- Senpai! Tu es sûr que c'est la bonne direction?

Deidara jura mentalement. Cet abruti lui avait posé déjà six fois la question depuis leur départ.

- Oui Tobi. Le Sanbi a été apperçu dans un lac près du village de Taki. Et oui c'est la bonne direction.

- Ok senpai. Je vais enfin pouvoir te montrer ma super technique secrète et...

Mais Deidara n'écoutait déjà plus Tobi. Celà ne faisait que quelques temps qu'ils faisaient équipe mais pour le maitre des explosions, il avait l'impression que des années s'étaient déjà écoulées tellement son binome masqué lui tapé sur le systême. En plus ce crétin ne comprenait rien à l'art en général. Au moins, avec Sasori, malgrès leurs visions divergentes, il avait quelqu'un avec qui parler.

Sasori...

Deidara n'arrivait toujours pas à croire que le maitre des marionnettes avait pu perdre contre une grand mère et une fillette (fut-elle la disciple de la légendaire Tsunade). Sasori était un monstre au combat. Même lui, Deidara, n'aurait osé se frotter au marionnettiste. Sasori du sable rouge avait vaincu un des plus puissant ninja de son temps en la personne du 3e Kazekage. Il avait défait des armées entière. Et pourtant il était bel et bien mort...

La phrase de Zetsu (qui observait toujours les combats de loin) l'avait bouleversé.

- ... Il semble que Sasori ait vu venir la dernière attaque de la vieille Chiyo mais qu'il ait délibérément choisis de ne pas l'esquiver.

Sasori, l'homme qui voulait durait dans le temps de part son corps même qu'il avait changé en marionnette, voulait mourir? Sasori était très avare sur son passé de ninja de Suna. Deidara savait que ses parents étaient morts, tués par le Croc Blanc de Konoha et que c'était sa grand mère Chiyo qui l'avait élevé et initié à l'art des marionnettes. Vers quinze ans, il avait déserté Suna. Puis avait été recruté dans l'Akatsuki (par Konan lui semblait il) où il avait d'abord formé un duo avec Orochimaru, avant que celui ci ne quitte l'Akatsuki et que l'on vienne le chercher, lui Deidara, pour remplacer le traitre de Konoha.
C'était il y'a sept ans déjà...
Sept années durant lesquelles les deux artistes avaient appris à cohabiter, à se tolérer, à s'apprivoiser.
Il fallait admettre que leurs personnalités entraient souvent en conflits. Deidara était grande gueule. Sasori plutot taiseux, ne parlait que lorsque c'était nécéssaire. Deidara, avec son art explosif et son style de combat, était plutôt immanquable en mission, là ou Sasori, plus porté sur le poison et les attaques rapides, restait plus discret. Enfin, Deidara perdait souvent la notion du temps lors de ses combats. Et Sasori détestait attendre (ou faire attendre comme il disait) ce qui avait valu à Deidara, pour un retard en mission, d'échapper plusieurs fois à une attaque de colère qui aurait pu lui être mortelle.

Néanmoins, une sorte de complicité était quand même née de ce duo improbable.

Déjà, Sasori lui avait révélé sa vraie apparence. Selon le marionnettiste, la tête qu'avait tiré son compère aurait dût être immortalisée tellement le blond avait été choqué. Puis Sasori lui avait montré comment il fabriquait ses "marionnettes humaines" (Des marionnettes faites à partir du corps d'un humain et qui gardaient les capacités ninja de ce dernier) et lui avait même remis un "contre poison" au cas où Deidara serait touché par inadvertance par un coup de Sasori. La petite fiole, Deidara l'avait toujours sur lui actuellement, même si elle n'aurait jamais d'utilité pour le coup...

Deidara aussi s'était confié à Sasori. Il lui avait montré ses techniques et Sasori l'avait aidé à perfectionner son "C4" qu'il comptait utiliser pour vaincre Itachi Uchiwa ("Tu vas loupé mais je ne t'empêcherai pas de tenter le coup" avait dis Sasori.) Le ninja d'Iwa avait aussi parlé de son maître, Onoki, le 3e Tsuchikage. Que ce dernier comptait faire de lui son héritier au poste, ce qui n'intéressait pas du tout le jeune ninja explosif. Il avait aussi vaguement évoqué sa soeur, Kurotsuchi, sans donner beaucoup de détails.

Avec le recule actuel, Deidara se rendait compte que Sasori demeurait souvent silencieux quand son compère évoquait ses anciens proches. Sur le coup, deidara avait songé à du désintérêt pur et simple. Mais maintenant, il pensait que Sasori l'enviait peut être d'avoir encore de la famille et des liens. Est ce que, malgré son corps artificiel qui ne ressentait pas la douleur, Sasori souffrait quand même à l'intérieur? Est ce que le vide de son enfance était toujours trop lourd à supporter? Est ce que lui, Deidara, aurait pu l'aider à combler ce vide s'il en avait eu plus conscience?
Deidara sentit un léger tiraillement dans sa poitrine. La perte de Sasori s'avérait plus dure à encaisser qu'il ne le pensait. Pourtant, c'est le propre de tous ninja: ne pas montrer d'émotions, accepter de perdre ses coéquipiers sans broncher, la mission avant tout.
Ce n'était peut être pas de "l"amitié" mais la disparition du marionnettiste touchait Deidara.

Il enfonça sa main dans une de ses sacoches contenant de l'argile. La bouche sur sa paume avala un peu de matière et recracha un petit scorpion d'argile. Deidara le lança en l'air et le fit exploser.

Tobi hurla.

- Senpai! Qu'est ce qui te prend de faire péter des trucs sans prévenir! J'ai faillis avoir une attaque!

Deidara ne répondit pas.

- Senpai?

- C'est rien. On continue la route.

Ils reprirent la direction de l'endroit ou vivait le démon à trois queues.

"Bye bye Sasori..."