Chapitre 07

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LELIA

Je m'assois dans le lit en sursaut lorsque l'alarme de mon réveil retentit dans la pièce. Cinq heures quarante-cinq, c'est dur d'émerger de mon lit douillet et je m'excuse intérieurement auprès de Matt d'avoir refusé son envie câline hier soir. J'étais complètement éreintée que j'ai préféré me coucher tôt afin d'être en forme pour la journée d'aujourd'hui. Journée de reprise pour moi.

Je balance la couette sur le côté à moitié sur mon homme encore endormit et me lève entièrement nue. Je monte à l'intérieur de la douche et sens couler l'eau chaude le long de mon dos. Je me sens tendue à l'extrême, la boule au ventre. Je me savonne de partout puis me rince.

Après m'être séchée, j'enfile mon débardeur à fines bretelles, mon jeans skinny et mon pull violet. J'ébouriffe mes cheveux bruns avec de la mousse spéciale boucles puis effectue une banane pour ne pas être gênée par les mèches de devant. J'ai clairement la flemme de me maquiller alors je me dirige dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner. Je ressens un doux frisson au contact de la main de Matt posée sur ma hanche et ses lèvres qui se glissent à l'intérieur de mon cou.

  • Tu es bien réveillée tôt ? Me murmure t-il de sa voix rauque encore endormie. Je t'ai entendu te lever.

  • Je... Je ne voulais pas te réveiller ! Murmurai-je fébrile. Je suis stréssée mon petit homme ! J'appréhende trop la journée qui arrive ! Et si ma collègue se comportait mal ? Je ne peux pas laisser passer ça au détriment des résidents !

  • (Il m'embrasse affectueusement le front d'un baiser appuyé) Je te le redis, écoute ton coeur ! Uniquement ton coeur. Me répond Matt en me fixant avec ses magnifiques yeux verts. Il ne faut surtout pas que cela te rende malade bébé ! Et parles en, franchement ça ne pourra que te faire du bien !

Nous nous installons à table avec notre tasse de café et de thé ainsi que nos tartines à la confiture. Je m'efforce à avaler quelques bouchées mais cela ne me fait pas envie que tout part à la poubelle, je termine seulement mon thé sous le regard inquiet de mon mari.

Sur la route je ne me montre pas patiente du tout. Les gens ne sont pas attentifs et font que des conneries. Sans oublier les piétons qui traversent quand ça leur chante. Je me gare sur le parking et descends de ma voiture . Je me dirige ensuite vers la porte d'entrée du personnel afin d'accéder aux vestiaires.

  • Salut les filles ! M'exclamai-je en entrant à l'intérieur de celui-ci.

Mes collègues me répondent en choeur et j'ouvre la porte de mon casier gris pour extraire ma tunique de son sachet plastique puis mon pantalon blanc. J'enfile le tout rapidement avec un débardeur blanc en dessous car il faut reconnaître que les blouses des soignants sont bien transparentes. Je me motive pour prendre les escaliers pour continuer d'entretenir ma silhouette et éventuellement perdre les quelques grammes accumulés lors de notre voyage de noces.

Je salue le reste du personnel présent dans la salle à manger de l'EHPAD aux couleurs orangées pour pouvoir m'insérer entre eux pour participer à la relève habituelle qui a lieu tous les matins.

  • Madame BALTAZAR a été particulièrement agitée cette nuit ! Commence la collègue de la nuit. Je pense qu'il faudrait revoir les doses de son traitement pour l'angoisse afin d'améliorer la qualité de son sommeil... Elle se montre agressive et très vulgaire.

  • Ouais ! Va pas falloir qu'elle nous fasse chier ! Je vais vite lui faire fermer sa gueule ! Rétorque Chantal, la fameuse collègue dont j'ai parlé à Matt.

Je lui lance un regard en biais tout en regardant autour de moi mais aucun collègue ne semble vouloir relever sa réflexion.

On nous a toujours formé sur la bienveillance et il se trouve que c'est tout le contraire qu'elle exprime.

J'observe le médecin écrire un résumé de ce que lui disent mes collègues et répond à chacune d'entre elles. Nous animons un véritable échange. Une demi-heure après, les veilleuses de nuit nous quittent pour nous céder leur place.

Chantal et moi entrons dans la première chambre afin de venir dire bonjour à Monsieur TOULOUSE et lui faire sa toilette quotidienne. Une odeur prononcée de selles me monte aux narines, je refoule quelques hauts le coeur pour faire face à la situation.

  • Bonjour Monsieur TOULOUSE ! Comment allez vous ce matin ? Demandai-je en entrant la première.

  • Bonjour ma petite Lélia ! Tout patraque... je me sens tout souillé... j'ai la diahrée depuis hier soir... En tout cas je suis content de te voir mon petit ! Ton mariage et ton voyage s'est bien passé ?

  • Ne vous inquiétez pas Henri, nous allons faire le nécéssaire pour que vous soyez tout propre ! Dis-je en parlant bien fort pour qu'il m'entende, ayant des problèmes d'audition. Oui super, j'y serai bien restée, il faisait bon !

  • Oh putain ! Il a chié partout c'est pas possible ! Ce n'est même pas une protection qu'il faut lui mettre mais quinze ! Râle Chantal. Cela Shlingue ici ! Bordel de merde ! Faut aérer on va s'asphyxier !

  • Je suis désolée murmurai-je en posant ma main sur celle de Monsieur TOULOUSE qui me regarde avec ses beaux yeux bleus. (Je tire Chantal par le bras pour l'isoler vers la porte de la chambre et chuchote le plus bas possible) Ecoute Chantal, Tu ne peux pas parler comme ça devant lui ! Cela ne se fait pas ! C'est impoli et on doit être à son écoute et bienveillantes envers lui ! Ce sont les premiers visages qu'il voit de bon matin, apportons lui un peu de soleil !

  • Cela n'empêche pas que ça pue et que c'est à dégueuler ! Hurle t-elle en affichant du dégoût.

  • Est-ce que tu peux m'aider à le tourner pour lui nettoyer le siège ? Demandai-je en faisant pivoter le papi sur le côté.

  • Ah mais c'est bon ! Tu fais comme ça ! Il n'est pas en sucre non plus ! Grogne t-elle en le faisant tourner d'un coup sur le côté. Putain y'en a partout ! Tu pouvais pas appeler des soignantes pour qu'elles viennent te torcher ?! C'est dégueulasse !!!!!

Je tourne la tête honteuse et énervée en ma saisissant d'un gant de toilette que je trempe dans une bassine d'eau que j'applique ensuite sur son sexe puis pour terminer sur ses fesses pendant que ma collègue l'empoigne fermement. J'ai de la peine pour ce pauvre monsieur qui est adorable comme toujours.

Une dizaine de minutes après, nous avons terminé le change, Chantal s'empare du matériel pour ressortir de la chambre. Je me penche sur le vieillard et murmure tout bas.

  • Je m'excuse de la manière dont elle vous a traitée... Cela ne me plaît pas du tout, je ne sais plus quoi faire devant son attitude ! Vous ne méritez pas ça !

  • Ne t'inquiètes pas ma petite Lélia, heureusement que tu es là toi ! Je pense qu'elle a un sérieux problème avec elle même et en plus de ça elle sent l'alcool à quinze kilomètres ! Me répond Henri. Merci grâce à toi, je me sens propre !

  • BON TU TE BOUGE LE CUL ! ON VA PAS Y PASSER LA JOURNEE ! Crie Chantal en me fusillant du regard.

  • OUI ! ( Je baisse le ton pour murmurer un '' putain ") Je vais faire quelque chose Henri, ce n'est plus possible, on ne peut pas vous laisser entre les mains d'une personne aussi .... (LELIA TU RAMENES TON PUTAIN DE CUL !!!!) OUI !!! C'EST BON J'ARRIVE ! Rétorquai-je sèchement. Bonne journée Monsieur Toulouse ! Je repasse dans une heure pour vous lever pour le petit déjeuner !

Nous sortons toutes les deux de la chambre, je munis mes yeux de mitraillettes afin de la fusiller du regard avec insistance. Je balance mes gants à la poubelle afin d'en prendre de nouveau pour entrer dans la chambre suivante. Je constate que Chantal n'en fait pas autant.

  • Euh Chantal, j'espère que tu n'as pas l'intention d'utiliser les mêmes que ceux de la chambre précédente ?! M'exclamai-je horrifiée.

  • Bien sûre que si ! Qu'est-ce que ça peut bien te foutre ?! Rétorque t-elle d'un ton cinglant qui me laisse sans voix. De la merde c'est de la merde après tout ! Pourquoi changer de gant !?

Chantal entre alors sans signaler sa présence auprès de la résidente suivante. N'ayant toujours pas changé ses gants, je l'observe tituber jusqu'au lit de la mamie. Ses gestes sont saccadés et non coordonnés, fort heureusement que ce n'est pas elle qui effectue les actes invasifs ni la préparation des médicaments. Attentivement je suis des yeux tous ses gestes et gobe chacune de ses paroles afin de pouvoir les ressortir le moment venu ! Je constate que ses paroles sont incohérentes et qu'elle présente de gros troubles de mémoire me demandant trois fois la même chose en l'espace d'un quart d'heure seulement !

Je me plonge dans une analyse du personnage qui est tout de même bien atteint. Je me sens si seule face à cette situation que je viens même à douter de si c'est moi qui débloque puisque personne ne parle de l'attitude de Chantal. Je n'aime pas me mêler des affaires des autres, ni même de balancer mes collègues à la hierarchie mais là je sais au plus profond que moi qu'il le faut ! Je ne sais pas quand est-ce que je vais oser en parler mais je sais que je vais le faire. Je dois juste rassembler le courage que j'ai en moi pour affronter la situation. Elle serait encore dans le ménage et ferait son travail, cela ne me regarderait pas mais lorsque cela met en danger la vie des résidents et leur intégrité, je ne peux pas laisser passer ça. Et quand j'y pense je préfèrerai être virée parce que j'ai balancé ma collègue plutôt que d'être virée parce que je n'ai rien dis ! Car après tout, son binôme c'est moi.

Quelle horreur d'être confrontée à une telle situation à mon âge mais je n'ai pas d'autres choix que d'agir si je veux préserver les personnes âgées et moi même.

A la pause de midi, je mange hâtivement et lorsque ma cadre passe à proximité de ma table, je me permets de l'intercepter d'un signe de la main.

  • Alice ! Est-ce que je pourrai avoir un rendez-vous assez rapidement avec vous ? Lui demandai-je poliment. Je dois vous parler de quelque chose qui me tracasse.

  • Bonjour Lélia ! Evidemment, je peux te recevoir cet après-midi à quatorze heures si ça te conviens ?! Quel serait le sujet ?

  • Oui Bonjour excusez-moi je suis tellement tracassée que j'en oublie la politesse ! Oui ce serait parfait merci beaucoup ! Au sujet de Chantal... Mon binôme ... Bafouillai-je inquiète.

Elle acquiesce avant de se diriger vers sa table plateau en main. Je me mords la lèvre en fermant les yeux tout en inspirant profondément. La bombe est lâchée ça y'est et je ne peux plus faire retour en arrière. Je vais devoir assumer mes dires.

Après mon déjeuner, je sors prendre l'air dans la cour, je sors mon téléphone pour envoyer un SMS à mon mari afin de me rassurer moi même vis à vis de mes intentions.

'' Coucou chéri, j'ai rendez-vous avec ma cadre d'ici une heure. "

'' Super princesse, tu vas être fixée et tu as fais ce qu'il y avait de mieux à faire, sincèrement. "

" J'ai peur d'avoir fais une bêtise là ... Je vais quand même balancer ma collègue, Matt. ''

'' Et ?! Dis-toi que c'est pour tes patients que tu le fais ! Et de ne rien dire ça ne le fait pas non plus, je serai avec toi par la pensée et tu me raconteras ce soir ! "

" Oui promis tu sauras tout, je vais devoir y aller, je t'aime si fort. "

" Moi aussi je t'aime, courage chérie je suis avec toi ! "

Je soupire en enfouissant mon téléphone au fond de ma poche avant de retourner aux vestiaires pour enfiler ma tunique. Mais dans quelle galère je me suis mis ?! Franchement ! J'ai la boule au ventre et je ne brille pas. J'espère ne pas me mettre mes collègues à dos déjà qu'en temps normal ça se tire très facilement dans les pattes; Alors là...

Lorsque je remonte dans la salle à manger, Alice ma cadre de santé m'attend devant la porte de son bureau, elle m'affiche son sourire habituel tout en me faisant signe d'entrer. Cela ne me met pas du tout à l'aise de savoir que celui-ci se trouve pas si loin de nos collègues, il ne va pas falloir parler trop fort mais suffisamment pour qu'elle comprenne ma venue. D'ailleurs je ne sais même pas si je vais être capable de décrocher un mot.

Après y être invitée, je prends place dans le fauteuil rouge situé en face de son bureau. Je lance un sourire crispé à Alice qui attend patiemment que je débute la conversation.

  • Je suis très embêtée Alice, vous savez que j'ai toujours été une femme discrète et sans problème ? J'aimerai que cela continue et je ne suis pas fière de balancer les actes de ma collègue mais à mes yeux, elle fait des choses qui ne se font pas et mettent les résidents en danger... Cela ne contribue pas à leur bien-être. Je préfère que vous soyez au courant cela fait un moment que je suis tracassée par tout ça et que je le garde au fond de moi... commençai-je avec crainte.

L'automatisme qu'elle a de sortir feuilles, crayons pour noter mes dires me rend nerveuse.

  • Surtout que ce sont des choses que je lui dis depuis plusieurs mois et cela me questionne car ça n'a pas l'air d'entrer dans sa tête et parfois elle m'envoie méchamment bouler, c'est difficile à gérer comme situation et vraiment ça me mets mal à l'aise continuai-je.

  • N'aies pas peur d'en parler Lélia, tu sais, je suis là pour arranger les choses, régler les différents entre les employés ! Je sais que ce n'est pas ton genre de taper sur le dos des collègues et ce n'est pas comme ça que je le vois ! Je sais que si tu viens dans mon bureau c'est qu'à tes yeux c'est grave comme situation ! Et moi je suis là pour que ça s'améliore et dans les cas extrêmes pour prendre des mesures radicales. Je t'écoute, dis moi ce qui ne va pas ! Déclare Alice en réhaussant ses lunettes rondes.

  • Alors pour commencer ... Elle a un vocabulaire pas du tout adapté pour parler à ce genre de public ! Alors moi je suis peut-être trop dans l'extrême, ça me fais peut-être perdre du temps d'être bienveillante, je ne suis pas parfaite non plus mais je cite ! Ce matin, elle a dit devant un résident qui était souillé qu'il puait la merde, que c'est une infection ! A dégueuler ! Ou bien l'autre jour elle s'est énervée et a insulté une résidente de casse couilles ! Ou bien ... Ils vont pas nous faire chier ! Et j'en passe, c'est que des choses comme ça ! Expliquai-je. Cela me contrarie car ces personnes ont le droit d'être traitées comme un être à part entière !Pas comme un chien ! Encore, ce serait que ça ! Je trouve qu'elle a des pertes de mémoire et des moments où elle est déconnectée, il faut lui répéter plusieurs fois les choses et même pas cinq minutes après, elle redemande ! Il y a quand même un soucis quelque part ! Je trouve ça très bizarre ! Et elle part dans tous les sens dans ses discussions, elle est complètement perchée ! Combien de fois les résidents ou leur famille me regardent en biais ayant l'air de dire c'est qui cette folle ? Hygiène et sécurité elle n'y est pas du tout non plus ! Elle ne met pas les barreaux au lit pour les résidents qui en ont besoin ! Elle les laisse dans leurs excréments ! Lorsque l'on effectue un change, elle se permet de critiquer le physique de la personne âgée ! Vous êtes trop grosse ! Toi t'es toute fripée ! Qu'il est moche celui-là ! Parce que oui elle se permet de les tutoyer ! Des fois elle fait les toilettes en téléphonant à ses proches ! Enumérai-je. Elle en a même pris certains en photos et se fout de leur gueule en en faisant des montages ! A chaque chambre, elle ne change pas ses gants, ni ne se lave les mains ! Et, je n'ai pas tellement de preuves mais je suis certaine qu'elle boit ! Je sais que c'est grave d'avancer ça comme ça sans en être sûre mais j'ai bien l'impression que je ne suis pas à côté de la plaque ! Lorsqu'elle nous parle elle sent l'alcool, elle titube, genre ce matin elle ne tenait pas en équilibre sur ses jambes ! J'ai cru qu'elle allait se ramasser ! Et des fois je la suis le soir, sa voitutre zig zag sur la chaussée ! Donc ça fait un peu beaucoup ! Sans oublier cette bouteille qu'elle trimballe avec elle !

  • Hé bien, tu fais bien de me dire les choses ! Rétorque Alice en mordant son crayon. Nous avons là des faits très graves qui mettent en danger nos résidents... Tout ce que tu m'as dis et ce que j'ai noté va remonter à la direction afin de mettre en place les meilleures solutions ! Tu peux souffler Lélia, tu as fais ton devoir et on ne peut pas t'enlever ton honnêteté ! Il n'est jamais évident de parler de ses collègues mais quand c'est nécéssaire et que la sécurité de personnes est en jeu, on ne peut pas fermer les yeux !

  • Je ne veux pas d'embrouille avec Chantal ... On ne peut pas lui enlever le fait que ce soit quelqu'un de sympa ... Bafouillai-je embêtée de l'ampleur que c'est en train de prendre.

  • Lélia on ne peut pas laisser passer ça ! Sous prétexte qu'elle est gentille ou que je ne sais pas trop quoi ! J'apprécie ta discrétion et le fait que tu ne la juges pas mais là c'est trop grave ! Imagine il se passe quelque chose et qu'une famille se retourne contre nous tous ? Non non, ça ira à la hiérarchie ! S'exclame Alice. Je suis clairement choquée par ce que tu me dis là ! Et détends-toi, elle ne saura pas d'où ça vient ! Je passerai la surveiller dans le service les prochains jours afin d'étudier son comportement !

  • Hum d'accord ... Ce n'est pas facile franchement et je ne suis pas fière de vous avoir rapporté ça !

  • Tu devrais l'être, grâce à toi et ta bienveillance, nos résidents ne risquent plus rien ! Renchérit elle. C'est tout à ton honneur même ! J'admire ton courage pour être venue m'en parler, maintenant je vais te libérer ! Tu as terminé ta journée, vas te reposer, profite de ton après-midi et je te tiens au courant de la suite !

Je me lève et me laisse guider vers la porte du bureau, j'ai comme l'impression de porter l'étiquette '' BALANCE " sur le front ! Je remercie ma cadre et une demi-heure après je prends congé.

Assise dans la voiture, je regarde mon téléphone et constate que Matt est allé chez Rafaël et Océane. Je m'y rends aussitôt. Sur place, je fais la bise à chacun d'eux suivie d'une accolade fraternelle.

Matt m'enroule le cou avec son coude et m'attire contre son torse avec un gros baiser sur le front.

  • Tu vas bien chérie ? Me demande t-il sous mon air penaud que j'affiche depuis que j'ai quitté le boulot.

Ridiculement, je fonds en larmes contre ses pectoraux, ses bras costauds m'enlacent fermement.

  • Bébé ? Qu'est-ce qu'il y a ? Finit par lâcher Matt en sentant mon mal-être.

  • Il y a que j'ai mis ma collègue dans le caca ! Et que probablement elle va se faire virer suite à la discussion que j'ai pu avoir avec ma chef ! Sanglotai-je bruyamment. Cette histoire va finir dans le bureau de la direction ! Tu te rends compte Matt, quelqu'un va perdre son travail à cause de moi !

  • Je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis chérie ! Argumente Matt.

  • Moi non plus ! Renchérit Océane en balayant ses cheveux bruns sur son épaule. Tu as fais ce qu'il fallait tout simplement !

  • Vous ne pouviez pas laisser des personnes vulnérables en compagnie d'une personne qui ne se rend pas compte de ce qu'elle fait continue Rafaël. Alors s'il te plait ne culpabilise pas et laisse faire la direction maintenant !

  • Aller aller ! Tu vas bien craquer pour un crumble aux pommes ! Me murmure Océane en me tendant une part posée soigneusement dans le grand plat décoré de cerises. Elle est méritée celle-ci Lélia !

Je souris alors que mes lèvres tremblent encore, avec ma manche j'essuye mes yeux larmoyants et finis par me servir une part de ce gâteau que j'aime tant. On dirait qu'elle l'a fait spécialement pour me consoler !

Nous restons jusqu'à dix-huit heures chez nos frangins après un bon moment à rire sur des tonnes de sujets qu'ils ont trouvé pour me distraire, à jouer aux jeux de société et à manger gâteaux et bonbons.

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