Cela fait maintenant quelques jours que je vis chez les Lewis. Et pour le moment on va dire que je me suis bien adaptée, malgré le fait que Hayden n’arrête pas de me pourrir la vie avec sa voix de castor. Et encore une fois cette après-midi ne fait pas exception à la règle. Hayden me cherche encore des noises.

- Non mais tu n’as pas fini de manger ! C’est déjà ton deuxième paquet de chips aujourd’hui, maintenant il n’en reste plus aucun. Me lâche-t-il avec beaucoup de dédain.

- Non, je n’ai pas fini de manger, au contraire je ne fais que commencer. Et puis, de toute façon, on m’a dit que je pouvais manger autant que je le voulais donc je ne vois pas quel est ton problème ? Lui répondis avec un soupçon d’agacement dans la voix.

- Toi... C’est toi mon problème comme-ci qu’avoir une sœur ce n’est pas suffisant fallait en ramener une autre... Me dit-il visiblement agacé que j’ai le cran de lui répondre.

- Ngngng…

Bon je sais que là c’était un peu gamin de répondre comme ça mais j’aime bien avoir le dernier mot avec lui. Même si je dois avoir l’air gamine. Hayden quitte finalement la cuisine. Il avait l’air vraiment remonter mais bon comme on dit « à la guerre comme à la guerre ». Du moins je crois que c’est ça l’expression… mais bon revenons à ce délicieux paquet de chipes que je tenais entre les mains. Il ne va pas se terminer tout seul le pauvre. Une fois terminé, j’entends Ivy dans le salon. Je décide la rejoindre pour regarder la télévision. Les heures passent mais la chaleur quant à elle ne fait qu’augmenter. C’est vraiment horrible. Puis tout à coup, je me souviens que la veille, j’avais acheté de la glace et propose à Ivy elle en veut. Me répondant par l’affirmatif, je me dirige dans la cuisine, non pas sans croisé Hayden assis sur l’une des chaises hautes de l’îlot avec de la glace à la main. Plus précisément, avec deux pots de Ben & Jerry’s face à lui. En voyant cela, je me précipite immédiatement vers le congélateur en priant pour que ce ne soit pas les pots que j’avais achetés la veille. C’est avec rage que je découvre que ce sont réellement les pots que j’avais acheté et que cet imbécile de Hayden avait tout mangé sans même demander si on en voulait avec Ivy. Je me dirige vers lui à une vitesse folle et lui met une claque derrière la tête.

- Non mais tu n’es vraiment pas bien toi ! D’où tu me frappes derrière la tête comme ça, tu ne vois pas que j’étais en train de manger là !? Hurle-t-il.

- Wow non mais tu te fous vraiment de moi là ce n’est pas possible, premièrement ce sont mes glaces je les ai payés moi-même, deuxièmement tu n’aurais pas pu au minimum demander si on en voulait ou pas au lieu de tout bouffer tout seul, espèce de sale goinfre !

- Non mais qu’est-ce que t’as dit là ? Moi, goinfre ! Tu plaisantes j’espère, ça se voit que tu ne te rends pas compte de la quantité astronomique de chips et de gâteaux que tu t’enfiles dans la journée ! Sérieux ?! Plus goinfre que toi, il n’y a pas, microbe !

Il semble qu’Ivy nous ait entendu nous crier dessus avec Hayden et surtout qu’on ne semblait pas loin de s’entretuer à cause de l’aura que nous dégagions. Au bout de quelques secondes à se fixer dans le blanc des yeux pour savoir qui craquerait en premier. Mais finalement la tentation est trop forte. Je lui saute dessus et lui attrape les cheveux. Mais il fait de même. On avait tous les deux extrêmement mal à mon avis mais aucun de nous deux ne voulaient lâcher l’autre en premier car on le savait très bien que le premier qui lâche aurait perdu une bataille et visiblement il était hors de question de perdre. On se regarde à nouveau fixement dans les yeux.

Mais Ivy et Justine apparaissent et se mettent entre nous afin d’essayer de nous calmer et surtout pour éviter que ça dégénère. C’est à ce moment-là uniquement que nous nous lâchons les cheveux simultanément. Nous pouvons voir dans le regard de la mère de famille beaucoup d’interrogations quant à la situation. Mais voyant qu’aucun de nous ne craque et dis réellement ce qui se passe et la raison de notre dispute, elle nous lance à tour de rôle un regard plus que désapprobateur et finalement nous craquons encore une fois en même temps. Mais on avait chacun une version différente ce qui n’aidait pas du tout Justine à comprendre réellement ce qui s’était passé.

C’est alors au bout de quelques minutes à essayer de nous justifier que Justine nous propose finalement de faire à nouveau les courses car visiblement le sujet principal de notre dispute était ces fameux pots de glaces. A peine arrivé, nous nous dirigeons simultanément vers le rayon des glaces et c’est sur un commun accord avec Hayden que nous choisissons de prendre des Ben & Jerry’s Peanut Butter Cup.

- Enfin quelque chose sur lequel on arrive à se mettre d’accord. S’exprime Hayden.

Je ne pouvais qu’approuver ce qu’il venait de dire avec un grand hochement de tête et un sourire sincère. Après avoir fait quelques petites courses supplémentaires, nous rentrons finalement à la maison. Nous rangeons rapidement les courses et alors que tout le monde retourne à leurs activités, je jette un rapide coup d’œil à l’horloge et voit qu’il est encore tôt, enfin disons plus tôt qu’il me reste encore pas mal de temps avant le couché du soleil vu que nous encore en été pour aller rendre visite à mon père à l’hôpital.

- Justine, je rentrerais probablement un peu tard donc je ne mangerai pas à la maison ce soir car je souhaiterais rendre une petite visite à mon père.

- Pas de problème cependant il serait préférable que tu y ailles accompagner. Me dit-elle sur un ton assez inquiet de savoir que je serais seule pour faire le trajet. Hayden ! Peux-tu accompagner Amy, s’il te plaît. Demande-t-elle à Hayden qui s’apprêtait à quitter la cuisine.

- Mais maman… commence-t-il à se plaindre

- Hayden ce n’était pas une question, tu y vas c’est tout.

- D’accord… répond-il avec beaucoup de nonchalance.

Faire le trajet avec Hayden juste à côté est vraiment très gênant. Lui aussi à l’air de penser que marcher côte à côte et ne pas se parler est vraiment très gênant donc il essaye de briser le silence et la glace qui règne entre nous.

- Je te préviens ce n’est pas moi qui ai décidé de t’accompagner c’est ma mère qui m’y a obliger au cas où il t’arriverai quelque-chose donc commence pas à me crier dessus compris… me dit-il sur un ton monotone

- Je n’ai rien dit, je voulais juste savoir pourquoi rien de plus et puis tu crois vraiment que je suis du genre à gueuler pour rien ?

- Un peu… Ouais… Vu comment tu m’as agressé cette aprèm ça aurait été complètement normal.

- Mais oui… Et puis de toute façon cette aprèm c’était parce que TU avais mangé les glaces QUE j’avais acheté sans même demander à ta sœur et moi si on en voulait aussi. Si tu me l’avais demandé j’aurais partagé mais tu ne l’as pas fait c’est pour ça que je me suis énervée mais visiblement que tu ne réfléchis pas suffisamment donc tu ne me vois que comme une sauvage qui agresse les autres.

- Oui bah écoute si tu ne t’étais pas énervé aussi dès le début, on n’en serait pas arrivé à se tirer les cheveux aussi faut pas se le cacher. C’est toi qui as commencé.

- Tu vois, tu ne veux pas t’avouer que tu avais tort en premier donc tu m’accuses.

- Dans ce cas qui m’a traité de goinfre ? Hein… Toi, tu manges au moins 4 paquets de chips par jour et c’est moi le goinfre ? Microbe va…

- Mais tu ne manques vraiment pas de culots toi ! Tu me traites de microbe mais en plus tu ne veux pas avouer que j’ai raison… Wow c’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité.

- Bon au lieu de m’attaquer, vas-y on est arrivé je reviendrai te chercher quand tu auras fini. Donc quand tu sors, envoie-moi un message. Compris ?

- Je t’envoie un message comment tu ne m’as jamais donné ton num, imbécile !

- Tiens, le voilà, et continues de m’insulter comme ça et je te ferai vivre un enfer à la maison et au lycée.

- Ngngng… A plus crétin… Ahahah…

Je préfère m’éloigner rapidement avant qu’il ne me tire à nouveau les cheveux pour me les faire bouffer. Une fois suffisamment éloigné je me retourne et vois Hayden assez surpris du cran dont je fais preuve face à lui. Surtout lorsque l’on compare ma taille par rapport à la sienne. Qui pourrait croire que mon petit 1m52 serait si tenace face à un géant 1m75. Ce sont sur ces dernière pensées que j’arrive à la chambre de mon père. A travers la petite fenêtre de la porte, je peux voir mon père observer les passants grâce aux grandes fenêtres de sa chambre. Quelques secondes plus tard, je me décide enfin à ouvrir la porte.

- Salut ma grande fille, où est passé le garçon qui t’a accompagné ?

Il fallait vraiment que de sa fenêtre, il puisse me voir arriver avec Hayden.

- Salut papa, merci de me demander si je vais bien, ne t’inquiète pas tout va bien… Hein… Ce « garçon » comme tu dis, vu que tu sembles plus intéressé par lui que par ta fille c’est le fils de tes amis. Il m’a accompagné car Justine trouvait dangereux le fait que je fasse le chemin du retour toute seule à la nuit tombée.

- Ah… C’est Hayden ! Alors ça va, vous entendez bien tous les deux, parce que te connaissant, c’est compliqué pour toi de rester calme et de pas te disputer avec qui que ce soit… Ahahah

- Wow… Non mais je rêve ou tu es en train de dire que je suis invivable ?

- Ce n’est pas moi qui l’ai dit c’est toi. Ahahah…

- Bah merci papa, merci. De ce que je vois, je peux vraiment compter sur toi pour me soutenir.

- Voyons, tu resteras à tout jamais ma fille adorée quoiqu’il arrive

- Encore heureuse vu que je suis ton seul enfant donc ta seule fille.

Avec mon père nous continuons de parler de tout et de rien. Nous avons parlé de nos vieux souvenirs tous ensemble, de mes compétitions et aussi de comment ça se passe chez les Lewis pour savoir si je m’adapte bien. Deux heures plus tard, nous remarquons que le soleil est déjà presque complètement couché donc on décide de s’arrêter là pour aujourd’hui. Après avoir quitté la chambre de mon père, je croise le médecin de ma mère et lui demande un peu de ses nouvelles mais malheureusement toujours pas d’améliorations, je fais un petit tour rapide devant sa chambre car malheureusement je ne peux pas y entrer mais malgré cela, je constate que les égratignures qui étaient présentes il y a encore quelques jours ont bien cicatrisées, il ne reste quasiment rien. Avant de sortir de l’hôpital, j’envoie un message à Hayden.

- Ça y est j’ai fini, tu es où que je te rejoigne ??? A part sauf si tu me rejoins à l’entrée.

- Je suis au Mcdo en face de l’hôpital microbe

- J’arrive crétin

Il me faut quand même quelques minutes pour rejoindre Hayden, à cause de feux rouges. Lorsque Hayden me voit arriver, il commence à se lever pour partir. Mais il est hors de question de partir sans avoir mangé quelque chose avant. Je meurs de faim. Donc je commence à choisir parmi les différents burgers et menus mais bien évidemment, il faut que Hayden s’en mêle alors qu’il voulait partir il n’y a même pas cinq minutes. Alors que je me dispute à nouveau avec Hayden sur ce que l’on va manger, j’entends une voix que je pourrais reconnaître entre mille. Celle de mon meilleur ami. Cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu, probablement un an. Donc toute heureuse, je me tourne vers lui et lorsqu’il me voit, on se prend mutuellement dans les bras.