Chapitre 6

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Alev.

J’ai la tête dans un étau, mes oreilles bourdonnent tellement que j’ai l’impression que ma conscience passe l’aspirateur. Je ne me rappel pas la moitié de la soirée, a part que mon père m’a annoncé son départ pour le Mexique avec Neven et Alec.

Je ne sais pas ce qui m’embête le plus. Qu’il soit parti et qu’il loupe l’ouverture de Pandora ou que Neven ne soit pas là. On s’est beaucoup rapproché ces derniers temps, c’est un homme bien, on rigole beaucoup et il me fait rire également.

Je sors du lit avec difficulté, il y a un soleil radieux dehors. Mes affaires sont parfaitement pliées sur une chaise, je porte un t-shirt qui ne m’appartient pas, ne flotte dedans, je reconnais ce parfum. Neven. C’est son t-shirt. Il m’a même laissé un mot sur le bureau.

« N’oubli pas de respirer pendant ces sept prochains jours. Garde-moi du café Princesa »

Je fonds. Je descends dans le salon, cette fois la femme de ménage est passé. Je retrouve Spencer, un des membres du club, accoudé au bar en train de boire sa caféine.

_ Bonjour Spencer.

_ Bonjour Alev, je suis là pour te ramener chez toi dès que tu es prête. Je suis ton garde personnel cette semaine. Il sourit.

_ Ordre de Pop’ j’imagine.

Il sourit en penchant son visage sur le côté, il acquiesce silencieusement. Je bois un café, remonte m’habiller et descend avec mes affaires à la main.

_ Je n’ai pas ma moto, Neven m’a emmené hier.

_ Je dois te déposer en voiture.

Je fronce les sourcils, mais peu importe. Nous arrivons chez moi en quelques minutes, il me laisse devant l’entrée et me retiens avant que ne ferme la portière.

_ Folk a fait enregistrer les numéros du club dans ton téléphone, tu appels si tu as besoin de quoi que ce soit tu appel. On est disponible nuit et jour.

J’acquiesce et referme la portière de la voiture. Je monte à l’étage, je dois maintenant me motiver à potentiellement faire quelque chose de ma journée. Le club a proposé de poser la vitrine de la boutique dans la journée, j’ai évidemment accepté, je me serai mal vu faire ça seule. Je dois donc aller finir ma fresque et voir les derniers détails.

Je vais appeler Leni pour savoir s’il veut venir avec moi pour finir rapidement, je dois recevoir toute mes fournitures d’ici demain et si nous n’avons pas finit de mettre en place la boutique ça va rapidement être le chantier.

Je me change, il est onze heures, je grignote un morceau de chocolat et vais jusqu’à la boutique à pied. Le soleil est bien caché par les arbre bordant la route, c’est agréable. Arrivé dans la rue de mon local, je remarque une moto garé devant la vitrine, un homme est assis négligemment dessus, son téléphone dans les mains, il a l’air d’attendre quelqu’un. Je passe mon chemin sans y faire attention, il ne porte pas le cuir du Club de mon père je dois donc me méfier. Je mets ma clef dans la serrure et ouvre la porte lorsqu’il m’interpelle.

_ Bonjour, me hèle t’il d’un ton autoritaire. Je vous attendais.

_ Bonjour, dis-je en me retournant.

_ Vous êtes la propriétaire de cet endroit j’imagine.

_ Vous imaginez bien. Et vous êtes ?

_ Intéressez par le concept. Il me regarde comme si j’allais sincèrement répondre quelque chose. Je m’appel Pete, je suis une connaissance de Folk.

Ce jeune homme doit avoir peut-être une trentaine d’année maximum, il dit connaitre mon père, je lui tends donc ma main dans un signe de paix et espère qu’il n’est pas simplement là pour parler du club, il va être servit dans le cas contraire.

_ Alev, que puis-je faire pour vous ?

_ Rien, je voulais juste me présenter, j’ai appris que la fille de Folk était revenue en ville et j’ai voulus voir de mes yeux si ce qu’on disait était vrai.

_ Et qu’est-ce qu’on dit au juste ?

_ Que vous êtes dangereusement belle.

Je souris et baisse la tête gênée, il sourit et enfile son casque pour repartir, je reste un moment sur le trottoir après son départ, d’ailleurs quand Lenon arrive je m’apprêtais seulement à rentrer dans le local. Je le salue, l’air de rien, et rentre pour monter directement sur la mezzanine finir ma fresque.

Je travail très tard, dans l’après-midi, plusieurs gars du club sont passé pour m’aider, je dois a présent finir seul car je n’ai plus que les livres à mettre en place, le bar à café arrive demain, les canapés et les sièges ont été installé par Spencer a Lenon tout à l’heure.

Franki passe en début de soirée, pendant que je range les étagères et tri les livres, les plus anciens, les reliés, les plus récent, les différents genres...

_ Bonsoir Aleva, comment ça se passe ici ?

_ ça va, tu es venu faire inspecteur des travaux finit ?

_ On va dire que je m’inquiète surtout de savoir si tu va rentrer chez toi dormir. Alors je t’ai au moins amené à manger pour que tu ne dépérisses pas au milieu de cet endroit.

Je lâche donc mes piles de livres pour m’assoir avec mon vieil ami, il à toujours eu le don de savoir quoi me dire ou quoi faire pour que je me sente mieux. Même quand j’étais petite, quand mon père me grondait, Franki était un peu comme le tonton cool, celui qui vient dire du mal de vos parents avec vous, qui vous autorise toute sorte de chose et qui fais office de confident quand ça ne va pas. Il se tient assis à une des petite table, assis en face de moi, dégustant sa pizza comme si c’était le dernier chose qu’il allait manger de sa vie.

_ Dis-moi Aleva, me dit-il en relevant la tête vers moi, ta boutique là, ça va être le repère du club tu le sais n’est ce pas ?

_ je doute que des bikers ai envie de passer du temps dans un salon de thé Franki. Lui répondis je en riant.

_ ce n’est pas pour le thé ça c’est sur. Mais… je pense que tu va faire de ce lieu un endroit de paix, loin de ce qu’ils voient le reste du temps.

_ je ne sais pas ce qu’ils voient le reste du temps Frank. Alors, j’imagine qu’être entouré de vieux livres dans un lieu qui sent le café reste apaisant pour n’importe qui.

Il me sourit tendrement. Je sens que ce n’est pas ce qu’il attendait comme réponse, mais il a la courtoisie de s’en tenir la. Je vais donc lui faciliter la tâche et lui livrer une anecdote sur cet endroit.

_ quand mon père m’a envoyé à New York après la mort de maman, je me suis réfugié dans les livres. Au clubhouse il y avait de vieux livres, ancien, dont un sur la mythologie. J’ai lu, chaque histoire, mais j’ai eu une affection particulière pour la colère de Zeus. Il avait demandé à Prométhée et Epiméthée de créer les hommes. Mais ils étaient faibles et mortels. Pour survivre ils leur manquaient une chose. Le feu. Prométhée a fait une erreur, un affront aux dieux. Il vola le feu sacré de l’Olympe pour l’offrir aux hommes.

_ le petit salopard ! Commenta Franki.

_ Zeus entra dans une colère noire, mais pour se venger il décida de créer la première femme, Héphaïstos la modela dans l’argile, créant alors un corps parfait en tout point, toutes les divinités donnèrent à cette femme des qualités la rendant irrésistible aux yeux des hommes.

_ je sens qu’il y a un mais.

_ un gros même. Zeus avait une exigence. Qu’elle soit humaine, alors il demanda à Hermès de lui apprendre la fourberie, les discours séduisants et la curiosité. Héra, lui donna la jalousie et tous les habitants de l’Olympe lui donnèrent des présents qui la rendrait fatale aux hommes. Zeus, avant de la laisser sur terre lui donna une boîte, mais lui ordonna de ne jamais l’ouvrir. La jeune femme du baptisé Pandore.

_mais je connais cette histoire. Je n’ai jamais compris ce qu’avait cette fameuse boîte de Pandore justement. Dit-il en souriant gaiement.

_ la boîte renfermait tous les maux de l’humanité. Jusqu’ici les hommes, grâce au feu sacré vivait sans ombres. Mais quand Pandore, rongé par la curiosité, ouvrit la boîte, elle libéra la vieillesse, la maladie, la guerre, la famine, la misère, la folie, le vice, la tromperie, la passion, l’orgueil … et l’espérance resta au fond de la boîte.

_ bon dieu, elle devait être énorme cette boîte. Mais qu’est-ce que l’espérance faisait la ?

_ L’espérance guérie tous les maux, ou les rend supportable du moins. Le mythe de la boîte de Pandore a toujours donné sens a tout ce que je vivais, loin de ma famille.

_ je comprends donc pourquoi tu appel cet endroit Pandora. C’est ton lieu d’espérance. Me dit il avec compassion.

_ Vieux mais perspicace dis donc.

Nous riions en cœur, ce récit à faire sourire le vieil homme et m’a fait beaucoup de bien, ça fait renaître ma passion chaque fois que j’y pense.

Nous finissons nos pizzas et je reste encore à la boutique un bon moment quand Franki me quitte. Il est presque trois heures du matin quand je finis de mettre en place mes derniers livres. Je regarde dehors et ne voit pas de lumière, même si mon appartement n’est qu’à une rue d’ici je ne me sens pas rassuré de repartir à cette heure, seule dans la rue. Je tourne en rond deux minutes, puis je me rappelle que j’ai mon neuf millimètre dans un sac. Je le prend, le fixe a ma ceinture et prend enfin le départ.

Une fois dans la rue, le silence est assourdissant, je marche rapidement, je ne tiens pas à faire une mauvaise rencontre. Il ne manquera plus que ça, de plus, je risquerai de ma faire salement remonter les bretelles pour ne pas avoir appeler Lenon ou Spencer pour me raccompagner chez moi.

Lorsque je tourne dans ma rue, des bruits de pas derrière moi ravive ma peur. Je saisis mon pistolet et la pointe droit devant moi en me retournant.

_ Eh ! C’est moi, c’est Leni !

_ Putain Lenon ! Tu m’as fait super peur ! je baisse mon arme instantanément, qu’est-ce que tu fais la ?

_ Franki m’a envoyé pour être sûr que tu étais bien rentrée. Quand je suis arrivé devant la boutique tout était éteint alors j’ai supposé que tu fusses rentré chez toi alors je suis venu voir.

_ je n’ai pas entendu ta moto.

_ je suis venu avec la voiture. Je ne voulais pas te réveiller.

Je lui souris et soupir de soulagement. Il me raccompagne en silence jusqu’à la porte de la maison.

_ La prochaine fois appelle nous, ce n’est pas très prudent de te promener avec une arme tu sais, me dis Lenon avec compassion.

_ Merci Leni, je préfère pouvoir assurer ma propre sécurité seule vois-tu. Mais promis, la prochaine fois je vous appelle.

Je rentre dans la maison après avoir fait un signe de tête à mon ami. Une fois dans mon salon, je m’étale très largement dans mon canapé. J’ouvre la boutique dans deux jours, la soirée de lancement à lieu demain soir et je ne sais pas si je vais tenir le coup. Mon corps est une courbature géante. Mais je suis heureuse que tout se passe bien, un peu déçu que mon père ne soit pas là pour m’encourager mais bon…

Je ferme les yeux un court instant, juste le temps de reposer mes idées, faire le tri entre l’excitation et l’appréhension. Je sais que je vais cartonner avec cette librairie, les différents commerçant de la rue sont venus me féliciter d’ailleurs.

Lorsque j’ouvre les yeux, il est dix heure le lendemain. Toujours dans mon canapé, mes chaussures au pieds et mon manteau sur le dos. Je devais être vraiment fatigué. Je me déleste donc de mes vêtements et fil à la douche, un moment de repos avant la belle soirée qui m’attend.

Mon téléphone sonne lorsque je fini de m’habiller.

_ Salut Alev, c’est Lenon. Me dit une voix familière au téléphone.

_ Salut Leni, j’allais en direction de la boutique.

_ Attend moi j’arrive.

Il me raccroche presque au nez et je fini donc de me préparer. Il arrive devant la maison a peine cinq minutes plus tard, l’air essoufflé et la mine torturé.

_ Leni tout va bien ? lui demandais une fois sur le perron.

_ On va aller ensemble à la boutique Alev. Ordre de Franki.

_ C’était prévu mais pourquoi autant de cérémonie ?

_ Il y a … un autre club, avec qui nous avons des relations cordiales depuis des années, qui traine devant ton magasin.

_ J’ai croisé un de ces motard hier, il avait l’air gentil.

_ Qui ?!

Son ton urgent me fait pâlir, je voudrais avoir l’air détaché mais mon regard en dit long. On ne me dit pas tout, ça n’est pas une nouveauté mais pourquoi si ça me met en danger ?

_ Parles Lenon avant que je m’énerve vraiment. J’ai toujours mon pistolet.

_ Ils savent que Folk, Alec et Neven ne sont pas là et sont casi injoignable. Franki n’a pas confiance. Il préfère te savoir à l’abri d’un débordement.

_ Ils ne m’ont rien fait à moi, hier quand Pete est passé il voulait juste discuter cinq minutes. Il est reparti comme il est venue.

Lenon blêmit et prend son téléphone. Je le vois commencer à marcher en direction de la boutique, je ne dis rien et fini par le suivre. Arriver à l’angle de la rue je remarque plusieurs moto, pas seulement deux ou trois, une dizaine au moins. Je ne sais pas si ce sont des gars du club ou les autres dont je ne connais pas le nom.

Lenon m’attrape le bras et me colle à lui pour qu’on passe rapidement devant eux. Je remarque alors que ce ne sont pas tous des gars du club, seulement Franki et Spencer sont là, à discuter avec Pete, celui d’hier. Je voulais me retourner pour leur dire bonjour mais Lenon me fais rentrer de force dans le magasin. Je me défais de sa prise une fois dedans.

_ Arrête ta putain de cirque Lenon ! Sois-tu parles soit tu arrêtes de faire comme si j’étais en sucre. Maintenant, va me chercher les tables dans l’arrière-boutique on doit préparer le buffet.

Il s’exécute sans me parler, je finirai par leur tirer les vers du nez. Franki pénètre dans le magasin pendant que j’installe des apéritifs sur les tables, sa main commence à s’égarer sur un plat et je le frappe violemment sur l’épaule.

_ Non ! c’est pour tout à l’heure Franki.

_ Allez juste un petit pour être sûr que c’est bon.

_ Alors répond à une question, il me toise un instant, qu’est-ce qu’ils font là ces gars ?

_ Aleva… ce sont les histoires de ton père, ne t’en occupe pas.

_ Les histoires de mon père viennent me trouver jusqu’ici donc je veux savoir ce qu’ils font ici Frank.

_ Et bien… Disons qu’ils aimeraient parler à ton père, mais vu qu’il n’est pas là ils demandent à te parler à toi.

_ Pardon ? sont-ils au courant que je n’ai rien à voir avec le business que vous faites ?

_ Oui parfaitement, mais ils s’en fichent, ils ont juste un message à transmettre selon Pete.

Je regarde Frank en m’appuyant d’une main sur la table, gardant l’autre sur ma hanche je regarde dehors pour voir si ces hommes ont l’air si dangereux que ça, mais non. Je me racle la gorge puis m’adresse à Franki en gardant les yeux sur Pete qui me fixe également à travers la vitrine.

_ Invite les ce soir.

_ Quoi ?! tu es devenue folle ?

_ Ecoute Frank, s’ils avaient voulu me tuer ils ont déjà eu milles occasion, je ne vais pas les laisser squatter le devant de ma boutique alors s’ils veulent me parler ils doivent venir ce soir. Maintenant arrête de discuter, va leur dire et laisse-moi travailler.

Il part, surement un peu vexé mais tant pis, je ne veux pas être la méchante mais je ne suis pas bête non plus. Je regarde Frank leur passer le message, leur intiment également d’avoir un comportement exemplaire ainsi qu’une tenue correcte.

Je ne risque rien en public. Ils n’oseraient rien faire et je le sais très bien. Je retourne donc à mes préparatifs en essayant d’être la plus détendu possible malgré la tournure que va sûrement prendre la soirée.

Le soir venu, j’arpente la boutique a travers le flot de personnes occupant les lieux. Dans ma robe de satin noir je déambule fièrement, mes cheveux lâcher recouvrant mon dos et mes escarpins me faisant paraître quinze centimètres plus hauts. La cloche de l’entrée sonne, le silence qui s’en suit m’indique clairement que les bikers de tout à l’heure ont franchis le seuil de la boutique. Pete s’avance vers moi et je lui souris, pas le moins du monde impressionné.

_ Bonsoir Alev. C’est gentil de nous avoir Invités.

_ Bonsoir. Ce n’était pas de guetté de cœur mais je n’aime pas les squatteurs. Alors si ça vous permet de retrouver le chemin de la raison disons qu’on devrait s’entendre.

_ je n’en doute pas. Je pense même qu’on va finir par passer beaucoup de temps ensemble. J’aime beaucoup cet endroit. Dit-il en relevant la tête vers la mezzanine. Hadès et Perséphone nous regarde j’ai l’impression.

_ Oui, ils surveillent que personnes ne veuillent les rejoindre plus vite que prévus j’imagine.

Je souris à cette pensée et l’invite à aller se servir pour profiter de la soirée. Ils sont venus accompagné de cinq hommes de son club. Je ne les connais pas mais chacun me gratifie d’un sourire. Frank passe une main dans mon dos pour me parler en privé.

_ Alev tu dois être prudente. Ce n’est pas son genre d’être aussi gentil. Je ne sais pas ce qu’il veut mais quelque chose me dit que ce n’est pas désintéressé.

_ Frank, as-tu quelque chose à me dire à propos de ce Pete ? Son nom ? Le nom de son club peut être ? Les « problèmes » qui concernent mon père ?

Frank reste silencieux pendant quelques instants et finit par soupirer et baisser les yeux vers moi.

_ Son nom est Pete Eska. Son père est le fondateur des Skull Bastard. Il est hors course depuis plus de dix ans et depuis que Pete a pris la relève c’est la guerre entre eux et nous. C’est tout ce que tu as besoin de savoir. Si ton père savait qu’ils étaient ici je peux t’assurer qu’il y aura du sang sur ton parquet neuf.

_ mais il n’est pas là. Dis-je d’un ton égal. Et s’il avait cru bon que ne sache qui sont ses ennemis il me l’aurait dit. Sinon c’est qu’il ne me connait pas.

Je laisse Frank en plan dans l’arrière boutique pour aller rejoindre mes futurs clients potentiels. Les commerçants, les habitants du quartier et les bikers se mêlent dans une ambiance joyeuse, je profite de ce moment de calme pour sortir prendre l’air et me reposer l’esprit. Pendant de longues minutes j’observe le ciel qui m’offre un spectacle apaisant, remplis d’étoile. C’est à ce moment que j’entends la porte du magasin s’ouvrir derrière moi. Par réflexe, je me décalé pour laisser passer la personne qui sort et me retrouve face à Pete qui m’offre un demi sourire.

_ je peux me joindre à toi ?

Il me regarde en attendant ma réponse. Pete est un homme assez intimidant. Ses cheveux blonds presque blanc et ses yeux verts hypnotisant sont des armes redoutables, il est très charismatique sans faire d’effort. Sa posture droite, ses bras imposants et son grain de voix éraillée me font un effet indescriptible, entre l’appréhension et la curiosité. Il est beau mais ce n’est pas cela qui m’intimide. Il y a quelque chose chez lui de plus mystérieux.

Si mon père lisait dans mes pensées à l’instant je serais dans un sacré pétrin. Je fini par lui sourire en retour pour l’autoriser à rester avec moi. Il soupire un instant, les yeux rivés sur le ciel a mes côtés, et se tourne vers moi.

_ Je suis heureux de savoir qu’un endroit comme celui-ci existe. Dit-il en me sortant de ma contemplation.

_ Je ne pensais pas que ça pourrait attirer des bikers pour tout dire.

_ tu seras étonné. On a besoin de calme et de bonnes ondes pour sortir du quotidien.

_ et cet endroit est le lieu adéquat c’est ça ? Dis-je en le toisant un instant.

_ c’est ça. Mais ce n’est pas le but de notre présence ce soir. Tu le sais.

_ tout ce que je sais, c’est que vous êtes venus me donner un message pour mon père. Mais je ne suis pas son foutus messager.

Je commence à lui montrer mon agacement, mon verre de vin a la main je finis par me tourner vers lui.

_ Tu te trompes Alev, il se tourne vers moi, ton père a besoin qu’on lui rappel sa dette.

_ de quoi tu parles ?

_ il sait très bien. Tu es justement le messager parfait pour ce message. Rappel lui sa dette.

Je ne comprends pas du tout ce qu’il veut dire. Mais je n’ai pas le temps de lui poser la question, il retourne déjà dans le magasin et rappel ses hommes. Lorsqu’ils ressortent, Pete s’arrête à ma hauteur, son casque de moto déjà vissé sur la tête ne laissant apparaître que ses yeux qui me transpercent.

_ J’ai malgré tout envie de te revoir Alev. J’espère que mes relations avec ton père ne seront pas un obstacle.

Il chevauche sa moto et part, suivit de ses hommes. Toujours sur le trottoir devant ma boutique je le regarde partir. Frank sort à son tour, l’air préoccupé. Il passe un bras sur mes épaules et me regarde de toute sa hauteur.

_ Que voulait-il alors ?

_ Que je rappelle à mon père sa dette.

_ quoi ? Il a l’air dubitatif.

_ je n’en sais pas plus. C’est toi ce qu’il a dit. Mais si tu as des infos je veux bien.

_ je ne sais pas Alev. Je transmettrai le message.

Il me sert contre lui, nous rentrons dans le magasin et continuons soirée sans trop penser à tout ceci. Il reste cinq jours avant le retour de mon père, cinq jours avant que Neven ne reviennent. Je n’ai pas vraiment eu le temps de penser à lui depuis son départ, mais là, j’aimerai qu’il soit la. Me rassurer sur la situation où m’assurer que tout allait bien se passer, il aura sur faire ça. Mais il n’est pas là.

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