- TU N'ES QU'UN TRAÎTRE -
Billy et Tchad avancèrent alors dans la cour du fort, ils pénétrèrent alors dans l'enceinte même des murs. Les lieux étaient déserts, il n'y avait personne, aucun signe de vie, simplement le sifflement du vent qui s'engouffrait dans la pièce par une vitre brisée. Les pièces étaient sombres et il y régnait une odeur nauséabonde de vieil encens et de poussière. La quasi-totalité des objets jonchaient le sol, les armoires étaient renversées et le bois des meubles commençait à pourrir.
Les deux amis arrivèrent alors devant une porte en bois massif, gravé et ornée de petits détails. Ils la poussèrent pour pénétrer dans la pièce. Noir, aucune lumière, ne serait-ce qu'un fin petit rayon. Aussitôt, Tchad sortit sa lampe torche pour éclairer la pièce. Cet endroit ressemblait finalement à tous les autres, et Tchad déçu s'exclama alors :
"Tchad - Y'a rien ici ! Putain ! Qui sait combien de millions de kilomètres nous séparent de la Terre et on est là, tous les deux comme deux pauvres débiles à explorer des ruines vides !
Billy - Tchad, calme toi vieux, si ça se trouve on va trouver quelque chose de génial ici
Tchad - Et moi qui croyais que j'allais découvrir une race extra-terrestre, je me fais trop d'illusion, on est que des enfants, tu avais raison...
Billy - Faut pas perdre espoir mon pote, tant qu'on est tous les deux, c'est ça qui compte, nan ?
Tchad - Tu as raison, être avec toi c'est le plus important, de toute façon je t'avoue que je n'aurais pas eu le courage de venir ici tout seul
Billy - Je n’en doute pas, je te connais assez pour dire que tu es quelque peu trouillard
Tchad - Ça n'empêche qu'on a plus aucun foutu espoir de trouver quelque chose ici !" Hurla Tchad en jetant sa lampe de toutes ses forces contre le mur. Ce qui eut pour conséquence d'ouvrir une minuscule fissure dans le mur.
Une très légère lumière s'échapper de cette fissure. Billy alluma sa lampe à son tour, et tous deux, s'en approchèrent. Tchad passa son œil dans le minuscule trou pour voir d'où provenait cette étrange lumière. Il fut aussitôt frappé par ce qu'il vit. Billy lui dit alors :
"Billy - Tchad ! Tchad ! Qu'est-ce que tu vois ? Alors, c'est quoi ?
Tchad - Billy...
Billy - Vas-y, c'est quoi ?
Tchad - Billy...on vient de découvrir...
Billy - Qu'est-ce que c'est bordel !
Tchad - On dirait des sortes de cuves !
Billy - Des cuves ? Quel genre de cuve ?
Tchad - Tu sais, c'est le genre de cuve dans lesquelles font trempettes les extra-terrestres !" dit Tchad en se retournant vers Billy.
Tchad reprit alors :
Tchad - Je n’y vois pas grand-chose, le trou est trop petit !
Billy - Enlève toi !
Tchad - Pourquoi ? Qu'est ce qui se passe ?
Billy - Pousse toi je t'ai dit !" Cria Billy, Tchad s'exécuta. A peine eut-il le temps de se décaler que son ami prit un grand pas d'élan et mit un énorme coup de pied au travers du mur, qui paraissait finalement assez fragile. Il arracha ensuite un énorme pan du mur, qui était déjà bien amoché.
Un énorme faisceau de lumière illumina alors l'entièreté de la pièce d'un jaune puissant. La pièce au demeurant très simpliste, renfermait en réalité en son sein une gigantesque salle d'expérimentation. Les murs de cette pièce étaient blancs, les lumières, sous forme de spots balançaient une couleur ambre qui les éblouissaient.
Ils s'approchèrent alors d'une des gigantesques cuves qui trônaient au milieu de cette immense pièce cachée. Tchad, était excité par cette découverte qu'il bondissait dans tous les sens en secouant ses bras. Très curieux, ce dernier ne put s'empêcher d'appuyer sur le gros bouton placé au milieu du panneau de contrôle de la cuve.
Mais à peine eurent-ils célébré leur découverte qu'on entendit un grondement assourdissant, le bruit d'une dizaine de pas lourd qui faisaient trembler le sol, c'était l'escouade du militaire qui avait retrouvé leur trace.
Ils s'éloignèrent alors de cette cuve, sans constater que Tchad venait d'activer le compte à rebours d'une séquence de décongélation de la cuve.
On entendait des voix qui provenaient des quatre coins de l'enceinte du fort, il semblait y avoir dix ou peut-être quinze hommes lourdement armés et prêts à les trouver ou pire, les tuer. Tchad prit d'un élan de panique commença à transpirer à grosse gouttes, il poussait de légers cris de détresses à son ami.
Billy quant à lui cherchait désespérément une issue, il se pencha par la porte, personne, l'escouade fouillait les lieux de fond en comble. Par chance les deux amis se trouvaient dans une des dernières pièces que cette escouade n'avait pas encore vérifiées.
Tétanisé par la peur, Tchad sortit de la pièce en hurlant : "C'est bon on se rend, on est là, on ne voulait pas faire ça, on ne savait pas que c'était interdit !" Billy n'en cru pas ses yeux, Tchad venait de les trahir et il continua en disant :
"Tchad - Je m'appelle Tchad et c'est mon ami Billy qui nous a emmené jusqu'ici, c'est lui qui m'a obligé à pénétrer dans votre complexe ultra secret, c'est lui qui voulait qu'on traverse ce fichu portail." Tchad était en larmes, il mit ses mains en l'air et descendit les escaliers jusqu'à arriver dans la cour.
Là, une dizaine d'homme s'étaient regroupés et avait formé un cercle dans lequel pénétra l'adolescent. Le militaire l'attendait là, les bras croisés et le regard lourd. Il s'avança vers le jeune homme et lui mit une énorme gifle qui le fit chuter. Il prit aussitôt la parole en disant :
"Militaire - Alors comme ça vous ne saviez pas...Menteur !" Cette fois il lui envoya un énorme coup de pied dans les côtes. "Vous saviez très bien que vous ne deviez pas vous trouver là, ne me mens pas !" Tchad bredouilla :
"Tchad - Je vous le jure, ce n’est pas ma faute, c'est à cause de Billy...
Militaire - Où est-il ?
Billy - Ici " Répondit alors Billy.
Le militaire fronça les sourcils et serra sa mâchoire :
"Militaire - Alors c'est toi le cerveau de l'équipe ? moi qui pensais que tu étais un simple gamin à vélo !
Billy - Relâchez mon ami...
Militaire - C'est moi qui donne les ordres ici !
Billy - Relâchez le !
Militaire - Je ne vais pas le répéter, descends, que nous puissions parler d'homme à homme
Billy - Laissez-le partir et nous pourrons parler."
Le militaire se tourna vers ses hommes et d'un mouvement de la tête les fit rengainer leurs armes. Il reprit :
"Militaire - Voilà, mes hommes ont rangé leurs armes, descends maintenant !" Aboya le militaire. Billy prit de peur ne pouvait pourtant pas échapper à cette situation malencontreuse, il devait affronter le militaire les yeux dans les yeux.
Il descendit alors les marches et à chacune d'entre elles regrettait l'idée d'avoir traversé le portail, chaque fois qu'il mettait le pied sur la marche d'après, il pensait au moment où il arriverait devant ce roque, ce militaire, robuste et fier, au regard lourd et à la mâchoire toujours serrée. Il avait l'air d'un cannibale, il vous regardait comme s’il allait vous dévorer sur le champ.
Billy espérait ne jamais arriver en bas de cet escalier, il espérait ne pas devoir se prosterner devant cet homme, cet homme et ses airs d'animal sauvage. Billy arrivait dans les dernières marches de cet immense escalier et son cœur commençait à taper très fort contre sa poitrine. Il ne tarda pas à arriver devant cet homme, dont il put enfin connaître le nom. Sur sa chemise il lut : "LLOYD".
Billy marchait de plus en plus lentement, c'est alors que Lloyd avança lui-même vers le jeune homme, et le saisit derrière la tête. Il fit demi-tour et jeta Billy à terre auprès de son ami.
Vu d'en bas, Lloyd semblait mesuré dix mètres, c'était un colosse de fer, qui survolait l'endroit. Ce dernier sortit un cigare de sa poche et dit :
"Militaire - Il y a deux choses que j'apprécie dans la vie, fumer un bon cigare cubain et tuer… Par chance je vais faire les deux aujourd'hui !" Il sortit aussitôt son Colt M1911 de son holster et chargea une balle dans la chambre.
"Militaire - Je vais faire du bon boulot et je ne vais pas vous faire souffrir, ça sera une balle pour chacun d'entre vous, alors lequel veut y goûter en premier ?" Demanda le militaire sarcastique, et s'approcha alors de Tchad, ce dernier pouvait sentir le souffle du militaire dans son oreille tandis qu'il approchait son arme de sa tempe. Il lui susurra alors :
"Militaire - La vermine d’abord !" Il positionna son doigt sur la gâchette.
Le compte à rebours arrivait à sa fin, et au moment où le militaire pressa la détente, l'enceinte du fort explosa et Lloyd dévia sa trajectoire, sa balle partit dans la jambe d'un de ses soldats. Un énorme fut projeté en l'air dans cette explosion et commença à retomber vers Billy et Tchad...
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