Le silence après la tempête
Après cette déclaration, il n’y eut ni dispute, ni cris. Juste ce vide.
Marie-Louise continua d’aller en cours. Elle continuait de respirer. Manger. Sourire parfois. Mais tout sonnait creux. Elle était là sans être là. Pauline tenta de la secouer plusieurs fois, en vain.
— Tu devrais sortir, Lou. Viens ce soir, y a une fête chez Anya. Côme n’y sera pas, je te jure.
Mais Marie-Louise n’était plus de ce monde-là.
Elle s’enferma dans les marges de ses pensées, là où rien ne pouvait la heurter davantage que ce qu’elle avait déjà ressenti. Elle cessa d’écrire. Cesse de lire. Cesse de croire qu’elle allait guérir.
Le plus difficile n’était pas le rejet. Le plus difficile, c’était que rien n’avait changé pour lui.
Côme continuait sa vie, normalement. Il la saluait toujours, avec la même politesse sincère. Mais désormais, chaque mot semblait rappeler l’absence d’amour. Chaque sourire semblait dire : "Tu t’es trompée."
Elle avait mal, tout le temps, sans raison. C’était une douleur floue, mais constante. Une sorte d’ombre logée juste sous la peau.
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