- UN POUR TOUS, TOUS POUR UN -

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Le lendemain, de très fins rayons de soleil s'étaient faufilés dans la pièce par les persiennes. L'un des rayons s'en alla directement frapper le visage de Tchad. Ce dernier se réveilla. Il se leva et partit ouvrir les volets. Une lumière aveuglante s'engouffra dans la chambre et le déséquilibra, il tomba en arrière sur son ami. Ce dernier se réveilla alors en sursaut. À peine le temps de s'habiller qu'ils sortirent de la chambre. Ils se dirigèrent vers la cuisine pour y prendre le petit-déjeuner. Suzanne, la mère de Tchad fut agréablement surprise de voir arriver Billy de si bon matin. Elle ne manqua pas de le lui faire savoir :

Madame Clayton - Billy ! Que fais-tu ici ?
Billy - Bonjour madame Clayton ! Dit alors Billy, un peu gêné.

Suzanne - Tchad, laisse-moi deviner, il a dormi ici ?
Tchad - Oui..., il baissa la tête en répondant.
Suzanne - Tu veux manger quelque chose ?
Billy - Si vous avez des céréales, je suis preneur !
Suzanne - Pas de problème, il me semble qu'il doit encore y avoir un paquet de corn-flakes dans le placard, si Tchad n'a pas tout mangé, évidemment, soupira-t-elle en le regardant. Elle s'approcha du meuble, saisit le paquet de céréales et le posa sur la table. Elle quitta la pièce en souriant à Billy. Ce dernier était alors en train de se servir un bol de corn-flakes quand Tchad lui demanda :

Tchad - Alors, tu es prêt pour aujourd'hui ?
Billy - Pour aujourd'hui ?
Tchad - Oui aujourd'hui, on devait aller voir les autres, tu ne te rappelles pas ?
Billy - Sûrement...
Tchad - Tu ne veux pas ?
Billy - Prends le talkie-walkie et ressaye…
Tchad - D'accord ! Tchad fila dans sa chambre et se saisit du talkie-walkie, puis revint dans la cuisine.

Il essaya :

Tchad - Stanley, ici Tchad, est-ce que tu me reçois ?
Stanley - …
Tchad - Stanley, ici Tchad, est-ce que tu me reçois ?
Stanley - ..., toujours pas de réponse, Tchad abandonna et posa le talkie-walkie face contre table. Quelques instants plus tard, une voix basse et hésitante sortit de l'appareil :

Stanley - Tchad...ici Stan...je te reçois
Billy et Tchad - STAN ! hurlèrent-ils d'une même voix. Tchad reprit le talkie-walkie en main et demanda à nouveau :

Tchad - Stan ! Ça va vieux ?
Stanley - Ça fait longtemps...
Tchad - Trop longtemps...Comment ça se passe la vie là où tu es ?
Stanley - Le nouveau lycée est génial mais il manque quelque chose...
Tchad - Quoi ?
Stanley - Vous : toi, Olie et Billy...Vous me manquez...
Tchad - Stan, ne bouge pas, je te passe quelqu'un.

Il tendit le talkie-walkie à Billy. Ce dernier l'agrippa d'une main tremblante. Il n'imaginait pas que ce moment arriverait à nouveau un jour. Billy balbutia dans la radio :

Billy - Stan... ?
Stanley - Billy... ?
Billy - Oui, c'est moi...
Stanley - Je suis heureux de t'entendre !
Billy - Moi aussi...
Stanley - C'est vraiment cool d'avoir eu de vos nouvelles les mecs !
Billy - Non ! Attends !
Stanley - Quoi ?
Billy - On se rejoint au lycée vers 14h, ramène Olie, on a quelque chose à vous montrer.
Stanley - D'accord…Pas de soucis je contacte Oliver
Billy - À tout à l'heure.
Stanley - Terminé ! Billy posa à nouveau le talkie-walkie sur la table.

Se mélangeait en lui une dose d'émotions incalculable, entre joie, honte et appréhension.

Dans l'après-midi, ils se rendirent au lycée. Tchad et Billy arrivèrent en premier et attendirent. Le temps passait et leurs amis n'étaient toujours pas là. Billy appréhendait le premier regard, la première poignée de main, le premier mot qu'il allait prononcer.

Ils s'étaient assis sur le bord de la route, regardant par la même occasion les voitures défiler à toute allure devant eux.

Plongé dans ses pensées, il se remémorait les meilleurs moments passés ensemble. Pourquoi avait-il si peur ? Cette séparation avait-elle créé un vide en lui ? Un lien d'amitié qui paraissait pourtant si fort peut-il être brisé si facilement ?

Des hurlements vinrent alors l'arracher à ses songes. Stan et Oli arrivaient à l'autre bout de la rue. Ils dévalaient le boulevard à toute allure, debout sur leurs vélos. Ils remuaient les bras, ils hurlaient. Stan et Oli s'approchèrent de Tchad et ils s'enlacèrent tous les trois. Ils se retournèrent sur Billy, qui semblait à nouveau pâle et rigide, tétanisé par l'événement.

Le poing et la mâchoire serrés, il hésitait. Devait-il y aller et succomber à la tentation d'un pardon trop facile ? Ou alors, devait-il rester en retrait et voir Tchad s'échapper de sa vie lui aussi ? Il relâcha ses muscles et esquissa un léger sourire en coin, avant d'avancer vers eux. Ils firent le tour du bâtiment et se dirigèrent vers le gymnase. Avant d'ouvrir la porte, Billy prévint :

Billy - Stan, Olie, il faut que vous me promettiez de ne rien dire de ce que vous allez voir là-dedans.
Stanley et Oliver - D'accord ! acquiescèrent-ils simultanément. Billy saisit la poignée, expira longuement et ouvrit la porte d’un mouvement incertain et lent.

Ils avancèrent dans l'enceinte du bâtiment, s'apercevant par la même occasion de l'ampleur des dégâts. Le parquet était saccagé, les murs étaient eux aussi dans un piteux état. N’apercevant aucunes des créatures, Billy hurla :

Billy - Edison ! Où êtes-vous ? pas la moindre réponse.

On entendit un immense fracas, les quatre créature sortirent de l'ombre. Les deux groupes se firent face et se regardèrent dans les yeux. Stanley et Oliver firent immédiatement machine arrière, effrayés par ce qui se tenait en face d’eux.

Cette scène semblait tout droit sortie d'un western qu'Horace adorait. Ne manquait-il peut-être que la boule de foin sèche et le sifflement du vent se mêlant au son strident d'un harmonica.

Billy rassura longuement ses amis et chacun leur tour, ils avancèrent les uns vers les autres d'un pas lent. Stan et Olie se regardaient, complètement perdus au milieu de cette étrange situation. Tchad mimait à Billy de dire quelque chose. Ce dernier se décida finalement à parler, devancé au dernier moment par Edison :

Edison - Tu n'es pas venu seul à ce que je vois !
Billy - Voici des amis de longue date, Stan...et Oli. sans un mot, ils levèrent la main chacun leur tour à l’appel de leur prénom.

Billy reprit :

Billy - Edison, que s'est-il passé ici ?
Edison - Nous avons eu de nombreuses prémonitions, notre seul moyen d'expression était de l'écrire sur le sol.
Billy - J'ai tenu à faire venir mes amis afin qu'ils comprennent ce que serait notre monde dans peu de temps si nous n'agissons pas maintenant.
Edison - J'espère que tes amis sont prêts à se battre pour leurs vies.
Billy - Ils le sont ! Stan et Olie n’étaient pourtant pas au courant des agissements de Vinci. Ils connaissaient à peine les contours de cette histoire et Billy leurs demandait déjà de mettre leurs vies en jeu.

Billy s'approcha de tous ces symboles abstraits qui décoraient le sol. L'immense créature pointa un cercle, gravé de plusieurs centimètres dans le parquet. Tout le monde s'en approcha. Edison raconta :

Edison - Vinci arrive, il ne doit plus être très loin désormais, son armée est prête. Vos soldats ont pris part au combat et ont décidés de se rallier à lui. Il nous faudra de l'espoir pour le vaincre car abandonner serait signe d'assouvissement et signerait la fin de votre espèce. Nous devrons nous battre, user de tous les stratagèmes. Je ne peux pas vous promettre la victoire, mais je peux vous promettre que nous ne vous abandonnerons jamais. Mes frères et moi-même avons décidé de livrer corps et âmes dans cette bataille, même si nous devions y laisser notre vie, pour le bien de votre planète. Tchad interrompit le récit :

Tchad - Quelles sont nos chances ?
Edison - Elles sont infimes.
Tchad - Pourquoi nous battre alors ?
Edison - Car aussi infimes soient nos chances, aussi grand doit être notre espoir…

Tchad – Pas faux.

Billy – Quel est le plan Edison ?

Edison – Ils sont beaucoup plus nombreux et armés, nous devrons alors battre en retraite la plupart du temps.

Stanley – Et pourquoi ne pas se servir de l’environnement ?

Edison – Excellente idée…

Billy – Stanley, il s’appelle Stanley

Edison – Oui, Stanley.

Tchad – Qu’est-ce que tu entends par là Stan ?

Stanley – Ce « Vinci », il ne vient pas d’ici, je me trompe ?

Billy – Non, tu as raison.

Stanley – Donc, nous avons l’avantage du terrain.

Billy – Tu penses à quoi ?

Stanley – Un guet-apens.

Tchad – Tu peux être plus clair ?

Billy – Une embuscade Tchad !

Edison – Vous devrez donc nous guider.

Une violente explosion interrompit alors la discussion. Tout le monde se regardait sans un mot. Billy accourut dehors pour voir ce qu’il se passait. Il aperçut à l’horizon une gigantesque boule de feu. Le toit du laboratoire venait d’être soufflé par une explosion. Il comprit que bientôt l’armée de Vinci foulerait ces vastes plaines amères.

Il se retourna brusquement et hurla à ses amis :

Billy – Tout le monde dehors !

Tchad – Qu’est-ce que tu as vu ?

Billy – Magnez-vous le cul, on y va !

Stanley – Billy, explique-nous ce qu’il se passe…

Billy – Une épaisse fumée noire s’échappe par le toit du laboratoire !

Tchad – Alors je suis d’accord, on ne doit pas rester ici !

Oliver – Mais où allons-nous nous cacher alors ?

Billy – Tchad, il faut prévenir monsieur Kulzerwski !

Stanley – Mon père, pourquoi faire ?

Billy – Oui Stan, on te racontera en chemin.

Tchad – Edison, Curie, Sakharov, Faraday, dépêchez-vous !

Billy – Il y a un problème Tchad !

Tchad – Je croyais qu’on ne devait pas rester ici.

Billy – On ne va pas pouvoir déplacer des extra-terrestres en pleine ville à cette heure-ci.

Tchad – Merde !

Stanley – Tu proposes quoi alors ?

Billy – Vous, restez ici, je vais chercher monsieur Kulzerwski !

Stanley – Je viens avec toi, c’est quand même mon père !

Billy – D’accord, mais alors personne d’autre, seulement toi !

Tchad – Bonne chance !

Billy et Stanley enfourchèrent rapidement leurs vélos et commencèrent à s’éloigner dans la chaleur moite de cette journée qui s’annonçait déjà comme le point de non-retour, le début d’une guerre sans précédent.

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