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Ce petit jeu les occupa deux journées entières. Gilles finit par comprendre que Macodou pouvait se vendre entièrement, en tant que Macodou, en homme, ou en tant que Codou, en femme. Il ne se faisait pas toujours payer, pas toujours la même somme, auprès des hommes, des femmes exceptionnellement, des jeunes, des vieux, répondant à toutes les demandes. Il gagnait sa vie, expliqua-t-il dans un sourire ou Gilles lu une si grande tristesse qu’il eut un mouvement de compassion en posant sa main sur le bras du jeune homme. Surpris par la douceur de la peau, car il s’attendait à une peau épaisse et rêche, il oublia de la retirer. Quand il s’en rendit compte, Macodou fixait cette main, le regard vide. Gilles était perdu, ne voulant pas vexer le garçon en la retirant, mais ne souhaitant pas que ce geste soit perçu comme une demande. Il finit par augmenter légèrement sa pression avant de la ramener à lui. Macodou sortit de sa torpeur avec un visage ravagé, l’effaçant soudain d’un sourire qui fit craquer Gilles.

Macodou se leva pour ramasser une feuille, sans avoir de geste impudique, laissant Gilles se questionner sur ce qui venait de se produire, ressentant un étrange sentiment en lui.

Leur relation semblait avoir changé. Chaque geste, chaque mot, chaque rire était vécu comme une marque d’honneur, de complicité, incapable qu’il était de mettre un autre mot dessus. L’incroyable se produisit le soir du troisième jour. Gilles s’apprêtait à se coucher, heureux de cette journée passée avec Macodou, quand on frappa à sa porte.

— Gilles, je suis désolé, mais je dois te demander un service.

— Entre, qu’est ce qui se passe, Macodou ?

— Tu sais que j’aime bien parler ! Au diner, j’ai trop discuté avec un ami. Et quand j’ai voulu partir, trop tard, plus de taxi.

— Et il n’y a pas de chambre pour le personnel ?

— Je t’ai dit, je ne fais pas vraiment partie du personnel…

— Tu veux dormir ici ?

— Tu es trop gentil. Je vais me mettre par terre, sur une couverture.

— Mais non !

— C’est comme ça qu’on fait chez nous.

Gilles ne pensait même pas aux conséquences, juste choqué à l’idée de voir son bel ange dormir comme un chien.

— Et chez nous, on dort dans un lit ! Tu as vu sa taille ?

— Tu es trop gentil…

— Arrête ! Moi, je me couchais. Viens !

— Je peux passer aux toilettes ?

— Bien sûr !

Aussitôt, il laissa tomber son slip par terre avant de se diriger vers la salle de bain. Gilles, par réflexe, ramassa la boule de tissu, encore tiède. Curieux de sa texture, il la défroissa pour voir un slip noir minuscule. Il n’avait jamais vu un tel objet et il l’imagina sur son ami. Que ce devait être beau ! Il l’approcha de son visage et fut saisi par son odeur. Il enfouit son nez dans ce parfum. C’est ainsi que Macodou le trouva.

— Tu aimes ? C’est un ami qui me l’a donné, un toubib que j’ai bien aimé et qui venait tous les ans.

— Gilles rougit dans la pénombre, ne sachant quoi répondre.

— Je vais me coucher, si ça ne te dérange pas.

Aussitôt, Macodou fit tomber son t-shirt. Gilles, une nouvelle fois, ramassa le tissu qui embaumait, le rendant fou, empêché qu’il était de plonger son nez devant. Il le déposa, puis vint s’allonger auprès de son ami, tendu par un désir incontrôlable.

— Tu sais, tu devrais dormir nu. Le corps doit être libre…

— Mais je…

— Vous n’avez pas de bonnes habitudes ! Laisse-toi faire.

Avant d’avoir pu répondre, Gilles se retrouva nu, dans la honte de son attente dressée, qui ne déclencha aucun commentaire. Macodou se rallongea à son côté, si près que sa chaleur irradiait Gilles, tandis que l’odeur de ce corps le pénétrait. Sa respiration s’accéléra.

— Je te sens tendu. Donne-moi ta main.

Aussitôt, la main de Gilles fut saisie et posée sur le ventre de Macodou. Ce contact était affolant, car la paume de la main reposait sur une moiteur douce. L’étreinte se relâcha. Gilles pouvait sentir la dureté des muscles sous la soie de la peau. Involontairement, il explora ce ventre, descendant vers le pubis. L’absence de poils ne lui permit pas de s’arrêter avant la verge dont il atteignit la base, butant sur sa raideur. Comprenant brusquement ce qu’il était en train de faire, il retira sa main, s’attirant un petit rire.

— Qu’est-ce qu’il y a ? Tu ne crains rien, ça ne mord pas !

Sa main fut reprise et posée sur le mât qui pointait vers le plafond, tandis que son pénis était saisi à son tour.

Son esprit rugissant de honte et de dégoût, un homme, un noir… alors que son corps ne demandait qu’à céder. Ce qu’il tenait était dur comme du bois, fin, très long et doux. L’exploration était si tentante. En bas, deux belles bourses, en haut, une extrémité sans peau. Il aurait voulu voir, avoir les yeux dessus… Jamais il n’aurait pensé tenir un tel membre. Il en avait regardé des centaines, sans imaginer cette sensation. Pris par ce geste, il ne perçut même pas le doux va-et-vient sur son membre.

La digue se rompit, il n’en pouvait plus. Il se jeta sur ce corps tant désiré, le couvrant de baisers et de caresses, n’en finissant pas avec ses jambes éternelles, remontant vers le ventre en évitant encore ce Graal qu’il n’osait toucher de la bouche. Sa main, précédant sa bouche, stoppa sur la poitrine. Il s’attendait à une poitrine plate, peut-être avec des pectoraux, mais pas ces petits seins ! Car il s’agissait bien de petits seins sous les tétons durcis. Une fois la surprise passée, il se concentra sur cette merveille. Il avait vu dans ses vidéos ces êtres à poitrine de femme et sexe d’homme. Il n’avait pas aimé. Chez Macodou, leur taille réduite les rendait si désirables qu’il les tétouilla, s’attirant des rires amusés.

Il devint fou devant ce corps offert. Il le parcourait de haut en bas, s’arrêtant sur la senteur des aisselles, la poitrine, le ventre, contournait le pubis pour embrasser les jambes dans de longues caresses, remontait par les bras, n’osant pas écraser ses lèvres sur cette bouche dont il avait rêvé toute la journée ou avaler ce sexe, comme il avait vu faire.

Macodou se laissait explorer, lui prodiguant une petite caresse quand son partenaire s’immobilisait, se demandant vers où il allait repartir.

Quelle vie ! Quel plaisir ! Il débordait de joie, de bonheur, de liberté. Macodou se laissa retourner sur le ventre pour offrir ses fesses si petites et si belles dans leur cambrure. La respiration de Gilles s’accéléra : il allait exploser sans plaisir. Macodou se releva pour le plaquer sur le lit, chevauchant de ses jambes les bras du blanc, écrasant la poitrine de ses fesses. Il caressa doucement la tête de Gilles, accompagnant de mots doux et calmes. Gilles reprit ses esprits, les mains caressant les mollets de Macodou qui desserra lentement son étreinte, fit glisser son pubis vers celui de Gilles et, le maintenant toujours, posa ses lèvres sur celles de son amant.

Une nouvelle vague déferla sur Gilles, mais la prise ferme le retint, tout en l’excitant. Il se relâcha et accepta l’exploration buccale, puis se concentrant sur cet échange, attrapa la tête de Macodou pour la presser contre la sienne. Essoufflés, ils finirent par s’écarter. Tandis que Gilles récupérait, le jeune expert fit une tête à queue rapide qui les mit tête-bêche. Gilles fut surpris de la douce étreinte sur sa turgescence, avant de réaliser ce que Macodou faisait. Il avait vu des images, sans imaginer la force du plaisir délivré. Il se laissa aller dans un abandon total, flottant sur des vagues de plaisir. Un mouvement lui fit réaliser la proximité du sexe dressé de Macodou, il approcha sa bouche et, sans réfléchir, avala cette douceur. Tout prendre en bouche, jusqu’à s’en étrangler. Il comprit d’instinct, par ce qu’il ressentait, que seules les lèvres devaient caresser. Il aimait. Sa main vint flatter la peau douce des bourses. Il joua à faire rouler doucement les belles boules. Il se laissait aller dans ce partage que son compagnon semblait apprécier. Son autre main explorait les petites rondeurs arrière de Macodou.

Il avait oublié où il était, qui il était, ce qu’il faisait, absorbé par cette avalanche de sensations inconnues quand Macodou se détacha, le ramenant à la réalité dans une plainte qu’il ne put retenir, étouffée immédiatement par des lèvres pulpeuses et une langue investigatrice. Puis il sentit le froid de l’abandon, se trouvant seul étendu sur lit. Il regardait son compagnon s’éloigner sans comprendre, reprenant ses esprits. C’était déjà fini ? Il ne s’était rien passé. Il était gonflé, prêt à exploser… Son absence s’éternisait depuis au moins dix secondes. Il farfouillait dans son sac et revint poser un baiser pour se faire pardonner, avant de se remettre à califourchon sur Gilles, lui présentant ses merveilleuses petites fesses. Il ne les avait jamais aperçues sous l’immense t-shirt et lui en voulait de lui avoir dissimulé. Comment pouvait-on avoir un si joli petit cul ? Focalisé sur cette anatomie, il se rendit alors seulement compte que Macodou habillait son sexe. C’était la première fois qu’il mettait un préservatif et les mains agiles ravivaient son ardeur.

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