04h18

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D’un simple regard, je constate que six minutes supplémentaires se sont écoulées. Je suis de nouveau dans la chambre de Mizuki, et j’ai perdu un autre point d’ERA. Elle est toujours en uttanasana. Soudain, avec grâce et fermeté, elle soulève ses jambes vers le plafond, basculant en adho mukha vrksasana.

(Avec la tête en bas, le monde apparaît inversé.)

Mizuki pense cela comme si le yoga n’était qu’un jeu pour elle. Pourtant, en observant plus attentivement, je remarque l’absence totale de technologie moderne dans cette pièce. Et pourtant, nous sommes bien sur Terre — les constellations dans le ciel étoilé ne trompent pas. Je vais continuer à prêter attention à leur conversation.

« Est-ce que Kuroki a pu t'offrir ta nouvelle épée ? Il semblait très occupé hier. »

« Pas encore, mais c’est parce qu’il a beaucoup de commandes en ce moment. »

« Ça ne doit pas être facile pour lui. »

Mizuki fixe une tache sur le tapis, et ses pensées me parviennent à nouveau.

(Cette tâche etait là avant ma naissance, elle m'a toujours intriguée.)

Elle date de l’accouchement d’Émilie, il y a quinze ans. Comment est-il possible que je sache cela ?

« Je suis d’accord, Mizuki. C’est pourquoi je préfère attendre patiemment. »

« Au fait, le fraisier de Samuel était absolument délicieux ! »

« J’ai vu ça ! Une certaine personne, un peu trop gourmande, en a englouti la moitié. »

« Ce n’est pas ma faute ! On n’en mange pas souvent. »

« C’est mieux de se modérer. Abuser des bonnes choses finit par les rendre fades. »

« Papa m’a dit exactement la même chose ! Alors hier, je lui ai demandé d’acheter une brioche. »

« Tu es vraiment une incorrigible gourmande, Mizuki ! »

Les pensées de Michel me parviennent également, sans que j’aie besoin d’être connecté à lui. C’est assez pratique.

(Ce passage fait référence à Rétiria, je crois. Le village natal de Kuroki. Un lieu isolé, réticent aux contacts extérieurs, si mes souvenirs sont bons.)

« Toi aussi tu es gourmand ! N’oublie pas qui prend toujours les plus grosses parts de viande ? »

« C’est toi, évidemment ! Tu manges comme quatre. »

« Mauvais exemple ! »

(Michel n’est pas drôle. Parce que lui, il est parfait !)

Mizuki redescend lentement, ramenant ses jambes vers l’avant tout en creusant le dos, glissant naturellement en chakrasana, tandis qu’une idée lui traverse l’esprit.

(Cette posture étire chaque muscle de mon corps. Je l’adore.)

Son ventre émet un léger gargouillis, mais elle n’y prête pas attention.

« En tout cas, on a de la chance qu’Éline et Samuel ne veuillent pas quitter Hanakaze. »

« Tout à fait d’accord ! Les pâtisseries de Samuel sont exceptionnelles ! »

« Sans parler de la viande fraîche qu’Éline prépare : juteuse, et sans une once de gras inutile. »

« Et c’est moi que tu traites de gourmande ! Bien sûr que c’est délicieux. »

« Au fait, Mizuki… Tu crois que le bébé d’Éline va naître bientôt ? »

« Dans trois mois environ, selon Yumi, sauf complication. »

« C’est une bonne nouvelle. Tu sais déjà comment ils vont l’appeler ? »

« Non, et toi, Michel ? »

« Je crois qu’ils hésitent encore. »

Encore une fois, mes perceptions vacillent, dérivant vers d’autres sens. Mais qui ? Où ?

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