The fire's wish

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Assise près d’une cheminé, je me remémore tout cela. Les propriétaires de la maison dans laquelle je suis me passent à côté, sans me voir. J’ai découvert cela quelque temps après cette journée de destruction. Je peux devenir invisible lorsque je le souhaite. D’après certains livres, je suis une sorte de fantôme. Et, bien qu’environ 40 ans sont passés, j’ai toujours l’apparence d’une enfant. La même robe blanche, les mêmes cheveux noirs, les mêmes yeux noirs un peu tristes. J’ai même toujours les pieds ensanglantés. Rien n’a changé. Seulement ma maturité. Bien que je préfère profiter de mon apparence pour passer pour une enfant. C’est bien plus amusant.

Je me lève, et prend des friandises sur le buffet en passant. J’adore ça. Presque autant que de tuer.

Je sors. A peine six rues plus loin, un homme alcoolique s’allume une cigarette. J’aime beaucoup les fumeurs, ils m’amusent. Ils se détruise la santé pour éprouver du plaisir, et pour cela ils brûlent des poisons qu’ils aspirent ensuite. Le feu les consume et ils aiment cela.

J’entre dans une maison. La femme qui y vit est mariée à un militaire. Quel que soit leur camp, je déteste les militaires. Je déteste tous ceux qui les aiment.

J’apparais devant elle.

« Bonjour. »

Il faut toujours se montrer polie.

Comme mes victimes le font souvent, elle sursaute et se retourne, effrayée.

« Que… qui es-tu ? Qu’est-ce que tu fous là ? »

Je soupire. Pourquoi les adultes tiennent temps à apprendre à leurs enfants à dire bonjour s’ils sont incapables de respecter leurs propres règles ? Détournant mon regard d’elle, je regarde la photo de son mari, en uniforme, qui trône sur une commode.

« C’est votre amoureux ? »

La femme ne répond pas, toujours en alerte. Elle s’approche. Mais ma question l’a énervée.

« Oui, c’est mon amoureux ! Et ça ne te concerne pas, petite. Sort d’ici tout de suite ! »

Je me régale en entendant dans sa voix ce mélange de colère et d’effroi. Je braque mon regard sur elle. Ce regard qui déstabilise tant les adultes. Qui leur fait peur. Sans doute n’ont-ils pas l’habitude de rencontrer des enfants qui ont un regard aussi mature, un regard qui semble les sonder.

J’hausse les épaules.

« Vous êtes plus jolie lorsque votre visage n’est pas tout rouge, madame. »

Elle me regarde, bouche bée. Je me demande si elle n’a pas fait un AVC sur place. Enfin, il en faut si peu pour surprendre les humains.

Je la contourne comme si de rien n’était et regarde mon reflet dans le miroir. Je suis toujours aussi mignonne et même belle, sans avoir besoin de ne faire aucun effort.

Je détourne mon regard et le miroir explose. La femme crie. Elle a peur. Je le sens. Soudainement elle se retourne et tente de sortir de la maison en courant. Mais j’embrase la porte, l’obligeant à s’arrêter. Je lui fais mon plus beau sourire.

« Restez, madame. On va jouer. »

Elle me regarde, terrifiée. Je crois qu’elle n’a pas envie de jouer avec moi. Tant pis.

D’un mouvement de ma main, les murs, les meubles, les tapis, tout ce qui peut brûler, s’enflamment. La femme crie de plus belle. Désespérée, elle se jette vers moi, qui bloque la seule issue restante : le jardin.

Mais je ne lâche jamais une proie.

Les flammes redoublent d’intensité. Elles ont faim. Elles brûlent la femme, mais elle s’en moque, elle continue. Elle passe à côté de moi, incapable de comprendre que le feu est mon œuvre.

Elle parvient à sortir. Mais c’est déjà trop tard.

Les flammes l’ont entourées. Elle est dehors, certes. Mais elle n’est pas sauvée pour autant. S’agrippant à ses vêtements, à ses cheveux, à sa peau, les flammes s’introduisent même dont son organisme. C’est fini pour elle, son crâne commence déjà à noircir. Elle hurle, arlertant sans doute les voisins. Je n’ai plus rien à faire ici. J’ai tué les proches de ce militaire de même que les militaires ont tué les miens.

Je disparais.

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