Mission 01 - Le trafiquant

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[DÉFI : Une scène, 1001 histoires]

Un homme rentre dans un bar, il échange quelques mots avec le barman et finit par quitter le bar en ayant à peine touché son verre.

(Désolée, il n'y avait pas l'option "Transformer en chapitre" sur celui-là, alors j'ai perdu les commentaires T_T)

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Les semelles épaisses de ses bottes claquèrent sur le sol. Mylèna pénétra dans le bar, bondé de monde à cette heure. Les néons, de tous les tons bleus et violets possibles, donnaient aux lieux le sentiment d'avoir été téléporté sur une autre planète.

La jeune femme sentit peser certains regards sur son déhanché quand elle marchait. Elle s'en moqua et s'installa sur un tabouret au bar, s'appuya dessus de dos et scruta la grande pièce. Ses longues jambes fuselées croisées, elle avisa une cible accrochée sur un mur. De l'index, elle dessina les fléchettes et trois d'entre elles se matérialisèrent après deux clignotements. Mylèna en fit tournoyer une entre ses doigts fins et la lança sur la cible. Elle atterrit en plein dans le mille, sous les exclamations surprises des quelques lourdauds qu'elle avait repéré.

Histoire de bien faire comprendre le message, elle leur adressa un rapide clin d'oeil et lança la seconde fléchette. En plein sur la première, provoquand des aliasings sur la cible. Elle ne laissa pas le temps aux clients de s'en rendre compte qu'elle lança la troisième de la même manière. Mylèna s'amusa d'en entendre certains déglutir et se détourner d'elle.

Mylèna fit face au bar, ouvrit le menu dessus, sélectionna une boisson vert fluo et y déposa trois chipsets pour payer. Le verre se matérialisa quand sa monnaie disparut.

Un homme au style James Bond entra et rejoignit le bar. Mylèna sirota sa boisson comme si de rien n'était. En apparence. Sa main libre frôla discrètement la crosse du pistolaser pendu à sa ceinture pour s'assurer de sa présence.

Il commanda un verre, échangea quelques mots avec le patron qu'elle ne put entendre à cause du bruit ambiant. Toutefois, elle surprit une rapide oeillade dans sa direction.

Dans un monde où tout pouvait se matérialiser d'un claquement de doigts, faire des requêtes personnelles au gérant d'une boutique était chose rare. Donc, forcément spéciale. James Bond ressortit, laissant le verre plein.

Mh. Y'a quoi, dans ce verre ?

Le patron, un homme trapu à grosse moustache, prit le verre et se dirigea vers elle avec un grand sourire mielleux.

— Un verre gratuit pour la demoiselle, et pour votre dextérité au jeu de tir !

— Merci !

Drogué, à tous les coups. Allez, Mya, c'est l'heure de la cuite !

Elle saisit le verre et le but d'un trait avant de le reposer avec brutalité. Elle ne s'était pas trompée : des vertiges l'assaillirent aussitôt. Les lumières se déformèrent, le sol tangua, tout tourna autour d'elle dangereusement, les rires des clients devinrent un mélange confus et désordonné.

Elle se leva, titubant fortement.

— Hé, hé, les gars, v'savez quoi ? fit-elle en riant bêtement. J'sais danser. Très bien danser. Alors LAISSEZ-MOOOOOI DAAAANSEEEEEEEER ! LAISSSEZ-MOOOÂÂÂ ! LAISSEZ-MOÂ DANSER, CHANTER EN LIBERTÉÉÉ ! LIBÉRÉE ! DÉLIVRÉE ! Wooops !

Elle eut la mauvaise idée de tournoyer. Le vertige fut si violent que des étoiles apparurent autour de sa tête en tournant. Elle chuta. Des bras la soutinrent.

— Par le concepteur, elle est mignonne, mais qu'est-ce qu'elle chante faux, c'est atroce !

— Ouais. Montez-la pour la faire décuver, demanda la voix du patron.

Mylèna se sentit portée, montée, puis allongée sur un lit. Encore assommée, elle attendit encore un peu.

Elle entendit des pas la rejoindre. Un homme. La porte claqua. Il prit une chaise sur laquelle il s'installa, les bras croisés.

— Toujours aussi trouble-fête. Quelle excuse au prince Erka allons-nous trouver pour lui faire croire à un accident ?

Un relent lui remonta à la gorge. Mylèna se redressa brusquement avec un rot sonore, tirant une grimace de dégoût à son interlocuteur, qui sursauta quand la jeune femme le menaça soudain avec son pistolaser.

Elle s'essuya la bouche d'un revers de bras en le tenant toujours en joue.

— Woah, la vache, il était costaud, celui-là !

— Comment ?! demanda James Bond.

Mylèna lui offrit un sourire guoguenard, encore un peu assommée par les effets de la boisson.

— J'ai bossé en bar, mec. J'ai acquis la compétence de "Descente du soulard". Niveau max. Au cas où. On n'sait jamais, et visiblement, j'ai bien fait.

James Bond s'élança sur elle dans un élan de rage, Mylèna esquiva, lui donna un coup de pied dans le plexus et à l'entrejambe pour l'envoyer contre le mur et tira plusieurs fois autour de son corps. Effrayé, l'homme cessa de bouger, des impacts de laser autour de sa silhouette figée par la stupeur.

— T'es calmé ? demanda Mylèna en levant l'arme à côté de sa tête.

James Bond hocha vivement la tête. La jeune femme souffla sur le canon fumant du pistolaser, le fit tournoyer entre ses doigts avant de le replacer à sa ceinture.

— Bon. Allez, c'est l'heure de ma paye.

Elle tapota la paume de sa main pour ouvrir son inventaire et toucha l'icône d'une corde qu'elle lança sur l'homme. Ce dernier se retrouva solidement ligoté.

Mylèna fit défiler l'écran de son inventaire pour accéder à celui de ses contacts et toucha l'avatar du prince. Ce dernier apparut en hologramme et observa la scène.

— Mission accomplie, à ce que je vois. Je te félicite. Même si, très franchement, disons-le, tu manques cruellement de classe, ma pauvre. "Descente du soulard" ? Sérieusement ?

— Ouais. J'm'en tape de ton avis. C'qui compte, c'est le résultat. Et preuve, c'est une compétence utile. Je te le livre pour interrogatoire.

Mylèna dessina un code dans les airs et désigna son prisonnier, dont les pixels se décomposèrent par myriade avant de se téléporter ailleurs. Le prince la dévisagea et ricana.

— "Monday, Tuesday", suivi de la Reine des Neiges. Vraiment ? Tu me surprends. Il me semblait que ton style, c'étaient plutôt les Black Eyed Peas et Pain !

Mylèna rougit soudain violemment et se tourna à la manière d'un robot rouillé vers le prince, les yeux agrandis de stupeur.

— J'ai. Fait. QUOI ?

Une lueur malicieuse illumina le regard du prince, qui se maîtrisait pour ne pas exploser de rire. Il préféra garder sa posture prétentieuse.

Oh non.

Visiblement, la compétence de Descente du soulard ne lui permettait pas de se contrôler pleinement, et encore moins de s'en souvenir. En effet, ce type de chansons était tout à l'inverse de son style hip-hop et pop-rock avec quelques tendances de métalleux.

— Tu m'as très bien compris. Autant te prévenir tout de suite, celle-là, je vais prendre PLAISIR à t'en faire entendre parler !

— T'AS PAS INTÉRÊT !

— Je vais me gêner !

— JE VAIS T'EMPAFFER !

Le prince lui sourit largement, moqueur avant de lui faire un salut de la main et disparaître.

— Et zut...

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