Joseph

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Le jour fatal était arrivé, la vérité éclaterait au grand jour. Tout serait enfin éclairci pour ce charmant jeune couple. Joseph savait parfaitement qu’en agissant ainsi il se retrouverait sans emploi, les deux messieurs l’auraient sans doute renvoyé n’acceptant pas que quelqu’un se mêle de leurs affaires. Pourtant il ne pouvait laisser passer une telle chose, non il ne le devait pas, son père ne l’aurait jamais accepté. Lui n’aurait jamais permis qu’il reste au service de personnes sans morale. Il agirait par respect pour son père.

— Je dois agir au plus vite, s’était-il dit quelques jours auparavant et il agirait, n’étant pas de ceux qui ne tiennent pas leur promesse. Pas Joseph.

Sachant sans aucun doute que ce serait son dernier jour, Joseph rassembla ses affaires. La dernière valise bouclée, il jeta un dernier coup d’œil tout autour de lui, à cette pièce qui fut presque toujours sa chambre, avec un pincement au cœur, cet emploi ayant été toute sa vie. Que ferait-il maintenant ? Où irait-il ? Rester ici, hors de question.

— Monsieur Henri, Monsieur Georges, je vous salue. Trouvez-vous quelqu’un d’autre qui soit disposé à vous suivre dans vos jeux cruels. J’y renonce.

Il sortit de la chambre refermant la porte derrière lui sans se retourner, sans regrets. Il poussa un profond soupir.

Joseph arriva finalement devant la porte de la petite villa, il entendit retentir la sonnerie du petit carillon à l’intérieur mais n’obtint aucune réponse.

— Il n’y a personne. J’espérai pourtant les trouver un dimanche.

Le bruit d’un moteur de voiture s’était éteint dans l’allée, une silhouette de femme s’avança vers lui. Joseph partit à sa rencontre.

— Mme Claire Laroche?

Claire sursauta surprise.

— Qui êtes-vous ?

— Mon nom n’a pas d’importance, vous ne me connaissez pas de toute façon. Je dois vous parler c’est très important.

Claire après s’être précipitée chez elle suite à sa conversation avec Alex, n’avait aucune envie de discuter avec cet homme ou d’entendre son histoire.

— Écoutez, ce n’est vraiment pas la journée, alors ce sera pour la prochaine fois.

Tandis qu’elle s’approchait de la porte, Joseph s’aperçut qu’elle cherchait nerveusement son trousseau de clés dans son sac à main.

— Excusez-moi de vous importuner, mais je n’insisterai pas si ce n’était pas d’une extrême importance. Si vous accepteriez de m’accorder cinq minutes seulement, la supplia-t-il.

Une autre voiture s’arrêta dans l’allée, un homme en descendit.

— Claire attends !

L’homme courut en leur direction.

— C’est là votre mari ? s’enquit Joseph.

— Non… Alex ! Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu m’as suivi ?

— Tu t’es enfuie sans me laisser finir de parler…

— On n’a plus rien à se dire.

— S’il te plaît Claire, on ne pourrait pas entrer discuter ?

Joseph supplia Claire de l’écouter.

— Madame, je dois vous parler, c’est urgent.

Elle se sentit suffoquer.

— Laissez-moi tranquille ! Qu’est-ce que vous me voulez à la fin ?

Alex dévisagea Joseph.

— Qui est-ce ?

— Je n’en ai aucune idée, ce monsieur refuse de se présenter. Maintenant si vous voulez bien m’excuser tous les deux, j’aimerai rentrer chez moi…

— J’insiste, j’ai quelque chose à vous dire…

— Vous me l’avez déjà assez répété, soupira Claire lassée.

— Ça concerne votre mari, l'entreprise dans laquelle il travaillait. Je peux vous expliquer pourquoi il a été licencié.

— Ne dites pas n'importe quoi, il n'a jamais été viré, il part travailler tous les jours.

— Dans ce cas-là, il vous a menti. Il a réellement été remercié, et je peux vous en expliquer la cause. Pourrions-nous en parler à l’intérieur en privé ?

Claire hésita mais fut tout de même intriguée par ce qu'avait à lui dire cet homme.

— Je vais rester dans les parages, proposa Alex, au cas où tu aurais besoin de moi.

— Ne t’en fais pas, je sais très bien me débrouiller toute seule. Rentre chez toi, tu n’as plus rien à faire ici.

Claire et Joseph disparurent à l’intérieur. Alex resté seul à l’extérieur entreprit de faire le tour de la petite villa dans l’espoir de trouver une fenêtre ouverte d’où il aurait pu aisément entendre la conversation, il avait le pressentiment que cette conversation le concernait également.

— Cette histoire ne me plaît pas du tout, pensa-t-il. S’il s’agissait de…

Des voix à l’intérieur, en premier lieu celle de Claire.

— Allez-y je vous écoute. Qu’avez-vous de si urgent à me dire ?

— Pour tout comprendre, il nous faut reprendre l’histoire à son début. Tout commence donc par l’histoire de deux messieurs…

— Il vaut mieux que je file d’ici, se dit Alex. C’est bien ce que je craignais.

L’ombre qui les suivait était présente, observant Alex sous une fenêtre qui épiait la conversation entre Claire et un inconnu. L’heure d’intervenir était enfin arrivé.

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