Claire et David

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— Bonjour ma chérie !

David était d’excellente humeur ce matin. Il entra joyeusement dans la cuisine et prit sa femme dans ses bras, puis il se tourna vers la table d’un air ravi.

— Mais tu m’as préparé un vrai festin de roi !

Claire lui sourit, il était en pleine forme aujourd’hui. Dans la compagnie qui l’avait employé, on lui avait fait clairement comprendre qu’il allait sûrement avoir une promotion, le tout restant maintenant de la rendre officiel. Elle était pleinement convaincue que son mari serait à la hauteur. Tout aurait pu changer avec ce nouveau poste, et le temps au-dehors était comme l’humeur de Claire : aucun nuage à l’horizon.

— Il faut bien commencer la journée, allez mange. David dévora son petit déjeuner sous l’œil amusé de Claire qui s’était installé en face de lui.

— Calme-toi, tu vas t’étouffer.

— Me calmer ? Mais tu te rends compte ? Le poste est pour moi ! J’ai encore du mal à y croire !

— À condition que je n’ai pas à t’emmener aux urgences ce matin, parce que tu auras avalé ton petit déjeuner de travers !

David rit de bon cœur à la plaisanterie de sa femme. Il rejoignit Claire assise à l’autre bout de la table, la prenant par les mains pour la faire lever à son tour et passa ses bras autour de sa taille.

— Et bientôt, lui dit-il tendrement, on pourra partir pour la lune de miel qu’on a toujours rêvé. Toi, moi, le soleil, la plage de sable fin…

— … Et ensuite ?

— Ensuite… Il l’embrassa longuement.

— Je dois y aller maintenant ou je vais être en retard. On continuera cette discussion plus tard, ajouta-t-il d’un ton malicieux.

— Et tu m’expliqueras l’ « ensuite » ?

— Tout ce que tu voudras. À ce soir ma chérie.

Dans son excitation, il oublia son attaché-case.

— David, tu n’oublies pas quelque chose ?

Il se tourna vers Claire qui lui agitait sa petite mallette noire en souriant.

— Qu’est-ce que je ferais sans toi ?

— Rien, c’est bien pour ça que tu m’as épousée.

Elle ajouta en l’embrassant.

— Bonne chance mon chéri. Montre leur de quoi tu es capable. Je t’aime.

— Moi aussi je t’aime.

Claire avait à peine refermé la porte derrière elle lorsque la sonnerie du téléphone se fit entendre. Elle prit le combiné.

— Allô ? Pas de réponse.

— Allô ? répéta-t-elle.

Elle entendit raccrocher à l’autre bout du fil, elle reposa à son tour l’appareil en pensant qu’il s’agissait sûrement d’une erreur.

— Je dois aller travailler aussi, se dit-elle sans ne plus penser au téléphone, ajoutant ironiquement :

— Dans la joie et la bonne humeur !

Ce soir-là, David était rentré souriant, satisfait de sa journée. Il entra dans la cuisine rejoignant Claire qui terminait de préparer le dîner.

— Alors, bien passée ta journée ? lui lança-t-elle.

— Oui.

Les grands patrons, ou là-haut comme les nommaient David, n’avaient pas encore rendu leur décision officielle quant à sa promotion, mais celui-ci était confiant. Claire faisait de son mieux pour le soutenir.

— Tu es le plus qualifié pour ce poste et ils le savent très bien là-haut, comme tu dis.

David la prit dans ses bras.

— Je t’ai déjà dit combien je t’aime ? Claire feignit de réfléchir un instant.

— Hmm… Pas assez aujourd’hui !

— Je t’aime, je t’aime, je t’aime.

— Ça ira pour aujourd’hui, mais prépare-toi pour demain !

Il l’embrassa très fort puis tous deux passèrent à table. David s’enquit auprès de sa femme si elle aussi avait passé une bonne journée ou avait eu des nouveautés au café.

— Tranquille, lui répondit-elle vaguement. La même routine, le même enn…

La sonnerie du téléphone fixe interrompit Claire, David se dirigea dans la pièce voisine pour répondre.

— J’y vais. C’est peut-être du bureau.

— … le même ennui…

Claire finit sa phrase en s’adressant à elle-même. Toujours le même ennui, la même routine, pense-t-elle et repense-t-elle chaque jour. Des nouveautés ? Ce serait trop beau ! Elle entendit la voix de David parvenir du salon.

— Allô ? Allô ? C’est bizarre personne ne répond. Ce doit être un faux numéro.

— Qui était-ce ? S’informa Claire alors qu’il revenait dans la cuisine.

— Une erreur.

Il s’installa de nouveau à table.

— J’ai envie de me relaxer maintenant, et de passer une soirée tranquille avec ma petite femme.

— Le dîner est servi ! annonça Claire.

— … Et il a une odeur délicieuse…

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