Ce mot en “c”
— Hōru Arekusandà
Ce n’est plus ta peau.
Ni ta voix.
Ni ton corps.
Et pourtant —
c’est encore toi.
Mais un toi
qui me regarde autrement.
Avec un peu plus de fatigue,
un peu moins d’avenir dans les yeux.
Je t’aime.
Mais je ne sais plus comment te le dire
sans que ça sonne comme un adieu.
Ton souffle cherche de la place.
Tes mains tremblent
même quand elles restent immobiles.
Et moi,
je fais semblant.
Je dis que c’est rien.
Que demain est pareil.
Que le mot n’existe pas.
Mais il rôde.
Là, entre nous.
Ce mot en “c”
qui commence à effacer ton prénom
même quand je le murmure avec amour.
Je voudrais t’aimer comme avant.
Mais avant,
tu ne ressemblais pas à l’idée de la mort.
Aujourd’hui,
je regarde ton sourire
comme une chose rare —
précieuse —
qu’on n’ose plus toucher
de peur qu’elle disparaisse.
Je t’aime encore.
Mais c’est un amour
qui pleure en silence,
chaque fois que tu fais semblant d’avoir moins mal.
© Tous droits réservés – Hōru Arekusandà
Hypoxie Sentimentale, 2025
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