08h18

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Mizuki discute joyeusement pendant que son regard balaie les champs parcourus d’un canal étroit. Elle observe le bassin en pierre entouré de nombreux tonneaux, tout en humant les odeurs terreuses provenant des déchets végétaux et animaux entassés dans les enclaves. Son ouïe capte le bruissement des multiples insectes présents et le piaillement des oisillons. Les Champs sont au sud de la maison des Ashura et Mizuki discute déjà avec plusieurs villageois.

« Walter, vous plantez des taternias ? J’aime bien ces petites graines rondes. »

« En effet, tu veux qu’on te garde quelques-unes ? »

(Les iris noisette de Nora sont magnifiques.)

« J’aimerais beaucoup ! Je les planterai dans le potager de Yumi cette année. »

« Ces vêtements sont jolis et te correspondent bien, Mizuki. »

« Merci, Aurélie ! Moi, j’aime bien le ruban noir qui attache tes longs cheveux bouclés en tresse. »

« Mizuki, tu te rappelles ce qu’on a planté ici l’année dernière ? »

« C’étaient des harmonicaires, Edward ! Planter des taternias permet la rotation des cultures. »

« Exact, mais qu’est-ce qu’on pourrait semer en plus pour maintenir un sol riche et fertile ? »

« Du bliria ! Il n’est pas invasif et une fois transformé au moulin, on obtient de la farine. »

« Tout à fait, Mizuki ! De plus, la rotation des cultures attire les terranus. »

« Je sais, Edward ! J’en vois plein dans les champs qui fertilisent la terre pendant qu’on discute. »

Walter se gratte légèrement la tête pour faire tomber la terre qui est dans ses cheveux courts.

« Les harmonicaires seront près de l’auberge cette année ! J’adore leurs légumes. »

« Je suis de ton avis, John ! En plus, les apinas raffolent de leurs magnifiques fleurs bleues »

« C’est vrai, Aurélie, elles offrent une vue splendide et leurs fruits sont, sucrés, poivrés et salés. »

« Ils sont également faciles à manger, même sans aucune préparation. »

« Nora, comparée au taternia, les harmonicaires nourrissent la terre. Sais-tu pourquoi, Mizuki ? »

(Edward s’est fait une coupe en dégradé ?)

« Non, je l’ignore. Est-ce que tu peux me l’expliquer ? »

« Les harmonicaires libèrent de l’azote atmosphérique, grâce à une bactérie appelée rhizobium. »

« C’est quoi, de l’azote atmosphérique ? »

(Les cheveux d’Aurélie sont aussi noirs que les miens.)

« C’est un gaz invisible à l’œil nu. »

« Toi, depuis que ce prof de la capitale est venu, tu n’arrêtes pas avec tes trucs scientifiques. »

« John, la science nous apprend plein de choses utiles pour l’agriculture. »

« Ce n’est pas pour autant qu’il faille abandonner nos méthodes traditionnelles ! »

« Je suis d’accord, Nora, mais c’est bien de se diversifier. »

« Je ne suis pas vraiment pour, mais on verra en fonction des résultats de tes essais, Edward. »

« Exact, John ! Après tout, je n’ai pas de certitudes que cela fonctionnera. »

« Je suis contente d’avoir appris quelque chose, merci, Edward. »

« En tout cas, je suis toujours émerveillé quand les harmonicaires divisent leurs fruits ! »

« Moi aussi, Walter. Mizuki, tu nous donnes un petit coup de main pour les semis ? »

« Bien sûr, Nora ! Comme il est encore tôt, je peux bien rester un moment. »

« Tiens, Mizuki, commence par mettre cette tenue par-dessus tes vêtements pour ne pas te salir. »

« Merci, Aurélie ! »

Mizuki enfile rapidement une salopette, puis des bottes, et enfin des gants et un chapeau de paille.

« Au fait, Nora, c’est quoi cette coupe de cheveux que tu as choisie d’adopter ? »

« C’est une coupe militaire ! J’en avais assez des cheveux longs. Est-ce que ça me va, John ? »

« Ce que j’en pense n’a pas d’importance, Nora. Tant que c’est ton choix. »

« Aurélie, ta tête va mieux depuis la semaine dernière ? »

(Ses iris noisette sont magnifiques.)

« Oui, merci Edward. Yumi m’a dit que je garderais une petite cicatrice, par contre. »

« Ne t’en fais pas, elle est à peine visible. »

(Le regard brun d’Edward lui donne un air savant.)

« Merci, Nora. Au fait, John, tu n’avais pas dit que tu voulais te laisser pousser les cheveux ? »

« C’est vrai ! J’aime le concept, mais c’est l’application le problème. »

Mizuki se met à genoux, puis plante les graines avec rapidité et efficacité.

« C’est agréable, j’adore ces moments simples où on travaille en discutant. »

Les sens de Mike me guident désormais, laissant loin ceux de Mizuki.

*** *** ***

Il se coordonne avec Richard et Katsuya pour attaquer à tour de rôle. Malgré la rapidité et l’intensité de leurs assauts, Michel esquive tout, sans parer aucun coup, avec des mouvements contrôlés. Le sol sableux du terrain d'entraînement s'agite à chaque mouvement.

« Tu ne voudrais pas arrêter de tout esquiver ? J’ai l’impression de me battre contre Mizuki, là ! »

« Il y a une différence, Mike. Mizuki aurait riposté depuis longtemps ! »

(Richard a raison. Je vais aussi devoir parer en même temps pour me créer des occasions.)

(Michel est tellement fort, qu’il arrive même à imiter Mizuki !)

Katsuya effectue une courte estocade, mais Michel la dévie avec une parade ascendante. Puis, d’un mouvement continu, il esquive le coup droit virulent de Richard et le coupé vertical de Mike en se propulsant en arrière. Il enchaîne immédiatement d’un geste contrôlé, une frappe puissante dans le ventre de Katsuya qui tombe à genoux en lâchant son épée pour se tenir l’estomac. L’entraînement s’arrête dans la foulée et tout le monde rejoint Katsuya qui semble souffrir.

« T’es trop fort, Michel ! Ah… Je n’en peux plus, mais je suis content de mes progrès. »

« Tu t’en es bien sorti, Katsuya. Est-ce que ça va aller ? »

(C’est tellement frustrant.)

« Oui… Je n’ai rien de cassé, mais je vais aller souffler un peu. »

Katsuya quitte la zone en respirant fortement, tandis que l’entraînement reprend.

« Je refuse de perdre ! Reste concentré, Mike ! On peut encore y arriver ! »

« Pas besoin de me le dire ! Je vais montrer à Michel à quel point je suis rapide. »

(Je peux sentir leur détermination redoubler, mais je dois garder mon calme.)

Michel expire, en observant la position penchée de Mike, et le pied gauche que Richard recule.

(Mike compte foncer sur moi, pour donner une occasion à Richard, mais je peux anticiper ça.)

(Regarder peut aussi m’aider à progresser.)

Alors que la pensée de Katsuya me parvient, mes perceptions passent sur les sens de Linda.

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