Araignées
Demain passe par la nuit.
La journée, par l'après-midi.
Tout décède autour de moi quand j'écris, quand je vais demander à Dieu ce que je suis.
Je fréquente les déserts de pages blanches,
les syllabes lumineuses,
volumes d'encre,
endroits sombres, reculés de la lumière.
Ce que j'écris,
ne se comprend que dans la nuit,
dans le vide éternel,
insondable et incompréhensible de grandeurs inconnues.
Le chemin?
Il s'est égaré en moi.
L'exil?
Il a fleuri en moi.
Durant des jours et des jours, j’ai compté l’existence en « encore », en « toujours », en « jamais ».
Ma chambre a une vue impeccable sur le néant, l'imagination et la mélancolie.
Je n'ai que le temps d'une vie pour apprécier ce qui se passe par moi quand j'écris.
Je traverse les rues de la ville,
le cœur ayant pris la mer,
regardant droit dans ma solitude.
Ne regrettant pas d'avoir choisi de vivre enseveli dans la vie.
Ce que je vois,
sans poids,
ni limites,
me déchire et m'unit à travers les morceaux.
Cela me rend incompréhensible aux hommes et quand j'ouvre la bouche,
ce sont des araignées silencieuses qui en sortent,
peuplant les recoins de l’univers.
Mes yeux ouverts, béants,
contemplent la danse de la matière,
de l'espace, du temps et de la réalité.
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