S.O.S
Auteur : Hōru Arekusandà
Si mon esprit poétique
était le symptôme d’une maladie de l’âme,
et mes poèmes,
mes aveux —
ma façon chaotique
de dire adieu ?
Si je vous parlais de suicide...
Pas comme dans ces scénarios trop souvent tus.
Pas avec le canon tendu sous le menton,
ni les pilules censées guérir
mais dosées pour fuir,
jusqu’aux prémices —
ante-mortem.
Pas non plus avec ces cordes nouées
comme on tresse des regrets,
chaque nœud symbolique,
une date où la vie s’est arrêtée —
post-mortem.
Non.
Et si ma version opaque,
c’était cette négligence lucide ?
Cette lenteur à me lever,
aspiré par un lit devenu radeau,
naviguant vers des rêves
où je ne suis plus moi.
Et si c’était ma façon d’aimer
jusqu’à me dissoudre ?
Me perdre dans l’autre
comme un naufrage complice —
savoir que ça fait mal
et y retourner quand même.
Et si c’était
ces verres qui se vident
pendant que moi, je me remplis
de silence ?
Ou ces nuits
où je m’injecte des illicites
juste pour tenir debout ?
Quand je me noie
dans mes vers,
au même rythme
que dans mes verres,
vous appelez ça vivre,
moi j’appelle ça
m’oublier.
Peut-être est-ce cela,
le vrai suicide —
à petit feu, mourir
sous les claquements polis du quotidien :
le poisson rouge qui tourne,
ce bocal, prison de verre,
le paiement de voiture du mercredi,
les « ça va ? » sans réponse,
ces sourires qu’on oublie de rendre,
pendant que personne ne remarque
que je me dissipe.
Un S.O.S implicite.
Mais urgent,
comme un enfant appellerait son père,
ou se réfugierait dans les bras de sa mère.
C’est un appel intérieur —
une tentative de vérité
dans un monde
qui déraille en sourdine.
Une musique
que l’âme sœur ne peut entendre,
des signes
que la sœur ne peut voir,
pendant que le grand frère
vit sa meilleure vie.
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Cordialement,
Hōru Arekusandà / Alexandre Houle
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