Je me présente, moi, c’est Bastien et j’ai sérieusement tendance à digresser
A quoi ça tient le bonheur, hein ? C’est dingue quand on y pense mais la vie est pleine de petits bonheurs. Moi, ça m’est tombé dessus pas plus tard que ce matin alors que je m’apprêtais à sortir de chez moi avec mon frère aîné. Alors, d’abord, il faut que je vous explique que je sors souvent de chez moi – avec ou sans mon frère, c’est selon - en oubliant quelque chose. Le genre tête en l’air, vous voyez ? Ma mère a l’habitude de dire : « Aaah ! Ça, C’est tout mon Bastien ! Ya pas plus distrait que lui, Madame Grospif » (bon, j’y reviendrai mais madame Grospif, c’est la voisine de palier). Je n’aime pas du tout quand ma mère prend son ton genre « de toute façon, il est comme ça et pis c’est tout » avec un soupçon de « ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé, ma pauvre madame Grospif ; mon mari et moi, on a tout fait mais y’a vraiment pas moyen, il est comme ça, y changera pas, que voulez-vous ? ». D’un autre côté, je l’admire, ma mère d’arriver à distiller toutes ces nuances juste avec une intonation. Ce n’est pas donné à tout le monde. Moi, en tout cas, j’y arrive rarement. Mon père, lui, ce sont plutôt les regards, vous voyez. Il est du genre taiseux mais parfois, il vous lance de ces regards qui vous pénètrent jusqu’à la moelle. C’est beaucoup plus fort que des paroles. Ça fout carrément les chocottes quelquefois. Quand c’est un regard estival, c’est bien, c’est chaud, ça vous réchauffe le cœur et l’ensemble de vos organes d’ailleurs. En revanche, quand il plisse un peu les paupières, là, c’est mauvais signe, ce n’est plus estival du tout, ça devient même franchement glacial, on se retrouve projeté sur la banquise à grelotter de froid et on n’attend qu’une seule chose, c’est que quelqu’un ait la bonne idée de vous apporter une couverture. Y paraît que le père de Georges Brassens était pareil, pas bavard pour un sou mais vachement costaud question regards. Bah oui, je connais Brassens, ça a l’air de vous étonner. Les jeunes, on n’écoute pas tous Kendji Girac ou Rihanna. D’ailleurs, je ne vous ai pas encore dit mon âge.
Bon, je reviens à mes moutons. C’est franchement drôle comme expression, revenir à ses moutons. En fait, comme nous l’a un jour expliqué Mademoiselle Laurent, notre prof de français au Collège Emile Zola, (j’aime bien Mademoiselle Laurent mais bon, je vous en parlerai plutôt une autre fois parce que sinon, je vais de nouveau perdre mon troupeau). Donc, nous dit-elle un jour, « ç’est tiré d’une pièce de théâtre du XVème siècle, La farce de Maître Pathelin et c’est une façon imagée de dire qu’après avoir fait une digression, on revient au cœur du sujet. Savez-vous ce qu’est une digression, les enfants ? ». Alors là, forcément, y’a Kevin Malraux (oui, oui Kevin et Malraux accolés l’un à côté de l’autre[1] ; quand je vous dis que la vie est pleine de petits bonheurs. Et oui, je connais aussi André Malraux, vous n’allez pas avoir l’air étonné à chaque fois que je connais quelqu’un quand même ?) qui a voulu faire son intéressant et qui a sorti « qu’une digression, c’est la même chose que quand on revient à ses moutons ». Même Mademoiselle Laurent n’a pu s’empêcher de rire en ajoutant que « le bon sens des enfants m’étonnera toujours ».C’est vrai qu’il est drôle parfois, Kevin Malraux.
Pour être franc avec vous, je ne suis jamais allé vérifier si c‘était vrai ce qu’elle nous avait affirmé, Mademoiselle Laurent. C’est ça qui est étonnant avec l’école, c’est qu’en général, nous, les élèves, on prend tout pour argent comptant, même si on n’est pas payés. C’est vrai quoi, si ça se trouve, la pièce n’a jamais existé et Mademoiselle Laurent, c’est une grosse mytho. Ça, c’est un mot que Caroline Tessier, une fille de ma classe, aime bien utiliser. Apparemment, elle vit dans un monde où il y a beaucoup de mythos. Je ne crois pas qu’elle l’utilise toujours à bon escient – moi non plus, d’ailleurs - parce qu’une fois, je l’ai vue passer un petit papier à Cécile Brossard - une autre élève de ma classe qu’est super mignonne mais ça c’est trop perso pour que j’en parle avec vous dès maintenant - où il était écrit « Laisses tombé, cest rien qu’1 mito ».Enfin, bref, ce que je veux dire, c’est que ne croyez pas toujours tout ce que l’on vous dit et vérifiez plutôt par vous-mêmes. Je suis distrait mais je suis en général de très bon conseil. C’est ma maman qui dit ça aussi. Et là, quand elle le dit, c’est pas pour me jeter des fleurs (on reparle de l’expression « jeter des fleurs » quand vous voulez) mais j’me sens super important, c’est pas comme quand elle prend son ton genre « y changera pas », vous voyez ?
Bon, si vous avez bien tout suivi, j’avais commencé l’avant-dernier paragraphe par « Bon, je reviens à mes moutons ». Donc, j’ai reperdu le fil et il faut que je re-revienne à mes moutons. C’est vrai que j’ai une propension certaine à la digression, ce qui ferait sûrement plaisir à Mademoiselle Laurent. Souvent, je digresse sur une digression. Je ne sais pas s’il y un mot pour ça ? Donc, je vous expliquais que je suis d’un naturel plutôt distrait. Ma grand-mère me dit souvent : « Un jour viendra, Bastien, où tu oublieras ta tête ! » Alors OK, aujourd’hui, je comprends ce qu’elle veut dire. Mais imaginez, il y a quelques années, un gosse de sept-huit ans (ça vous donne une petite indication sur mon âge) en vacances à la campagne chez ses grands-parents qui s’entend dire qu’un jour viendra où il oubliera sa tête. C’est carrément flippant, vous ne trouvez pas ? Parce que les enfants, ça prend souvent tout au pied de la lettre. En tout cas, moi, j’le prenais de façon on ne peut plus littérale à l’époque. Et ça, j’peux vous dire que c’était vraiment glauque comme sensation. Et pas que pour ma pomme parce que moi, au final, je n’aurais pas pu me voir dans la glace, donc ça aurait semblé moins traumatisant. Mais, pour les autres, bonjour le stress ! Ç’était genre la nuit des morts vivants un vendredi 13 ! « Bonjour, Madame la boulangère, aurais-je demandé du haut de mes épaules sanguinolentes, un pain de deux livres[2] et trois croissants au beurre, s’il vous plaît ? » Bon, déjà, il aurait fallu expliquer d’où sortait la voix parce que sans tête, c’était pas évident. En plus, un môme qui allait, décapité, chez le boulanger en marchant comme si de rien n’était, c’est vrai que c’était pas non plus super facile à comprendre ! Tout ça pour dire que ma grand-mère, elle m’a fait peur pendant longtemps avec son histoire d’oublier sa tête. Je crois que j’ai pris conscience que c’était une phrase toute faite (vous voulez qu’on s’arrête sur une phrase toute faite ?), une phrase qui s’adresse à tout le monde, quoi, quand j’ai vu Les bronzés font du ski pour la première fois. Vous connaissez le film les Bronzés font du ski ? Pas celui où ils sont au Club Med, hein ! Non, ça, c’est le premier, quand Jérôme-Christian-Clavier aime bien réciter du Saint-John-Perse (un poète que vous connaissez peut-être) les fesses à l’air. Non, moi, je vous parle de celui où Popeye ne se prend pas « mon poing sur la gueule » et où il doit «filer un coup de balai parce qu’hier soir c’était dégueulasse ». Vous remettez ? C’est vrai que c’est pas tout jeune non plus comme film. « Ça ne nous rajeunit pas »,comme dirait ma mère. Il faut dire qu’elle était toute petiote (ça, c’est ma grand-mère qui le dit) quand c’est sorti. Moi, j’adore ce film. Déjà, au départ, la musique est trop marrante. Quelqu’un m’a dit un jour que c’était un chanteur mort qui s’appelait Pierre Bachelet (peut-être un cousin de la Présidente du Chili dont on avait parlé en classe avec Monsieur Logement, le prof d’histoire-géo, que nous, on appelle « double foyer » mais bon, ça, je vous raconterai à un autre moment) qui avait composé le générique, qu’il est super connu dans le nord de la France dans un endroit qu’on appelle les corons et qu’en plus, il avait aussi écrit des musiques « coquines » pour une marque de bas qu’on voit souvent sur les pubs des aubettes de bus (Pim ou Dim, un truc comme ça mais je crois qu’en fait, c’est une légende urbaine, c’est-à-dire un truc que les gens croient vrai mais qui est faux parce que depuis, quelqu’un d’autre m’a dit que c’était un certain Lalo Schifrin) et un film « pas indiqué pour les moins de dix-huit ans », Emmanuelle. Quand on m’en a parlé, j’ai eu du mal à le croire parce que j’imaginais notre nouveau Président de la République, Emmanuel Macron, dans un fauteuil en osier et j’en avais le rouge aux joues. Mais, vous commencez à me connaître, je me méfie de ce que l’on me raconte, je vous ai déjà expliqué qu’il fallait faire attention aux « on-dit ». Madame Grospif, la voisine dont je vous ai déjà parlé, elle appelle ça le « qu’en-dira-t-on ». Elle dit tout le temps à ma mère : « Madame Rivière (c’est le nom de mon père que ma mère a adopté quand mes parents se sont mariés. Mon frère et moi, du coup, on s’appelle aussi Rivière forcément et, quand les gens parlent de nous quatre en même temps, ils nous appellent les Rivière comme nous, on dit les Grospif ou les Aronian, « les voisins du quatrième qui sont d’origine arménienne », dixit Madame Rivière), y’a pas pire que le qu’en-dira-t-on, c’est moi qui vous le dis en connaissance de cause. » Oui, madame Grospif qui est par ailleurs très serviable et bien éduquée («une qualité essentielle, mon p’tit Bastien ».Là, c’est mon père qui parle), a le don de mélanger ou de déformer les expressions. Mon frère et moi, ça nous fait vachement rigoler même que des fois, c’est dur de se retenir de pouffer devant elle ce qui, je dois l’admettre, ne serait pas très poli. Pour vous donner un exemple, elle dit souvent : « c’est la Bérézina ». Alors, je vous explique ce que Monsieur Logement nous a raconté à propos de ça et là, vous pouvez me faire confiance, parce que j’ai vérifié sur Google et Wikipedia parce que c’est vrai, quoi, à la fin, il faut bien finir par se prendre en main et ne pas croire tout ce qu’on nous dit à l’école. Mais Monsieur Logement ne nous avait pas menti donc j’ai maintenant plus confiance en lui. Donc, la bataille de la Bérézina, disais-je – que certains appellent également la bataille de Borisov mais là, c’est moins connu et personne ne dit jamais « c’est la Borisov »-, est une bataille napoléonniene qui a eu lieu lors de la retraite marquant la fin de la campagne de Russie en 1812 dans un pays que l’on appelle aujourd’hui la Biélorussie (capitale, Minsk, je suis trop fort en capitales, si vous voulez un jour, on pourra faire un test et je crois que je vous battrai). Je ne vais pas vous faire l’affront de vous expliquer qui est Napoléon parce que mon père, qui est super balèze en Histoire, dit toujours « qu’il n’aime ni Napoléon ni de Gaulle mais qu’il faut bien reconnaître qu’ils avaient une sacré paire de c… bien pendues et qu’ils ont fait de la France le centre du monde ». C’est vrai que, niveau dialectique, c’est assez personnel comme analyse mais bon, ça a le mérite d’être clair. Bref, vous connaissez tous Napoléon. Ce qu’il y a de paradoxal (paradoxal, c’est un mot que j’aime bien mais on reparlera plus tard des mots que j’aime bien) avec cette bataille, c’est que la plupart des historiens – « des gens super sérieux qui passent leur temps le nez dans des bouquins à chercher la petite bête. » Ça c’est papy Auguste, le papa de ma maman, mon grand-père, quoi, qui dit ça -, eh bien, considèrent que ce fut une victoire mais que les français d’aujourd’hui, on a oublié et que c’est devenu un symbole de déroute, au même titre que la bataille de Sedan contre les Prussiens en 1870 au cours de laquelle Napoléon III (vous savez celui que Victor Hugo appelait « le petit ». Pas la peine de vous dire que je connais Victor Hugo et que j’ai même visité sa maison à Guernesey lors d’un voyage scolaire), un parent de l’autre, a fini prisonnier. Y’en a qui disent que ce sont des traces indélébiles qui marqueront à jamais l’imaginaire collectif français. J’avoue que je ne comprends pas exactement le sens de la phrase mais, même comme ça, c’est fort et émouvant, vous ne croyez pas ?
Bon, alors attendez que je reprenne le fil parce que je digresse, je digresse et, à la fin, je n’en finis plus de digresser. Ah oui, c’est quand j’étais en train de vous expliquer que j’avais compris la signification d’« oublier sa tête »en regardant Les Bronzés font du ski que je me suis égaré vers la Bérézina. Bon, je vais essayer de faire court. En fin de compte, le problème de Madame Grospif, c’est qu’elle confond les expressions et qu’elle se mélange les pinceaux, ou les neurones plus précisément. « C’est la Bérézina », dans sa bouche, devient le contraire de ce pourquoi on l’utilise habituellement. Par exemple, elle est capable de me dire : « alors, mon petit Bastien, ta maman m’a dit que tu avais eu de très bonnes notes à l’école. C’est bien, continue comme ça, c’est la Bérézina ! » Vous comprenez pourquoi Jules et moi (ah oui, je ne vous avais pas encore dit que mon frérot, c’est Jules son nom, enfin, son prénom plutôt. Il n’aime pas trop mais bon, faudrait qu’il s’y fasse parce que c’est « parti pour la vie entière », comme le chantait feu, oui feu, c’est comme ça qu’on dit, Michel Delpech dans les Divorcés, une chanson que j’aime beaucoup. Et le premier qui la ramène sur le fait que je connaisse Michel Delpech va se prendre mon poing sur la figure, je vous préviens), on se poile quand Madame Grospif nous sort des énormités pareilles. Mais bon, « chacun est comme il est », philosopherait tata Juliette, la sœur de mon papa, qui « est divorcée, la pauvre, avec trois enfants à charge, c’est-y pas malheureux ! » Alors là, vous aurez deviné, c’est ma mère qui a l’habitude de dire ça. « Nous, on fait ce qu’on peut pour l’aider mais c’est pas toujours évident, vous savez ce que c’est. Surtout qu’elle habite pas la porte d’à côté, Juliette. Moi, ça me fait de la peine de la voir se dépatouiller toute seule comme ça, pas qu’y soye mauvais bougre son ex, mais bon, il est pas sorti de la cuisse de Jupiter non plus » (à parier que Madame Grospif dirait « la cuisine de Jupiter » !). J’dis tout le temps à mon Aristide (Aristide, c’est mon père et ma mère l’appelle en général « mon Aristide », des fois que les gens ne comprendraient pas tout d’suite qu’il s’agissait de son mari. Mes grands-parents l’ont appelé comme ça en hommage à Aristide Bruant, dont j’ai entendu parler, merci pour moi. Je vous en toucherai un mot à l’occasion), faudrait que ça soye lui qui s’en occupe plus de sa sœur mais vous savez comment sont les hommes, c’est pudeur et tutti quantim, alors y’m dit qu’oui mais y fait jamais rien. Moi qui suis fille unique, j’voudrais bien nouer plus de liens d’affection, vous savez, mais c’est pas facile. » Ce qui me fascine avec ma mère, en-dehors des subjonctifs assassins et de quelques liaisons dangereuses bien-ta-propos, c’est qu’elle est capable de parler de quelqu’un sans que l’on sache vraiment si elle en dit du bien en vrai ou si c’est du faux bien, vous voyez c’que j’veux dire ? Mon père lui dit parfois que la médisance ne mène à rien et, en général, ça la met de mauvaise humeur. Moi, je ne sais pas trop ce qu’il veut dire par là mais j’aime pas quand ma mère est de mauvais poil parce que ça retombe souvent sur mon frère et moi. En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’elle n’est pas prête d’oublier sa tête, ma mère. Je vous jure, elle se rappelle de tout. Un truc de ouf, comme dirait Karim Merad (oui, comme l’acteur mais sans Kad, enfin avec Karim à la place de Kad, quoi), un gars de ma classe qui met plein de mots en verlan dans ses phrases, genre « a donf », « ma reum » ou « zyva, laisse béton ». Moi, j’crois qu’il fait ça pour se donner un genre, pour frimer auprès des filles (des meufs pour lui) comme quand il met son casque Beats sur les oreilles et qu’il traverse la cour en pliant les genoux comme s’il était monté sur ressort. En plus, il met des sweats à capuche parce que comme ça, il peut la rabattre sur sa casquette et ça fait plus cool. Moi, franchement, j’trouve ça un peu naze mais apparemment, ya des « meufs qui le kiffent ». Ouais, j’vous disais qu’ma mère se rappelait de n’importe quel truc que moi, mon père ou mon frère, on avait fait des années auparavant. Un vrai disque dur sur pattes. Parfois, c’est plutôt sympa parce qu’elle nous rappelle des choses qu’on a faites quand on était petits et que nous, forcément, ben, on se rappelle pas puisque justement, on était petits. En revanche, des fois, elle s’en sert pour nous faire des reproches et là, on fait moins les malins. En tout cas, vous savez quoi, eh bien, j’ai cessé d’avoir peur d’oublier ma tête le jour où j’ai entendu pour la première fois « un jour viendra, vous oublierez votre tête, Monsieur Dusse ».
Je sais plus trop pourquoi j’vous disais tout ça. Ah si, que le bonheur m’était tombé dessus ce matin en sortant de chez moi avec mon frère Jules. Malheureusement, je n’ai plus le temps de vous raconter. Mais bon, ne vous inquiétez pas, j’en ai plein d’autres, des petits bonheurs, je vous en ferai part la prochaine fois. Ah, à propos, je me présente, moi, c’est Bastien et j’ai tendance à digresser.
[1]“Accolés l’un à côté de l’autre”? Ne serait-ce pas un pléonasme? De temps en temps, je vous soumettrai mes interrogations. Quitte à vous parlez, autant que vous serviez à quelque chose, non? C’est du win-win, comme on dit aujourd’hui. Saperlipopette, dirait notre president Emmanuel, y’a donnant donnant qu’existe déjà!
[2]Le pain de deux livres, je vous explique, c’est un pain blanc d’un kilo qu’un boulanger en estafette, une camionette de l’époque, vendait quand ma mère était petite. Ma grand-mère continue à en parler comme si c’était toujours d’actualité. La baguette tradition ou aux 4 céréales, pour elle, c’est de la science-fiction.
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