Chapitre 11

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Alev. (Plusieurs heures plus tôt)

Je vais fermer la boutique, Lenon m’attend déjà au comptoir. Il boit son verre de soda, cet homme est un enfant, je rassemble plusieurs papiers, je dois pouvoir me défendre s’il m’arrive quelque chose. Et la meilleure arme c’est le savoir.

_ Lenon, tu peux me rejoindre à la porte de derrière s’il te plaît ? Dis-je à mon garde du corps attitré.

Il me sourit et sort. Je referme la porte derrière lui, finit de faire ce que j’ai à faire et sort par la porte de la réserve. Lenon m’attend, adossé au mur. Il finit sa cigarette et nous rentrons à pied jusqu’à chez moi. Sa moto l’attend, garer à côtés de la mienne. Je remarque d’ailleurs que Neven n’est pas encore rentré.

Depuis notre conversation un peu mouvementé de tout a l’heure je suis frustrée. J’aimerai lui expliquer, mais si je le fais je le condamne. Je préfère ça, c’est plus simple. Et puis, j’aurai l’occasion de tout lui expliquer si je reviens. Mais si jamais les projets de Pete sont plus sombres pour moi que ce que ne pense, je dois laisser des indices derrière moi. C’est ce que je me suis évertué à faire depuis trois jours.

_ Je te laisse à la porte Alev ? On se voit demain matin ? Me dit Lenon en me sortant de mes pensées.

_ Non c’est bon, Neven m’a dit qu’il m’accompagnait. On a besoin de discuter.

_ Tu sais Alev, pour ce que ça vaut, Neven t’apprécie vraiment. Il veut simplement t’aider.

_ tu nous as entendu nous disputer ? Réponds-je sans le regarder.

_ Tout le monde vous a entendu.

_ Je sais qu’il veut m’aider. D’ailleurs, tu pourras lui dire que sans ses conseils et sa bienveillance j’aurai du mal à continuer à respirer. Dis je en riant.

_ Tu penses vraiment ? Il rit à son tour.

_ J’aimerai vraiment avoir le pouvoir de vous aidez tous autant que vous en avez fait pour moi tu sais. Je l’étreins et le relâche.

_ Tu nous rends déjà plus heureux tu sais. Passe une bonne nuit.

Je lui souris et entre dans la maison, le cœur a la fois plus léger et terriblement lourd. Je ne sais pas ce qu’il se passera demain. Peut être que je me fais des films et que Pete veut simplement me parler, mais je pense que, vu son comportement, il va vouloir s’en prendre au club a travers moi. Il ne me reste plus qu’à découvrir ce qu’il a contre mon père. Mais tant que je ne suis pas avec Pete, je ne peux pas le savoir.

Je suis aller au rendez vous…

J’ai marché en direction de Pete…

Ils étaient six, tous avec le même blouson…

J’ai regardé droit dans les yeux vert qui me faisait face…

Le trou noir. Je ne me rappelle pas ce qu’il s’est passé ensuite. J’ai vu le visage d’un homme, mais ses traits sont flous. Il avait les même yeux vert émeraude que Pete, mais bien plus vieux. C’est tout ce dont je me rappel lorsque je me réveille après un temps que je ne saurai définir.

Je suis dans une pièce qui ressemble à un garage, des outils de mécanique sont accrochés au mur et des tâches d’huiles jonchent le sol, il y a un bruit sourd derrière le mur a ma droite. Je vois une porte, mais pas de poignée.

Je suis assise sur une chaise et j’ai les mains attachées. Ok, je ne sais pas du tout ou je me trouve, finalement les projets de Pete n’incluait pas de me payer un café.

Je fais bouger la chaise, les pieds en métal font un bruit abominable sur le sol en béton. Je veux atteindre la mur de droite et attraper un outil, n’importe lequel. Lorsque je réessaye de bouger j’entend des pas devant la porte, une voix que je ne reconnais pas. Je vous la poignée bouger, puis, Pete entre.

_ Tu es enfin réveillé. Je suis content de te voir Alev. Me dit il. Je voulais venir te présenter mon frère Dimitri.

Je toise l’homme a ses côtés. Les mêmes yeux vert. Les même cheveux, blond et ondulés pour lui. Je remarque également qu’il a des cicatrices prononcé sur la joue. Comme si on l’avait griffé au fer rouge.

Pete s’avance vers moi, se penche pour mettre son visage au niveau du miens.

_ on est venu récupérer quelque chose pour ton papa chéri. Il me sourit. Mais tu ne va pas être très contente.

Soudain, Dimitri passe derrière moi, met son coude sous mon menton et maintient ma tête fixe. Il me coupe également la respiration, j’essaie de me débattre mais c’est peine perdu. Pete avance avec un couteau, coupe une mèche de mes cheveux, une grosse mèche d’ailleurs, puis il repasse devant moi pendant que Dimitri me lâche.

_ ça ne suffira pas je pense. Pour que le message soit clair, il faudrait y ajouter un petit quelque chose. Il joue avec son couteau. Ha ! Ça y est je sais.

Il s’avance à ma hauteur et sans que je m’y attende, il lacère mon épaule à travers ma chemise. La douleur me fait grincer des dents mais aucun son ne sort de ma bouche. Je ne lui donnerai pas ce plaisir. Il prend le temps de bien imbibé mes cheveux, qu’il tient dans sa main, de mon sang et un rictus effrayant tapisse son visage.

Il recule, regarde attentivement les brins cuivrés et ensanglantés qu’il tient. Il les met dans un sachet plastique et repart, comme il était venu avec son frère. Je me mords la lèvre pour ne pas pleurer, hurler de détresse. Je ne sais pas où je suis, je sais que je vais mourir, mais je crains surtout de souffrir. Et si mon père ne me retrouvait pas ? Et si Neven n’avait pas compris les indices que je lui ai laissé ?

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