Soie et velours

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J'ouvre les yeux, les rayons du soleil pénétrant par la fenêtre m'éblouissent un peu. Je me redresse et frotte mes paupières pour mieux y voir. Je suis agenouillée devant le lit du petit garçon de la ferme, j'ai dû m'endormir alors que je veillais sur lui. Je me lève et m'étire avant d'aller chercher de quoi me laver le visage. Une fois que c'est fait, j'entreprends de peigner mes longs cheveux châtain clair,virant légèrement vers le blond, qui se sont emmêlés durant mon sommeil.

J'ai à peine fini ma toilette que j'entends des froissements de draps : l'enfant se réveille. Il commence par ouvrir les yeux, s'étire et s'asseoit sur le lit. Puis il regarde autour de lui d'un air perdu. Son regard finit par tomber sur moi, debout près de son lit. Je lui adresse alors la parole :

- Bonjour. Comment te sens-tu ? Tu as bien dormi ?

Aucune réponse. Il doit être un peu timide. Je continue :

- Tu as faim ? Suis-moi !

Je lui tends la main et il la prend sans aucune hésitation. Nous descendons donc ensemble à la cuisine.

Je le fais s'asseoir à une table et je lui sers du pain, une soupe et de l'eau. Il mange avec beaucoup d'appétit, le pauvre doit être affamé !

Dès qu'il est rassasié, je l'emmène à la salle de bain et lui demande :

- Peux-tu te laver seul ?

Il acquiesce et je le laisse donc se déshabiller et entrer dans la douche après lui avoir recommandé de bien frotter pour enlever toute la crasse.

Pendant ce temps, j'entreprends de laver ses vêtements. C'est alors que je constate qu'ils sont faits de soie et de velours, des tissus bien trop chers pour de simples paysans ! Je finis tout de même de les laver mais il faudra que j'en parle au caporal-chef Livaï.

Je sors étendre ces habits pour qu'ils sèchent au soleil. Quand je reviens dans la salle de bain, le petit m'y attend, enroulé dans une serviette. Je lui donne une chemise et un pantalon propres. J'ai aussi pû trouver des chaussures de cuir brun à sa pointure. Il ne manque plus que de s'occuper de ses cheveux. Je les peigne et les laisse tout simplement tomber sur ses épaules. En moins d'une heure, il devient un petit garçon charmant et adorable !

Mais à présent, il faut vite nous rendre au quartier général du bataillon d'exploration où le caporal-chef Livaï nous attend.

Je vais voir les employés de l'établissement pour leur rappeler de donner aux jeunes malades leur remède tous les jours jusqu'à leur guérison, après quoi je selle ma monture blanche et installe l'enfant aux yeux verts dessus avant de monter juste derrière lui et de lancer mon cheval au trot.

*

Je toque à la porte du bureau du caporal-chef, une voix me répond de l'intérieur : "Entre !" J'entre donc, tenant le petit blond par la main.

Livaï est là, assis sur une chaise, derrière son bureau. De l'autre côté se tient une jeune femme. Elle a des cheveux châtain clair coupés au carré et des yeux noisette légèrement bridés. Elle porte l'uniforme des brigades spéciales. Mon caporal me la présente :

- Éléonore, voici Hitch Dreyse, un membre des brigades spéciales qui nous a bien aidé lors de notre petite "révolution". Hitch, je te présente Éléonore Jäger, un membre de mon escouade.

- Enchantée, me lance-t-elle en souriant.

- De même, répondé-je.

- Hitch nous a été envoyée par les brigades spéciales pour nous aider à résoudre cette affaire.

- Est-ce l'enfant dont vous me parliez caporal ? demande la jeune soldate en désignant du doigt mon jeune protégé.

- Tout à fait, lui répond mon supérieur.

L'enfant, voyant que Hitch le pointe du doigt, se cache derrière moi tout en attrapant le bas de ma chemise de ses deux mains. Je caresse ses cheveux blonds pour le rassurer et me tourne vers mes interlocuteurs :

- J'ai du nouveau.

- Comment ça ? me demande Livaï.

- J'ai lavé les vêtements que portait le petit lorsque nous l'avons trouvé et j'ai alors constaté qu'ils étaient de soie et de velours. Or, ce sont des tissus bien trop chers pour de simples fermiers. Je pense donc que cet enfant n'est pas un membre de la famille décédée. Sinon, il porterait des vêtements aussi simples que ceux de ces malheureux.

- Cela veut aussi dire qu'il appartient à une famille riche. Peut-être même noble. Mais dans ce cas, que faisait-il dans cette ferme éloignée de toute civilisation ?

- Voilà une excellente question ! Hitch, une idée ?

La soldate se frotte le menton pour réfléchir :

- Aucune disparition d'enfant d'une famille noble n'a été déclarée. Mais je vais tout de même demander aux collègues, on ne sait jamais. Nous attendons aussi les résultats de l'autopsie des corps. Une équipe a été envoyée sur la scène de crime. Nous en saurons plus lorsque nous aurons leurs résultats.

- Bien, fait Livaï, en attendant, on pourrait aussi interroger ce gamin. Il doit bien savoir quelque chose, lui.

Tous nos regards convergent vers ce mystérieux enfant.

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