- SIX FRÈRES -
Ils traversaient la plaine, le vent balayait le sol et une fine poussière s'élevait dans les airs. Une immense plaine, qui rappelait à Billy celles de son Arizona, sèches, arides, de longues étendues sauvages. Le groupe marchait en trois rangs. Billy marchait devant, aux côtés d'Edison et de Kepler. Le rang du milieu était composé de Curie et de Sakharov. Et enfin à l'arrière, Tchad traînassait avec Faraday.
Déjà une heure qu'ils marchaient, et le paysage qui défilait de part et d'autre du sentier était toujours le même. Billy avait une impression de tourner en rond et de refaire le même chemin en boucle, encore et encore. Billy, curieux et impatient, demanda alors à Edison :
« Billy – Alors racontez moi un peu comment ça s’est passé !
Edison – Tu m’as l’air bien impatient de connaître notre histoire petit homme !
Billy – Je suis curieux et il faut dire que ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre une espèce évoluée comme la vôtre
Edison – Je m’en vais donc te raconter comment et pourquoi tes semblables nous ont traqué
Billy – Je vous écoute. » Dit Billy en se retournant vers Edison.
Ce dernier commença alors son récit :
"Edison - Il y a un peu plus de vingt ans que tes semblables sont arrivés ici, ils sont arrivés par ce portail, un module de transport de notre création. Ils ne savaient pas ce qui les attendaient ici, mais ils ont très vite su s'habituer au climat, semblable au votre. Peu à peu, ils gagnaient du terrain et nous faisaient reculer. Dans un premier temps leur objectif était de s'approprier nos terres, notre sol, nos ressources. Puis l'un d'entre eux a émis l'hypothèse de pouvoir nous capturer, nous étudier et nous asservir.
Edison - Nous étions six. Six frères, créer pour guider notre espèce sur la voie du savoir et de l'évolution. Nous voulions un monde simple et libre. Une civilisation stable et prospère. Nous avons œuvré afin de permettre à notre espèce d'évoluer et de perdurer. Mais l'un d'entre nous ne voulait qu'asservir les plus faibles et construire un monde à son image, un monde de chaos et de domination. Nous nous sommes rendu compte des mauvaises intentions de Vinci. Ensemble, nous avons voulu le détruire, mais lui aussi c'était rendu compte de nos intentions.
Edison - Nous nous sommes battus, un combat féroce, où j'ai dû affronter mon propre frère. C'était pourtant le même sang qui coulait dans nos deux corps. Lui, avait depuis longtemps sombré et avait était aveuglé par une soif insatiable de pouvoir et de supériorité.
Nous avons essayé de le détruire, mais il s’est enfuit et il est parti se réfugier dans les montagnes. J'avais réussi à lui crever un œil dans le combat, lui a réussi à me déchirer la lèvre supérieure." Dit alors Edison en montrant sa balafre à Billy.
Puis il reprit :
"Edison - Les hommes nous ont traqué et nous nous sommes réfugiés dans l'abri vers lequel nous allons. Nous nous sommes enfermés mais ils ont assiégé la ville et nous ont forcés à nous rendre au bout de quatre jours. Ils nous ont ensuite maîtrisés en jouant la carte de l'offensive. Ils ont pillé la ville, l'ont réduite à néant.
Vinci quant à lui, n’était pas forcément d’accord avec les principes que les hommes mettaient en œuvre, mais il a quand même décidé de négocier avec eux. Il a décidé de s’allier à eux pour pouvoir faire grandir son projet machiavélique de l’intérieur. Vinci a décidé de s’allier aux hommes pour gagner leur confiance et ainsi pouvoir les attaquer à revers.
Il était en train de constituer une armée secrète pour prendre possession de votre planète et asservir la race humaine." Billy était subjugué par ses intentions malsaines, cette histoire l'avait totalement chamboulé et il avait peur du sort réservé à sa planète si Vinci arrivait à ses fins. Après quatre heures de marche, ils arrivèrent enfin au lieu-dit.
La ville était détruite, la plupart des murs d'enceintes étaient percés de dizaines de trous d'obus. La cité portait les cicatrices de la bataille. Elle avait l'air fragile et menaçait de s'écrouler à n'importe quel moment. Edison s'accroupit alors, l'air affligé. Une partie de lui, une partie de son âme avait été emportée lors de la chute de la cité. Billy s'approcha alors de lui et dit :
« Billy – Nous allons les faire payer ce qu’ils ont fait ! »
Edison – Petit homme, nous ne devons sous aucun prétexte laisser Vinci arriver à ses fins ou alors votre monde connaîtra le même sort que cet endroit… » Edison était ému et faisait part d’un aveu de faiblesse. La nuit commence à tomber sur la plaine et Billy et Tchad se sont rapprochés autour d’un feu de camp. Tchad ne put s’empêcher de faire part de ses sentiments à son ami à propos de cette folle journée :
"Tchad - Billy ?
Billy - Oui je t'écoute
Tchad - C'est dingue tu ne trouves pas
Billy - Totalement, je n’ai pas les mots
Tchad - Est ce que tu pensais une seconde qu'on allait se retrouver ici avec eux ?
Billy - Je t'avoue que j'ai du mal à y croire
Tchad - Où ce que tout ça va nous mener à ton avis ?
Billy - Je n’en ai pas la moindre idée, et toi, t'en penses quoi ?
Tchad - J'espère qu'on va se battre à leurs côtés et qu'on honorera leurs valeurs
Billy - J'ai peur Tchad
Tchad - Tu as peur ? Peur de quoi ?
Billy - Si j'ai bien compris, il ne faut pas que ce Vinci et son armée ne puissent accéder au portail
Tchad - Continues, continues
Billy - Et si ils y parvenaient
Tchad - Ca n'arrivera pas
Billy - Imagine seulement, que l'on baisse la garde, et qu'ils en profitent pour passer
Tchad - Ca n'arrivera pas car nous serons unis, et nous repousserons leurs assauts
Billy - Tchad, nous sommes sept, et eux sont sûrement des centaines voire des milliers
Tchad - Peu importe combien ils sont, on sait ce que l'on vaut
Billy - Tchad, ouvre les yeux, nous n'avons aucune chance
Tchad - Billy, on a pas le droit de les décevoir
Billy - J'ai bien peur que nous allons devoir faire des sacrifices
Tchad - Je pense qu'on ferait mieux de dormir, la nuit porte conseil comme on dit
Billy - Tu as raison sur ce point, bonne nuit Tchad
Tchad - Bonne nuit mon pote." Chuchota Tchad en adressant un clin d'œil à son ami...
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