Le mystère du 14 février

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Je n’ai jamais reçu de fleur à la Saint-Valentin.
Ni cette année-là, ni avant.
Malgré tout, quelque chose m’avait marquée.

Nous étions arrivés au collège à 7h30.
C’était un vendredi, j’en suis certaine.
Nous avions commencé la journée avec un cours de sport.

Dans les vestiaires, toutes les filles s’étaient fait belles, et il y avait tellement de parfum qu’on peinait à respirer.
Elles s’étaient faites coquettes, avec leurs plus belles robes et un maquillage raffiné.
Certaines avaient même demandé à leurs amies de leur faire des bisous de rouge à lèvres sur la main, le bras, le cou ou encore l’épaule.

Pendant presque une demi-heure, je les avais regardées se faire belles — certaines pour le plaisir, d’autres pour leur petit ami — en me demandant si j’aurais dû faire un autre choix vestimentaire que mon débardeur noir, mes Doc Martens et mon cargo gris...

Nous étions sorties de la pièce avant l’asphyxie et avions traversé le stade avec Siyana.
Au fond de moi, j’espérais qu’un garçon viendrait me dire que je prenais son cœur...

Nous avions traversé la cour des 4e/3e, ensoleillée, et nous transpirions déjà.
Le hall était bondé, et je me demandais pourquoi.
Je m’étais alors approchée et j’avais découvert un stand de vente de roses, où tous se pressaient pour choisir la plus belle et la plus fraîche, payer rapidement, puis courir l’offrir à l’élu de leur cœur.

Je voyais certaines filles se plaindre de ne pas avoir une rose assez rouge, et je me retenais de leur dire qu’elles avaient de la chance que quelqu’un ait pensé à elles...

Nous avions ensuite eu permanence.
Presque toutes les filles avaient une jolie rose posée devant elles, sur leur table.
J’avais sorti un livre, mais quand je m’apprêtais à l’ouvrir, j’avais vu une fille de ma classe que je n’appréciais pas beaucoup se mettre à pleurer.

Je l’avais interpellée :
— Hey, Cléo, qu’est-ce qu’il y a ?

Elle s’était tournée vers moi, ses boucles noires humides collées à ses joues.
— Rien…

Je m’étais alors tournée vers son petit ami, à l’autre bout de la permanence, et je lui avais montré Cléo du doigt.
Ils s’étaient disputés, mais quand il lui fit un câlin, tous ses chagrins semblèrent s’envoler.

La sonnerie retentit alors que j’arrivais à la fin de mon chapitre.

En vie de classe, nous avions parlé de… je ne sais même plus quoi.
La vie de classe était une demi-heure que j’appréciais beaucoup l’an dernier.
À côté de moi, il y avait Siyana ; nous étions au premier rang.
Derrière nous se trouvaient Corentin et Hugo, dans cet ordre-là, de droite à gauche.

Mais c’est dans le cours juste après qu’un phénomène étrange s’était produit.

Nous étions en mathématiques.
C’est ma matière préférée : je comprends très vite les notions de cette branche des sciences — je ne saurais expliquer pourquoi.
J’avais alors pris l’habitude de lire pendant que le professeur répétait encore et encore aux autres comment calculer ceci ou démontrer cela.

Je m’étais plongée dans mon roman et n’entendais plus que l’écho de la voix du prof.
Je ne voyais plus ce qui se passait autour de moi, tant j’étais happée par mon histoire.

Kassandre, ma voisine, m’interpella : nous allions devoir faire un exercice.
J’avais mis mon marque-page, fermé mon livre et l’avais posé au coin de la table.
Je mourais de chaud...

J’avais pris un stylo et m’étais penchée sur mon cahier.
Et là, j’y avais trouvé un petit origami en forme de fleur.
Extrêmement bien exécuté. Il était magnifique.
Je me demandais à qui il pouvait bien appartenir.

— Kassandre, c’est à toi ?
— Non.
— Tu sais à qui c’est ?
— Non, je ne sais pas, désolée.

Je lui avais alors expliqué ce qu’il s’était passé :
« J’ouvre mon livre : pas de fleur. Je le referme : et là, une fleur apparaît. »

— Tu n’as pas vu qui a mis ça là ?
— Non, pas du tout.

J’avais du mal à y croire…

Je m’étais alors tournée derrière :
— Marie, c’est à toi ?
— Non.
— Jérémy ?
— Non plus.
— Ezio ?
— Non, désolé.

J’avais ainsi demandé à tous les gens autour de moi. Personne ne savait d’où ça venait... Je me posais vraiment des questions.

Au final, je ne sus jamais comment, ni pourquoi cette fleur était arrivée là.
Et je n’ai toujours pas élucidé le mystère de la fleur en papier.

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