Réparer ce qui reste
Une minute de lecture
L’hôpital n’était pas froid, mais il l’était dans sa tête.
Elle resta quelques jours en observation. Elle n’était pas en danger immédiat, disaient-ils. Mais fragile. Très fragile. Elle parlait peu. Pauline venait la voir chaque jour, lui apportait des livres, des gâteaux, des souvenirs. Sa seule ancre.
Le troisième jour, une lettre arriva.
Un pli sans signature, sans nom. Juste une écriture qu’elle reconnut tout de suite.
"Je ne savais pas que tu allais aussi mal. Je suis désolé.
Je ne voulais pas te faire de mal.
J’ai toujours trouvé que tu avais une lumière différente.
Je n’ai pas su quoi faire de cette lumière. Je ne pouvais pas l’aimer comme toi tu m’aimais.
Mais je ne t’oublierai pas.
– Côme"
Elle relut la lettre dix fois. Pas pour y trouver de l’espoir. Juste pour y ancrer une vérité : il ne l’aimait pas. Mais il avait vu.
Et pour la première fois depuis longtemps, elle écrivit dans son carnet :
"Il ne m’aimera jamais. Mais je ne suis pas invisible."
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