Texte sur les migrants.
Un enfant me demanda un jour
Pourquoi étais-je seul et triste
Pourquoi est-ce que je ne m’aimais pas.
“J’ai voyagé. J’ai traversé terre et mer pour me retrouver ici. J’ai fui la misère, la terreur, dans l’espoir d’un monde meilleur. J’ai vu des paysages à couper le souffle mais personne à qui en parler. J’ai aussi vu la fin de beaucoup trop de monde mais personne à qui confier ma douleur. J’ai affronté la peur dans le passé, je l’affronte aujourd'hui et je l'affronterai demain encore. C’est une boucle sans fin qui ne fait que recommencer.”
L’enfant ne comprenait pas. Il était trop jeune pour comprendre, je le savais mais je voulais, j'avais besoin de parler, de fuir pour quelques minutes la solitude qui m’entourait. De fuir la dépendance dans laquelle je sombrais.
Je poursuivis :
- Une vie de star. C’est ce qu’ils voulaient tous, moi compris. Pouvoir s’amuser, être entouré et accepté sans crainte. Ils ont tout donné pour obtenir ce souhait. Au risque de leurs vies. Certains ont réussi mais moi, j’ai tout perdu. Ma famille, mes amis, ma maison. Je suis en vie alors qu’ils ont tous péri. Je ne vaux plus grand chose, j’ai perdu la face et il ne me reste plus que ce mégot et ce verre pour me souvenir de ce lourd passé.
L’enfant répondit alors à mon histoire :
- Monsieur, je ne vous connais pas mais ne perdez pas espoir s’il vous plaît. Vous avez réussi là où vous pensez avoir perdu. Ce n’est simplement pas ce à quoi vous vous attendiez mais c’est normal.
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