes poils. Dépêche-toi.

– OK, OK, c’est toi le chef… Les filles, vous avez entendu le boss, magnez-vous les pattes.

– Allez Suzie, grimpe maintenant.

Je reprends ma course folle, passe un carrefour, traverse une voie ferrée, saute par-dessus une rigole qui charrie des immondices et fini par arriver sous le pont où se trouve la gargote. L’endroit est sombre, la pluie a transformé la terre en boue, l’odeur qui en émane me soulève le cœur.

– On est arrivé. Suzie, tu peux descendre, et toi Jo, détache Violi et aide-le à se positionner sur mon cou.

– Ralph, ça pue ici, t’es sûr que nous sommes au bon endroit ?

– Oui princesse, les ragondins vivent là. Écoute, cet endroit est dangereux, tu restes avec moi, en aucun cas tu ne t’éloignes, si jamais il m’arrive un truc, tu prends tes pattes à ton cou et tu te tires sans te retourner. OK ?

– Oui Ralph.

– Jo…

– Yep mon Ralphie…

– Tiens-toi prêt avec tes girls, position d’attaque n°3.

– Heuuu, tu préfères pas la 5.

– Fais pas chier Jo, tu sais bien que je ne sais compter que jusqu’à trois.

– Ah ah ah, putain Ralph, tu marches à tous les coups.

On s’approche doucement jusqu’à distinguer la lueur blafarde d’un néon. Il éclaire avec mal une ouverture plus noire que la mort, mais aussi deux gardes, qui au vu de leur carrure, en paraissent quatre.

– Ne va pas plus loin le clebs, c’est réservé aux rats et aux ragondins de bonne famille ici, pas aux tas de puces dans ton genre.

Mouais... s’il y a une chose qui me fout en boule, c’est quand on me traite de sac à puces… même si c’est vrai…

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