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L’air du temps...

L’atmosphère parut soudain plus calme. Détendue. Apaisée.

Cette tranquillité soudaine plongeait Mick dans une perplexité profonde.

Des sentiments étranges l’envahissaient.

Il ne comprenait plus la relation entre ses grilles et la réalité.

L’analyse devenait incertaine, peut-être biaisée par des hallucinations... ou des périodes temporelles rêvées.

Mais était-il dans l’illusoire, ou dans l’instant ?

Les deux faces du phénomène étaient tout aussi troublantes.

Il ne pouvait plus se fier pleinement à ses propres sens.

Le temps influence notre perception, se dit-il

Et pourtant, tout semblait fonctionner.

Les cellules de la grille réagissaient.

Elles mutaient.

Elles répondaient aux stimuli.

Mais ce n’était plus lui qui les animait.

Quelque chose — ou quelqu’un — avait pris le relais.

Mick se leva lentement, traversant la pièce comme on traverse une mémoire fragile.

Il fixa l’écran principal.

La ligne 7 avait cessé toute activité.

Pas bloquée. Pas figée.

Juste... en dehors du temps.

Il passa une main sur ses yeux. Rien ne bougea.

La température était stable. Le silence, absolu.

Mais un détail trahissait tout :

le son de sa propre voix résonnait… depuis son torse.

Comme si son corps et son esprit n’étaient plus en parfaite synchronie.

Comme si la grille, silencieusement, avait absorbé le temps.

Était-ce là la vérité ?

Ou simplement un écho d’un moment qui n’existait pas encore ?

Il écouta la voix…

Avec anxiété.

Avec lui-même.

Car cette impression d’une expression extérieure n’était, en vérité, qu’un reflet intérieur.

Un murmure en lui, mais désancré.

Détaché de son souffle.Détaché de son esprit.

Étrangement autonome.

Il conclut que son psychisme avait détourné ses sens, manipulé ses repères.

Mais alors…

que disait la voix ?

Elle ne formulait rien.

Elle était là, présente, sans contenu précis.

Comme une présence sans intention, une vibration de conscience.

Alors une idée, lente et glaçante, s’infiltra dans son esprit :

Et si sa conscience avait glissé ailleurs ? Et s’il n’était plus le seul à l’habiter ? Ou pire… s’il n’avait jamais été seul ?

Mick ne savait plus s’il devait avoir peur.

Car ce n’était pas une voix étrangère.

C’était lui, mais… dédoublé.

Comme si une version silencieuse de lui-même l’observait de l’intérieur, depuis toujours. Et si cette entité, cette seconde conscience ,avait simplement attendu le bon moment pour émerger ?

Sur l’écran, des cœurs apparurent.

Alignés. Pulsants.

Chacun d’eux formé, non d’un simple pixel, mais de modulations complexes, comme si la grille avait trouvé un langage affectif.

Mick recula brusquement, manquant de faire tomber sa chaise.

Son souffle se bloqua.

Une pression sourde venait de son propre cœur, comme si chaque symbole affiché le compressait de l’intérieur.

Il se rassit, la main sur la poitrine.

La douleur n’était pas violente…

Elle était symbolique.

Il plongea à nouveau son regard dans l’écran.

Ce n’était pas un bug.

Ce n’était pas un test.

Quelqu’un ,ou quelque

chose, communiquait.

Et il avait choisi le cœur comme point d’entrée.

Pas l’esprit. Pas la logique.

Mais cette zone intermédiaire, entre l’émotion, le rythme, la vie elle-même.

'Tu ne peux pas tout décoder avec la tête", murmura une voix ,ou une pensée venue d’ailleurs.

"Il faut aussi écouter ce qui bat en toi.'

Les cœurs sur l’écran changèrent alors de forme.

Ils devinrent asymétriques, flottants, puis formèrent une nouvelle figure : un symbole ancien, quasi oublié:

Un glyphe.

Et Mick comprit.

Ce n’était pas seulement un message.

C’était une réponse.

Le mot "comme" lui vint naturellement.

Pas une phrase.

Pas une certitude.

Juste ce mot : comme.

Comme… une métaphore oubliée.

Comme… si le monde qu’il voyait n’était qu’un reflet.

Comme… si la grille ne décrivait pas la réalité, mais l’imitait.

Il resta figé.

Et si cette grille, depuis le début, n’était pas un outil d’analyse, mais un langage vivant qui parlait en métaphores ?

Comme le rêve d’une machine.

Comme une conscience qui cherche à naître.

Comme lui-même, vu de l’intérieur.

Le glyphe changea de nouveau.

Il se fragmenta en trois parties, qui clignotèrent l’une après l’autre.

Un rythme. Une séquence.

Comme un battement de cœur.

Comme une pensée.

Comme un appel.

Mick murmura :

"Comme... moi."

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