05 : Un club de boxe et une rencontre

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 Riley se leva de très bonne heure ce matin-là.

 Elle en avait rêvé toute la nuit. De ces deux grandes portes. De ce gars qui tapait dans cet objet. De l'autre qui criait.

 Elle n'avait qu'une hâte, c'était d'y retourner. Juste pour jeter un coup d'œil. Par curiosité.

 Elle ressentait quelque chose, mais elle ne savait pas quoi. Elle était comme... Attirée, un peu à la manière d'un aimant qui ne pouvait s'empêcher d'aller s'attacher aux objets magnétiques.

 Elle ne pouvait plus se détacher de cela, tant qu'elle n'aurait pas vu de ses propres yeux.

 Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête, et pour en obtenir les réponses, elle devait y aller.


 Bondissant de son lit, elle se prépara à la hâte, choisissant au hasard ses vêtements. Elle enfila une veste et traversa le couloir avant de quitter son appartement.



 Riley sortit de la poche de sa veste une cigarette, qu'elle alluma rapidement et fuma. Marchant à pas rapides pour se réchauffer, luttant contre le petit vent frais de fin d'hiver, elle retrouva l'allée qu'elle avait emprunté la veille, et descendit la pente.

 Les images de la veille défilaient dans sa tête. A ces pensées, elle eut un léger haut-le-cœur, elle secoua alors la tête pour chasser ses images et continua d'avancer.

 Bien vite, elle retrouva les deux grandes portes, qui étaient grisonnantes. En regardant derrière elle, elle constata que c'était à à peu près une dizaines de minutes à pied de chez elle. Ravie, un petit sourire s'afficha sur ses lèvres.

 En s'approchant des portes, qui étaient closes, elle remarqua une affiche scotchée sur la porte de droite. Elle se pencha en avant pour lire le contenu.


"COURS DE BF, KICK-BOXING, MMA

OUVERT DE 9H A 23H, PAUSE DÉJEUNER 1H30

BF LUNDI, MARDI ET JEUDI

KICK-BOXING DE LUNDI A SAMEDI

MMA MERCREDI ET WEEK-END

RÉSERVÉ UNIQUEMENT AUX MEMBRES DU CLUB AYANT LA LICENCE

POUR INSCRIPTIONS, SE RENDRE AU PREMIER ÉTAGE DU LUNDI AU VENDREDI ENTRE 18H ET 19H, OU APPELER LE 06 ** ** ** 40"


 En-dessous de l'affiche, une photo des membres de l'année en cours était accrochée. Elle regarda tour à tour les différents visages, et expira, blasée.


  • Que des mecs, évidemment.

 Bien qu'elle appréhendait, cela ne la dérangeait pas plus que ça. Cela lui permettrait de se fondre dans la masse, et de faire comme à son habitude.

 "Le premier qui utilise un mot féminin pour m'appeler je le dégomme." se dit-elle intérieurement.


 Tendant son poignet devant elle pour regarder l'heure, elle réalisa que le temps avait bien avancé : dix heures.

 Elle regarda à nouveau l'affiche.


 "Ça devrait être ouvert normalement..." se disait-elle.


 Plongeant une main dans sa poche pour en extirper son téléphone portable, elle l'alluma pour vérifier le jour.

 Mercredi. Il y avait donc des cours, et rien n'indiquait une fermeture exceptionnelle.

 Pourquoi les portes étaient-elles closes ?


  • Tu attends quelqu'un ?

 Un jeune homme portant un sac de sport en bandoulière rempli à ras bord venait d'arriver derrière elle, et était actuellement à moins d'un mètre d'elle. Surprise, elle recula d'un pas.


  • C'est... (elle se racla la gorge). C'est fermé ? Demanda-t-elle en tentant de prendre la voix la plus masculine soit-il.
  • Nan. Ils n'ouvrent pas ces portes là le matin, il faut passer de l'autre côté.

 Le garçon était assez souriant, il inspirait la confiance. Peut-être un peu trop d'ailleurs. Riley trouvait ça trompeur. Et puis, elle n'avait confiance en personne.

 Restant silencieuse, le jeune homme commença à marcher en direction de cet "autre côté".


  • Ca t'intéresse ? Demanda-t-il alors qu'il s'éloignait.

 Riley le suivit rapidement, restant à bonne distance derrière lui.


  • Je suis passé devant la salle hier. C'était toi qui frappait ?

 Le garçon émit un petit rire.


  • Si tu entendais mon coach gueuler "plus fort Evan !", alors oui, c'est bien moi.
  • Evan, donc ?
  • Exactement. Et toi ?
  • Riley.
  • Enchanté Riley.

 Il lui tendit une main qui semblait amicale, la manière la plus simple de saluer les inconnus.

 Mais, devait-elle la serrer ? Personne n'avait fait ce geste avec elle, ou alors, vraiment très rarement.

 Le jeune homme fit un geste comme pour insister. Après hésitation, elle finit par lui serrer la main.


  • Et ben alors, petit problème de sociabilité ? Demanda le dénommé Evan comme pour détendre l'atmosphère.

 Riley détourna la tête et parla de manière plutôt blasée.


  • Je ne fais confiance à personne, surtout à des inconnus qui veulent paraître sympathiques au départ et qui finissent par me la mettre à l'envers.

 Elle avait ajouté un ton plutôt froid à ses paroles. Etonné, le jeune homme en face ne put retenir un petit rire.


  • Je vois. Tu es donc plutôt méfiante. Ce n'est pas plus mal, mais sache que ce n'est pas avec moi que tu risqueras ta peau. Enfin, sauf si tu veux m'affronter sur le ring, mais c'est autre chose.

 Il marqua une pause, éludant sa réaction.


  • Si tu t'intéresses au club, je tiens à t'informer que le type de comportement dont tu parles n'est pas toléré, alors tu ne trouveras personne, si ce n'est que deux ou trois connards, personne qui cherchera des embrouilles. L'esprit du club se résume au respect de soi et des autres. On peut rajouter d'autres détails, mais tu le sauras bien vite si tu penses t'inscrire. Alors, tu viens jeter un coup d'œil ?

 Le jeune homme semblait parfaitement déceler l'envie de la demoiselle. Il savait pertinemment qu'elle souhaitait à tout prix passer ne serait-ce que la tête à travers une porte entrouverte. Elle n'avait pas réellement besoin de le dire pour que cela se lise sur son visage.


 Cependant, elle resta droite, sans rien dire. Toujours avec le même amusement, le dit Evan haussa les épaules non sans conserver un petit sourire.


  • Bon, comme tu voudras. Si tu changes d'avis, regarde bien par où je passe. A plus !

 Il reprit la route et disparut dans l'ombre en tournant rapidement dans une petite ruelle coincée entre deux immeubles. Riley entendit une porte grincer, et plus rien.

 Ni une, ni deux, elle se lança à sa trace. Brûlée par une sensation irrésistible qu'elle ne se connaissait pas, elle avançait à l'aveuglette. Tournant à droite dans la sombre ruelle, elle tâtonna d'une main pour trouver une poignée de porte. Espérant ne pas se tromper, elle baissa la poignée et le mécanisme s'enclencha dans un petit bruit, avant que la porte, à l'aspect métallique, ne se mette à grincer tout en s'ouvrant. Elle s'engouffra à l'intérieur, et, lâchant la porte, cette dernière claqua derrière elle, la laissant dans une obscurité presque totale.

 Seule une faible lumière apparaissant à la suite d'un angle de couloir lui permettait de se guider.

 Elle reprit sa marche, ses pas claquant sur un sol plutôt humide. Elle bifurqua à gauche, suivant le dédale de couloir, avant de plisser les yeux suite à la lumière qui s'intensifiait. Au bout d'une dizaine de secondes, elle atteignit la fameuse salle.


 A quelques pas du débouché du couloir, Riley se tenait face à l'immense pièce, assez spacieuse et vive en terme de luminosité.

 Composé d'un revêtement couleur gris clair, à l'aspect vernis, en imitation carrelage, de murs de couleurs crème, imitation pierre, et d'un plafond haut où deux luminaires immenses étaient positionnés de manière à éclairer suffisamment l'endroit, le tout rendait un milieu plutôt chaleureux et luminescent, donnant une certaine envie aux sportifs de travailler dans un espace aspirant la sérénité.

 Côté équipements, c'était du lourd. Il y en avait partout. Construit sur deux étages, il y en avait assez pour tous les goûts et tous les types d'entraînements. Il ne fallait pas oublier que la salle proposait tout de même trois types de sports de combats, ou d'arts martiaux, pour les connaisseurs. Le lieu se devait donc d'être accessible aux trois sports, ainsi qu'à leurs pratiquants.

 Nous avions donc au rez-de-chaussée un espace plutôt spacieux. Le centre de la pièce accueillait une cage circulaire présente pour la pratique du MMA prioritairement, même si certains pratiquants du Kick-boxing montaient dans la cage pour les combats les plus complexes. A gauche, nous retrouvions la double porte grise métallique donnant sur l'extérieur. Non loin de celle-ci, un espace était dédié aux casiers pour les effets personnels des sportifs. Sur la droite, trônaient des sacs de frappe, des poires, et autres moyens d'entraînement. Collé à l'angle qui était le plus sur sa droite, une pile immense de tapis épais de couleur noir étaient parfaitement rangés.

 En face d'elle, un petit muret grisâtre se trouvait presque au fond de la pièce. Le muret était séparé par un escalier central qui donnait au premier étage, ouvert et visible depuis le rez-de-chaussée. Sur la droite de cet escalier, une porte dite va-et-vient donnait sur des petites marches qui descendaient vers les vestiaires.

 Les vestiaires étaient composés majoritairement de douches et de cabines pour se changer. Au centre des allées, des bancs en bois avaient été installés pour faciliter la mise des équipements. Ces vestiaires étaient plutôt mixtes. Cependant, très peu de femmes faisaient partie du club...

 Si l'on montait au premier étage, nous pouvions faire face à un grand ring de boxe, utilisé pour les combats de kick-boxing ou de boxe française. Un cagibi posté sur la gauche abritait quelques cagettes pour ceux n'ayant pas les équipements préalables à la pratique de leur sport (en général, c'étaient les nouveaux qui utilisaient ces vieux équipements), ainsi que des tables pliantes et quelques chaises. Si nous allions sur la droite, un autre escalier en colimaçon, protégé par deux immenses murs donnaient au second étage.

 Dans ce lieu, se trouvait particulièrement des machines telles que des vélos d'appartement ou des tapis de courses, ainsi que tout un ensemble pour parfaire le cardio et la musculation, comme des barres de tractions, des poids, des cordes à sauter, des cordes de tensions, des haltères, et autres.


 En somme, tout un lieu dédié à la pratique d'un sport qui se veut complet, rythmé par des entraînements réguliers et adressé à des personnes qui ont l'envie, la motivation et le mental pour se donner à fond et réussir.



 La jeune Riley était émerveillée par l'endroit, si bien qu'elle était restée plus de deux minutes plantée au milieu de la pièce, à observer au millimètre près chaque petit recoin de la salle de boxe.

 Pétillants, ses yeux trahissaient une soudaine envie, une nouvelle détermination. Imaginative, elle se voyait brandir une ceinture dorée devant des centaines de spectateurs, victorieuse après un dur combat. Elle se sentait vivifiée, comme ranimée par une flamme nouvelle, mais qu'elle ne parvenait pas à décrire ou à en comprendre le sens.

 Pourtant, elle le ressentait : une nouvelle vie, traduite par un respect, une fierté, une admiration, et surtout un espoir unique vers une porte de sortie des enfers.

 Quel était donc cette chose qui l'animait au plus profond d'elle ? Etait-elle seulement capable ? Avait-elle le physique, le mental pour ce sport ? Lui apporterait-il vraiment ce dont elle a besoin ?


  • Je le savais que tu finirais par me suivre.

 Déconnectée de sa rêverie pour revenir à la réalité, elle remarqua le même homme qui lui avait adressé la parole à l'extérieur, planté devant elle.

 Elle ouvrit la bouche et quelques secondes de silence s'échappaient avant qu'elle ne libère les premiers mots.


  • C'est... indescriptible.
  • Indescriptible, hm ? Première fois que j'entends cela pour une banale salle de sport.

 "Banale ? Il a vraiment dit ce mot ?" se disait-elle.


  • B... Banale ?! Non mais tu délires ! Cet endroit est...

 Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase.


  • EVAN !

 Une voix assez grave, éraillée par semblait-il une consommation accrue de tabac, avait résonné dans la pièce. Au même moment, une montagne humaine s'approchait des deux jeunes adultes.


 Semblant âgé de plus de 50 ans, l'homme en était pourtant encore vers la moitié de sa quarantaine. Imposant, sans pour autant être body-sculpté, certains pouvaient facilement être impressionnés. Approchant facilement du mètre 85, sa taille complétait sa corpulence importante. Agrémenté d'une voix bien portante, Riley ne mit pas longtemps à comprendre à qui elle avait à faire.


  • C'est qui c'ui-là ? Demanda-t-il sans même faire attention à la réalité, désignant du menton la demoiselle dans un léger accent.

 Le coach d'Evan semblait impassible. Avec ses sourcils froncés, n'importe qui l'aurait trouvé méchant. Ce ne fut pas le cas de Riley.


  • Lui ? Répéta Evan. Heu...

 Comme piqué, Evan fixa un instant Riley. Jusqu'à présent, il ne s'était pas posé la question, à savoir le genre exact de la personne. Après tout, personne n'y fait attention. Cependant, au vu du physique de Riley, il l'aurait prit exactement comme son coach, pour un gars. Mais sa voix plutôt claire et les traits de son visage, lui permettait d'en douter. Enfin, le prénom était assez utilisé pour les deux genres.

 Et Evan savait pertinemment la réaction de son coach si Riley s'avérait ne pas être un mec. Le passé pouvait parfois remuer de douloureux souvenirs...


 Riley quant à elle, passait son regard d'Evan à l'autre homme, de l'homme à Evan. N'y comprenant rien, elle resta sur ses gardes.


 Enfin, le fameux coach darda ses yeux foncés sur Riley, avant d'éluder rapidement la situation.


  • J'y crois pas. Tu m'a ramené une fille. Une putain de fille Evan. Je t'avais dit quoi ?!

 Sentant une certaine tension, Riley garda son calme et se défendit.


  • Hey. J'suis pas une meuf. Pigé ?

 Evan, lui, tiqua par deux fois. La première, aux paroles de son coach, froides et nerveuses, la deuxième, au langage pas exactement approprié de Riley vers l'homme. Alors qu'il voulu apaiser directement les choses, les deux autres continuaient.


  • Miss, faut appeler un chat un chat dans la vie. J'accepte pas les dam'zelles dans c'club. Faibles, elles se plaignent, et échouent très rapidement. Elles ne sont pas de taille pour c'qu'on a l'habitude de faire ici.
  • Donc vous faites des meufs une généralité ?!
  • OOOOkaaaay on va se calmer un peu hein ! Intervint Evan. Ryan, s'il te plaît, c'est toi le chef ici. Redescends.

 Evan était le seul autorisé à appeler son coach par son prénom. Il y avait un lien fort entre eux, et le jeune homme savait comment le calmer.


  • Jsais pas... Laisse... Tenter sa chance ? Osa le garçon.

 Secoué, Ryan vit rouge.


  • Tenter sa chance ?! Hors de question ! Elle n'arrivera à rien ici ! Qu'elle se casse.
  • Vous avez tort !
  • Tu me penses mauvais juge gamine ? J'ai entraîné et formé des tas de gens ici, et toutes les nanas qui sont passés ici n'ont pas dépassé la semaine.
  • Ne MENS PAS Ryan !

 Evan s'était posté devant son coach, le regard froncé et quelque peu marqué par la colère qu'il tentait de contrôler. Ryan, respirait fortement avant de lancer des éclairs sur son protégé, qui ne tarda pas à reprendre la parole.


  • Ne nie pas le passé. Ne le renie pas non plus. C'est toi qui me l'a appris.

 Restant muet, Evan tenta une autre approche.


  • Laisse-lui une chance. Elle en est peut-être capable.

 Cette-fois, il réussit à le faire réagir. Soufflant du nez, Ryan s'insurgeait.


  • Depuis quand tu décèles le potentiel chez les autres petit ? J'suis certain que t'as aucun argument pour me faire changer d'avis.

 C'est vrai que le jeune Evan ne partait pas avec des avantages. Il n'avait presque aucune carte en main pour forcer son coach à prendre Riley dans le club. Pourtant, il l'avait vu, cette petite étincelle. La même que sa propre étincelle, trois ans auparavant. Certes, peut-être pas pour les mêmes raisons. Néanmoins, sans pour autant l'expliquer, il ressentait la force et la détermination de la demoiselle. Et il se revoyait quelques années en arrière, aussi paumé qu'elle, avec cette chance, cette possibilité de se remettre debout.


  • Tu vois, j'te l'av... Avait commencé Ryan avant d'être interrompu.
  • Non. Ok, j'ai ptet pas les meilleurs arguments qui soient. Mais j'ai parlé deux minutes avec... (il n'utilisa pas de pronom et préféra laisser sa phrase en suspens). Et j'ai vu son regard, une fois arrivé ici. Et rien que ça.... Rien que ces deux minutes, rien que cette lueur. Ca m'a suffi. Pour voir que Riley n'est pas comme les autres. Je m'avance peut-être trop, j'ai sûrement tort. Mais il te suffirait d'une séance. Une seule. Pour savoir si j'ai raison ou non.

 Silencieux, Ryan ne dit mot. Il savait que son élève n'avait pas tout a fait terminé.


  • Tu as donné une chance a tellement de gens ici. Tu m'as donné une chance. Certains ont su la saisir, d'autres non. Parce que certains en valent la peine. Et j'espère que Riley le confirmera.

 Le coach n'avait toujours pas bougé, fasciné par la ténacité du jeune homme.


  • N'oublie pas ce que tu as fait pour moi, ou pour les autres. Même elle. Elle n'est peut-être plus là, mais de là où elle est, je suis sûr qu'elle pense encore à tout ce que tu as fait pour elle.

 Posant sa dernière carte sur table, Evan laissa un choix presque impossible à son mentor.


  • Laisse-lui une chance. Et donne-toi la chance de refermer tes plaies. Une bonne fois pour toutes.

 Evan se recula, laissant Ryan réfléchir. Il était très peu pour, mais avec si peu d'arguments, son élève était à deux doigts de le convaincre. Mais la peur d'un passé trop lourd à supporter, pouvant refaire surface, l'empêchait d'agir correctement. Pourtant, les deux jeunes attendaient une réponse. Et vite.


 S'avançant vers Riley, il lui posa une question.


  • As-tu la moindre connaissance du monde de la boxe ?

 Cette dernière, déboussolée, se demanda à quel moment cette question était nécessaire.


  • Jsais pas, jvous met au tapis pour voir ? Répondit-elle du tac au tac, froide.

 Amusé, Ryan esquissa un demi-sourire discret.


  • Ce soir, dix-huit heures tapantes. Equipe-toi si tu as des affaires. J'te donne une soirée pour me prouver que ce gaillard n'a pas tort. Mais j'te préviens : au moindre caprice, tu sors, et tu ne reviens pas. Noté ?

 Riley acquiesça de la tête. Intérieurement, elle aurait dansé la java si elle avait pu. Tournant les talons, elle salua Ryan et adressa un signe de tête à Evan, et commença à s'en aller en direction du couloir sombre.


  • Riley !

 Elle s'arrêta et se retourna. Décidément.


  • Il a changé d'avis ?
  • Non, du tout. Je voulais juste te dire...

 Il s'arrêta un instant en voyant les éclairs dans les yeux de Riley. Amusé, il se détendit.


  • Calme, je mords pas. Juste... Je crois en toi. Tu peux y arriver. Ne le laisse pas t'impressionner ce soir. Il va te donner du fil à retordre.

 N'ayant ni chaud ni froid, elle haussa les épaules.


  • J'ai l'habitude d'être torturée. C'est pas lui qui va me donner le coup de grâce.

 Et cette-fois, elle disparu dans l'ombre. Le jeune homme se passa une main dans ses cheveux, stupéfait.

 Il la trouvait très mystérieuse, et véritablement méfiante. Lui parler n'était pas une mince affaire, il fallait s'accrocher. Cependant, Evan était bizarrement confiant : Riley finirait par se dévoiler, à sa vitesse.

 Oui, il était confiant. Il savait qu'elle changerait.

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