Spleen ou Après-midi
La mer était plus proche que jamais, au bord de ma feuille.
Fixée à la table. Elle me regardait.
Le soleil luisant, dégouttait de fièvre, exsudant son insouciance de d'habitude.
Mes instincts gigotaient, transpiraient d'incertitudes, récalcitrants à ne pas rester sur place.
Et, moi, accroché, j'ai ressenti quelque chose dans la bouche, que je n'ai pu écrire.
J'en avais marre de sortir de ma chambre, la vie me dégoûtait.
Il manquait du drame, des éruptions volcaniques, il manquait des invasions de zombies.
Il manquait que Dieu arrive enfin et se prononce, il me manquait des gens comme moi.
Il manquait des tsunamis, du brasier, des portes vers des dimensions inconnues.
Il manquait le far-WEST, des super-héros, de vrais problèmes.
Il manquait du lovecraftien, du beylisme, du kafkaïen, du polar, du roman noir.
Il manquait de la passion, du récit actif.
La vie ne me secouait plus, elle ne me déroutait plus.
Elle avait l'air d'un après-midi long et inefficace.
Hors de ma chambre, dehors, dans le temps, tout circulait et tout grésillait.
Le travail était fait, les cravates serrées, les faux amis embrassés.
Assis, je fermais le poing et j'imaginais une vie sans tout ça.
Je détestais les hommes, les femmes et toute leur inutilité devant le fait de ne pouvoir soigner ma plaie.
Mon nihilisme.
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